samedi 15 octobre 2022

Compte-rendu Café littéraire # 53

Cette rentrée littéraire a réuni une dizaine de personnes à la Louisiane pour cette rencontre qui suivait l’Assemblée Générale. 

Jeanine
, qui doit partir tôt, souhaite prendre la parole pour nous parler d’une anecdote concernant une de ses lectures. En effet, lors d’une visite à la librairie, elle est attirée par la couverture d’un livre qui s’appelle Alabama 1963, un polar sur fond de racisme, écrit conjointement par deux auteurs, Ludovic Manchette et Christian Niemiec. Après la lecture de ce livre, son compagnon, lui aussi attiré par la couverture, lui propose de le mettre dans la valise des vacances, qu’ils vont passer avec une partie de la famille. Et il lit tout, la préface, les dédicaces, les remerciements et c’est ainsi qu’il découvre dans les remerciements un nom homonyme de la belle-sœur de Jeanine, il en fait part à cette dernière qui, en y regardant de plus près, comprend que ces remerciements s’adressent bien à elle, entre autres noms, puisqu’elle a été le professeur de français de Ludovic Manchette. Grosse émotion pour elle ! Mais l’histoire ne s’arrête pas là, je vous raconte la suite au prochain Café littéraire…. Autre livre que Jeanine est en train de lire, Un jour comme les autres de Paul Colize, un thriller avec une multitude de personnages, très déroutant au début, mais petit à petit, au deux-tiers du roman tout se raccorde et elle freine, car elle n’a pas envie que ça se termine. Enfin elle a fini un gros pavé de presque 700 pages, La splendeur et l’infamie d’Erik Larson, qui raconte la vie de Winston Churchill. Un roman passionnant qui montre un homme avec ses côtés sombres, mais aussi un personnage absolument hors normes, auquel nous sommes tous redevables. 

Martine a lu Se le dire enfin d’Agnès Ledig, en résumé Édouard laisse sa femme en plan en gare de Rennes pour suivre une romancière britannique. Il ne sait pas encore que cette escapade va le conduire à faire la connaissance d’un groupe de «cabossés de la vie» qui, comme lui, cherchent à se reconstruire. La forêt de Brocéliande et ses mystères va servir de cadre à leur quête. Ça se lit bien, mais Martine qui avait déjà lu deux livres de cette auteur, a été un peu déçue. Les personnages sont trop caricaturaux, elle a néanmoins passé un bon moment. Par contre elle a été fascinée par le livre de Colin Niel qui s’intitule Entre fauves, une fresque grandiose sur le thème de la vie et de la mort, de la chasse et de l’écologie, entre l’Afrique et les Pyrénées, un magnifique roman noir au suspense époustouflant, aux paysages magnifiques, aux personnages inoubliables, dans la peau desquels Martine a pu se glisser sans problème, tant c’est bien écrit. 

Cédric que nous sommes contents de revoir après une longue absence est venu en auditeur, il apportera un livre la prochaine fois. 

Catherine est venue avec deux livres, Mort aux vieilles ! de Pascal Gache, titre bizarre si l’on ne sait pas que ça se passe à l’île d’Yeu et que les Vieilles est le nom d’une plage. L’auteur est franc-comtois, il est venu présenter son livre à la médiathèque de Blamont, et il adore l’île d’Yeu… C’est un premier roman commencé en 2006, qui a mis du temps à voir le jour. Les cadavres s'amoncellent les uns après les autres à un rythme glaçant. Qui se cache derrière ces morts à répétition ? Un tueur en série ? Plusieurs assassins ? La Gendarmerie de l'île est aux abois. C'est ce que va découvrir la Commissaire Lissie Meunier qui vient passer quelques jours de vacances à l'île d'Yeu au milieu de l'été 2004. C’est bien écrit et il y a un fond d’histoire vraie… Et puis Au coeur du grand déclassement de Jean-Baptiste Forray, Lorsque Peugeot annonça la vente du FC Sochaux, les amoureux des Lions crièrent à la trahison. Mais cet évènement funeste ne venait qu’entériner le déclin d’une industrie, d’une ville, d’une légende. Et le déclassement d’une France jugée désormais dépassée. Un livre que Catherine conseille, car très intéressant, à tous les les gens concernés par notre région. Une grande discussion s’ensuit sur les évolutions plus ou moins néfastes de cette grande firme. 

