lundi 29 novembre 2021

Compte-rendu du Café littéraire # 47

Après 13 mois d’interruption, c’est avec un grand plaisir que nous nous sommes retrouvés dans un lieu plus adapté aux conditions sanitaires, mais nous espérons que dans les mois à venir, la Louisiane, endroit plus convivial, pourra à nouveau nous accueillir.

Noëlle
a lancé la soirée en nous présentant deux livres, tout d’abord La cuisine du 6ème étage de Nathalie George. L’histoire d’une grande bourgeoise ruinée qui a dû s’installer dans une chambre de bonne et qui cuisine dans le couloir du 6ème étage sur un petit réchaud. Elle régale ainsi ses voisins de palier qui ont souvent de tout petits moyens. Elle en a fait un livre agrémenté de recettes pour raconter son expérience. Noëlle a été un peu déçue, bien mais sans plus… Par contre elle a beaucoup aimé Les semeurs de bonheur de Cécile Pardi. Perrine, cinquantenaire au chômage, est au bord de la dépression quand le hasard met sur son chemin un chien en piteux état. Elle le ramasse et le ramène chez elle. Ce geste va transformer sa vie. Grâce à ce nouveau compagnon, elle sort de sa solitude et retrouve sa joie de vivre. Cette belle énergie lui donne l'idée de se lancer dans des M.B.B. (Missions de Bonheur Bilatéral) envers des inconnus. Dès lors, elle part chaque matin en mission de bonheur. Un livre pétri d’humanité comme Noëlle les aime… 

C’est au tour de Jean-Daniel de nous parler de ses coups de cœur avec deux livres qui relatent le destin de femmes extraordinaires. Le premier sur la vie de Gisèle Halimi, c’est passionnant mais comme il n’a pas le livre, il ne nous en dira pas plus. Autre femme exceptionnelle, Anne Beaumanoir dont la vie est relatée par Anne Weber dans le livre Annette, une épopée, une femme médecin presque centenaire, militante au sein du Parti Communiste et qui a participé à tous les combats, que ce soit dans la résistance ou au FLN, un parcours exceptionnel. Jean-Daniel a lu le second livre de Guy Boley, un auteur franc-comtois. Quand Dieu boxait en amateur relate l’histoire de deux enfants qui aiment les mots et qui deviennent amis. Le premier, forgeron depuis ses 14 ans, devient champion de France de boxe amateur. Le second devient abbé, puis père de la paroisse. Ce dernier demande à son ami d'enfance, comédien amateur, d'interpréter, sur la scène du théâtre paroissial, le rôle de Jésus dans son adaptation de la Passion du Christ. Un livre savoureux ! 

Joël a profité du confinement pour redécouvrir Proust. Il avait essayé de le lire à de nombreuses reprises, mais il finissait toujours par abandonner. Et là, comme il avait beaucoup de temps, il a persévéré, il est tombé sur une émission de France Culture, où des sociétaires de la Comédie Française lisaient Proust et ce fut une révélation. Il fait des phrases interminables avec un vocabulaire fourni, mais Joël a trouvé qu’il y avait une analyse très fine du milieu mondain, et que ça mérite d’être lu. Avis aux amateurs ! Après Proust voici Rimbaud avec le livre de Sylvain Tesson Un été avec Rimbaud, un livre au style assez décapant. Avec humour et lucidité, il perce à jour ce poète visionnaire qui révolutionna la poésie et qui n’avait qu’un ennemi : l’ennui. 

Catherine a lu un livre qui avait été écrit par Lisa Fittko en 1987 sous le titre Le chemin des Pyrénées (souvenirs 1940-1941) et qui a été réédité sous le titre Le chemin Walter Benjamin. La préface a été écrite par Edwy Plenel, mais Catherine l’a passée, car c’était particulièrement ennuyeux. Le livre relate les souvenirs de la résistante allemande antinazie Lisa Fittko qui organisa une filière d’échappée de France en Espagne et que Walter Benjamin fut le premier à emprunter, ce fut aussi son dernier voyage car il se suicida à Portbou, lorsqu’un policier espagnol lui demanda de retourner en France afin d’y obtenir un visa de sortie. Un très beau livre, très impressionnant, sauf la préface. 

Céline a apporté un livre très léger et très drôle de l’auteur Fabrice Caro, plus connu dans le monde de la bande dessinée sous le nom de Fabcaro. Ici il s’agit du roman Broadway, qui lui a provoqué un fou rire à chaque page, enfin durant la première moitié, car ensuite c’est moins bien construit, ça part dans tous les sens. Le roman parle d'Axel, 46 ans, marié et père de deux enfants, que la réception anticipée d’un test pour le cancer colorectal va sérieusement mettre à mal. Un livre idéal à lire pendant un confinement… Céline nous rappelle aussi son dernier livre, Dis-moi ce que tu vois, un échange entre deux femmes d’époques différentes, nous sommes en 2030, l’une raconte son passé et l’autre un futur proche, avec une légère anticipation. Elle a eu de bons retours sur ce roman. 

Denis nous présente Aphorisme d’Olivier Hervy. Il en a entendu parler à la radio, et l’a aussitôt acheté car Il avait envie de lire, sourire et y retrouver aussi de la poésie. Il nous donne un exemple de ces aphorismes « Le strapontin ne fait pas d’heures supplémentaires ». Il est peut-être utile de rappeler ce qu’est un aphorisme, d’une part une phrase, une sentence qui résume en quelques mots une vérité fondamentale, mais aussi l’énoncé succinct d'une vérité banale. C’est sans doute cette seconde définition qui définit le mieux le livre. Autre exemple : « Ce couple d’amis qui fait chambre à part doit dormir dans le même lit lorsqu’il reçoit des invités, ils n’ont d’intimité que lorsqu’il y a du monde » ou « La plante pousse en direction de la fenêtre, pénible effort pour s’échapper ». Denis qui peine à lire des romans préfère picorer dans ce genre de livres. Il a également acheté le livre paru pour les 100 ans de Boris Vian, qui lui permet de lire de petits morceaux de temps en temps. 

