lundi 29 avril 2019

Compte-rendu du café littéraire #38

Petit café littéraire puisque nous n’étions que huit. En discutant du prochain café littéraire prévu le 14 mai, on se rend compte qu’il y aura pas mal de gens absents, Denis décide donc de le remettre au 21 mai et de le faire précéder  par l’Assemblée Générale. Mais depuis, Jean-Daniel nous a informé de l’Assemblée Générale d’Escapade le même soir, ce qui pose problème, donc nous le ferons le mercredi 22 mai, désolés pour ceux qui ne viennent que le mardi. Denis souligne que la conférence avec Yvonne Pétrequin n’a attiré que quelques adhérents des « Amis des livres », sinon il n’y aurait eu personne. Dommage, car Yvonne nous a appris beaucoup de choses sur le métier de traducteur, c’était fort intéressant.
Catherine entame la soirée en nous présentant Promenons-nous dans les boisde Bill Bryson. Cet auteur, 67 ans, double nationalité américaine et britannique, est un journaliste, écrivain voyageur, vulgarisateur scientifique. Il se lance un défi, parcourir le sentier des Appalaches, qui va du Maine à la Géorgie, 3500 km. Ce chemin est plein de dangers, il va se faire accompagner par un ami qu’il n’a pas vu durant des années. Ce dernier n’est pas du tout prêt à ce genre de randonnée, ce qui donne lieu à des situations cocasses. Qui n'a jamais lu un livre de Bill Bryson a vraiment manqué une occasion de rire ! « Jamais un bouquin ne m'a fait autant rire », affirme Robert Redford, qui en a fait son livre de chevet et l’a adapté à l'écran.
Christine a dévoré un livre qu’on lui a offert, il s’agit d’un recueil de nouvelles écrites par Josiane Balasko, Jamaiplu. Chaque nouvelle a un côté fantastique, c’est bien écrit, ça se lit très vite. Ce n’est pas du tout humoristique comme on pourrait s’y attendre de la part de l’auteur.Jamaipluest la première du recueil, il y a une intrigue policière et c’est la préférée de Christine, qui pense que c’est le premier livre écrit par Josiane Balasko, mais en cherchant, on s’aperçoit qu’elle écrit depuis 1989 avec une dizaine de livres à son actif, dont beaucoup de pièces de théâtre. Autre livre présenté par ChristineLe labyrinthe du Karma de Daniel Meurois. Elle nous en dit juste quelques mots, c’est un livreaccessible à tous mais néanmoins profond, pour mieux déchiffrer le sens de notre vie, nous déplacer et grandir en un monde où les repères se font de plus en plus rares. Une démarche éclairante et aidante...
Jean-Daniel a lu Le chant des revenantsde Jesmyn Ward. Seule femme à avoir reçu deux fois le National Book Award, Jesmyn Ward nous livre un roman puissant, hanté, d’une déchirante beauté, un road trip à travers un Sud dévasté, un chant à trois voix pour raconter l’Amérique noire, en butte au racisme le plus primaire, aux injustices, à la misère, mais aussi l’amour inconditionnel, la tendresse et la force puisée dans les racines.Ce n’est pas un roman très gai, c’est même assez noir, mais c’est contemporain. Jean-Daniel a beaucoup aimé ce livre, très dur mais très bien écrit. Ce livre lui a rappelé une scène qu’il a vu dessinée dans un autre livre, livre qu’il aurait présenté au dernier café littéraire, s’il n’avait eu la grippe. C’est dans un livre de Luz, dessinateur à Charlie Hebdo, qui a miraculeusement échappé à l’attentat de janvier 2015. Ce livre Les indélébiles signe sa renaissance. Jean-Daniel aime cette richesse du dessin de presse, et donc il a retrouvé ce passage où l’auteur est allé faire un reportage dans une prison du Mississipi, point commun avec le livre de Jesmyn Ward qui parle aussi beaucoup de prison. La ressemblance est frappante.
Noëlle apprécie beaucoup l’écrivaine Agnès Ledig, car lorsqu’elle se plonge dans ses livres, ça lui permet d’oublier tout ce qui est déprimant dans l’actualité. Elle a donc lu On regrettera plus tard, qui raconte l'irruption d’Éric et d'Anna-Nina un soir d'orage dans la vie de Valentine, institutrice dans un hameau du massif Vosgien, un véritable coup de tonnerre. À la fillette brûlante de fièvre, au père brisé par la vie, Valentine va offrir plus qu'un simple toit. Avec tendresse et franchise, elle va bousculer les certitudes de ce père solitaire et modifier leur trajectoire toute tracée.Un roman émouvant et généreux où le désir se montre plus fort que la peur, que les blessures du passé et les regrets. Noëlle a tellement aimé qu’elle s’est précipitée à la librairie pour commander la suite, De tes nouvelles.  Anna-Nina, pétillante et légère, est une petite fille en forme de trait d'union. Entre Eric, son père, et Valentine, qui les a accueillis quelques mois plus tôt par un soir d'orage et détresse. Maintenant qu'Eric et Anna-Nina sont revenus chez Valentine, une famille se construite jour après jour, au rythme des saisons. Un grain de sable pourrait cependant enrayer les rouages de cet avenir harmonieux et longtemps désiré.
Isabelle nous parle d’un livre qui a déjà été évoqué ici, Le charme discret de l’intestinde Giulia Enders. Cet essai fait l’éloge d’un organe relégué dans le coin tabou de notre conscience. Avec enthousiasme, l’auteur invite à changer de comportement alimentaire, à éviter certains médicaments et à appliquer quelques règles très concrètes pour faire du bien à son ventre. Isabelle a trouvé ce livre très sympa, intelligent, abordable, on comprend bien la magie du corps humain. Le livre apporte de vraies réponses, avec un nouveau regard sur la façon d’appréhender le corps, de l’écouter, de se soigner et de le respecter. Catherine a apprécié la première partie, mais s’est lassée très vite. Les avis sont donc partagés. Christine ajoute que c’est humoristique, qu’elle a une façon de présenter les choses presque enfantine.
Denis présente un livre de photos de Raymond Depardon en tout petit format, un livre qu’on peut mettre dans le sac et consulter dans la salle d’attente du médecin.
Enfin je termine la séance avec un livre de Valentine Goby, un auteur que j’aime beaucoup et dont j’ai lu quatre livres. Un paquebot dans les arbres, un titre qui intrigue, jusqu’à ce que l’on apprenne que le paquebot est en fait un sanatorium. On est dans les années 40-50 avec un fléau qui s’appelle la tuberculose. Inspiré d’un vrai témoignage, ce récit poignant renoue avec la force des grands romans classiques. L’héroïne, Mathilde, va tenir à bout de bras cette famille dont les parents sont en sanatorium, un personnage d’une résilience hors du commun qui sacrifie sa vie entière au soulagement de la vie des autres. Valentine Goby se penche sur une période post deuxième guerre mondiale que tout le monde ignore, tant l’aura des trente glorieuses semble avoir effacé la misère qui les précédait. Un livre dur, mais qui vaut la peine d’être lu.
Nous vous donnons rendez-vous le mercredi 22 mai pour un café littéraire, précédé de l’Assemblée Générale.
Vous recevrez une invitation avec l’ordre du jour.