Jean-Daniel a lu Regardez-nous danser de Leïla Slimani, la suite du roman Le pays des autres, inspiré de son histoire familiale, et racontant l’arrivée de l’Alsacienne Mathilde au Maroc suite à son mariage avec Amine, arrivée suivie de désillusions. Regardez-nous danser raconte le parcours des enfants de Mathilde, sur fond de décolonisation. Jean-Daniel avait beaucoup aimé le premier, il a eu plus de mal à entrer dans le second. Il nous présente aussi un livre de Jean Teulé, Azincourt par temps de pluie, Azincourt, un joli nom de village, le vague souvenir d’une bataille perdue. Ce 25 octobre 1415, il pleut dru sur l’Artois. Quelques milliers de soldats anglais qui ne songent qu’à rentrer chez eux, se retrouvent pris au piège par des Français en surnombre… Sérieusement documenté et pédagogiquement exposé, le récit pas à pas de cette bérézina sanglante qui mit fin à l'ère de la chevalerie - supplantée par la suprématie des armes à distance, mais aussi sabordée par d'irréparables erreurs stratégiques -, est aussi passionnant qu'édifiant.  

Denis nous présente un livre de poche intitulé A vos marques ! Nouvelles sportives qui regroupent des textes courts plutôt que des nouvelles. Goût de l'effort, corps en sueur, désir de victoire... Marcel Aymé, Jean-Bernard Pouy, Paul Morand, Philippe Delerm ou encore Francis Ponge et bien d’autres nous proposent une image décalée, tendre ou ironique des valeurs olympiques. Denis a choisi de nous lire quelques morceaux de Flaubert issus de Bouvard et Pécuchet, ainsi que Le coureur, un très beau poème de José-Maria de Hérédia. Il y a des textes savoureux comme La partie de ping-pong de Roland Dubillard, très difficile à lire. Bref il y en a pour tous les goûts ! 

Christine a terminé le livre Dieu, la science, les preuves dont elle nous avait déjà parlé, (voir compte-rendu de septembre) et des personnes lui avaient demandé d’en reparler une fois le livre refermé. Christine est sceptique et se demande si les preuves en sont vraiment. D’après ces scientifiques, s’il y a un début et une fin, c’est qu’il y a une cause et ça ne peut être que Dieu… Tout ce qui fait que notre univers existe tient à des choses infimes, ça donne à réfléchir, c’est sûr… Elle a été très étonnée par la fin du livre où elle a pu lire 100 citations de scientifiques nobellisés, qui tous affirment que le hasard ne peut par être à l’origine de l’univers. Troublant effectivement ! Mais pas vraiment convaincant pour Christine. Pour alléger l’ambiance, elle a apporté une sorte de bande dessinée Moi, Edgar, chat acariâtre, dans ce livre à mourir de rire, et très joliment illustré par Rita Berman, on découvre le quotidien d'Edgar, un chat adopté hors du commun... et pourtant si réaliste ! Christine a adoré ce livre, l’a relu plusieurs fois, elle nous en lit quelques savoureux passages. 

Quant à moi, cet été j’ai lu beaucoup de livres qui font du bien, des feel good comme on les appelle maintenant, dont La charmante librairie des jours heureux de Jenny Colgan. Bibliothécaire à Birmingham, Nina est loin d'imaginer que la municipalité déciderait de déménager la totalité du service dans la grande médiathèque de la ville. Mais Nina, passionnée des livres, ne l'entend pas de cette oreille. Un jour, Nina a une idée folle. Sur un coup de tête, elle achète un van et le transforme en librairie itinérante... à Kirrinfief, au cœur des Highlands écossais ! Avec son minuscule stock de livres, Nina découvre une communauté chaleureuse. Et, qui sais, peut-être trouvera-t-elle un nouveau sens à sa vie ? Je crois qu’il y a une suite en deux volumes, je lirai ça l’été prochain. Autre livre, dont j’avais beaucoup entendu parler dans les medias, Tenir sa langue de Polina Panassenko, que j’ai rencontrée au Festival de Besançon. Dans ce premier roman, l’auteur évoque son enfance déchirée entre la Russie et la France mais aussi la perte de son prénom soudain francisé à son arrivée à Saint-Étienne. Polina change de lieu, de langue et devient Pauline. Avec la chute de l'URSS, l'exil, tout un monde s'effondre. Après s’être battue pour récupérer son prénom d’origine, elle va se battre pour acquérir la langue française sans oublier le russe, un équilibre complexe à trouver. Très bon roman ! 

Bernadette 

 Le prochain Café littéraire aura lieu le mardi 8 novembre 19h30 à la Louisiane

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