Christine, notre trésorière, obnubilée par les comptes de l’association, a oublié d’apporter un livre. Elle va nous parler de celui qu’elle lit en ce moment, très attirée par les livres ésotériques ou de science-fiction, elle a découvert La vie après la vie du Docteur Moody, un best-seller qui se vend depuis 1977 et qui a été réédité. C’est un médecin américain, qui a fait des études de philosophie, et qui a recueilli des centaines de témoignages sur des expériences de mort imminente. Nombreux sont ceux qui rapportent de cette aventure des souvenirs similaires : vision d'une lueur brillante au bout d'un long tunnel, présence d'êtres chers attendant " de l'autre côté "... Il a écrit deux autres livres, dont l’un raconte des expériences de mort partagée. Parents, époux, infirmiers, médecins qui accompagnent des mourants dans leurs derniers instants sont les témoins de faits troublants : lumière qui se dégage du corps du mourant, vision d'un autre monde, sensation d'amour indescriptible, etc. Des histoires sur le passage vers l'au-delà qui interpellent et réconfortent. Christine a été bouleversée par ces livres, une découverte pour elle… 

Isabelle a été conquise par un livre dont on a déjà parlé plusieurs fois ici, Un jour viendra couleur d’orange, de Grégoire Delacourt. C’est peut-être aussi le destin des bons livres de revenir régulièrement dans notre Café littéraire. Un roman assez sombre, la mère infirmière en soins palliatifs, le père militant avec les gilets jaunes et le fils autiste qui ne voit la vie qu’à travers les couleurs. Un monde très actuel, pas vraiment gai, mais c’est très bien écrit, les personnages sont analysés de façon très juste. Autre livre très sombre aussi, Les impatientes de Djaïli Amadou Amal qui a obtenu le Goncourt des Lycéens en 2020. Originaire du nord du Cameroun, l’auteur est peule, musulmane et féministe. Elle nous conte le destin de trois femmes victimes de polygamie, du mariage forcé, et de violence dans la région du Sahel. Beaucoup de non-dits, la seule chose qu’on leur demande c’est d’être patientes, d’où le titre. C’est un témoignage poignant et révoltant. 

Quant à moi, j’ai deux livres à présenter, le premier est un livre que l’on m’a prêté, un gros pavé de 672 pages que je ne pensais pas pouvoir lire, et finalement je me suis laissée prendre par l’histoire. Trois de Valérie Perrin, un roman fabuleux, plein de rebondissements, qui nous replonge au temps de notre adolescence : à ces moments cruciaux où tout bascule, où nos avenirs, souvent, se bâtissent sur les cendres de nos illusions. Le livre est construit avec une succession de flashbacks entre les années 80 et les années 2010, et c’est là tout l’intérêt du roman. Le second, je l’ai acheté à Besançon, au Festival des « Livres dans la boucle ». J’en avais beaucoup entendu parlé dans les médias, il s’agit de Blizzard de Marie Vingtras, un premier roman haletant qui se passe en Alaska. Au fil des heures passées à tâtonner dans le blizzard, dans cette course folle contre la montre pour tenter de retrouver un enfant perdu, se dévoile peu à peu la vérité de chacun des personnages. Et c'est paradoxalement dans la tempête, la neige et le brouillard, que le passé des uns et des autres va ressurgir. 

Bernadette 

 Prochain rendez-vous le Mercredi 8 décembre à 20h 
  salle 6 de L’Ancienne Mairie

jeudi 3 juin 2021

Bernadette, quelques coups de coeur

A mon tour de vous présenter quelques coups de cœur de ces derniers mois. 

Quitter Madrid de Sarah Manigne, une jeune auteure que j’ai découverte en septembre à Besançon et qui écrit autour de la peinture. Ce roman raconte l’histoire d’Alice, restauratrice spécialisée dans les peintures de Zurbaran, qui s'est établie le temps d'une mission à Madrid. Elle vit une idylle avec un jeune chef cuistot colombien, hantée par ses actes passés, la rigueur de son métier et sa peur de tout attachement. Les attentats du 11 mars la fauche et la fige. Un livre essentiellement axé sur la résilience. Comme j’avais beaucoup aimé ce livre je lui acheté son premier qui s’intitule L’atelier, lui aussi tourné vers la peinture.

La possibilité du jour d’Emilie Houssa, un livre que l’on m’a offert et qui m’a enchantée. A la Libération, Aurore, jeune Niçoise, abandonne sa terre natale et sa famille pour rejoindre Martin, un GI rencontré en France. Mais à son arrivée, elle découvre que son fiancé ne l'a pas attendue. Abandonnée, sans repères, elle décide de rester vivre aux Etats-Unis. De Cleveland à New York en passant par Montréal, elle construit sa nouvelle vie et participe à l'émancipation féminine. Une belle écriture, une écrivaine à découvrir à travers un roman émouvant. 

Les impatientes de Djaïli Amadou Amal, prix Goncourt des lycéens. Trois femmes, trois histoires, trois destins liés. Mariage forcé, viol conjugal, consensus et polygamie : ce roman  brise les tabous en dénonçant la condition féminine au Sahel et nous livre un roman bouleversant sur la question universelle des violences faites aux femmes. 

mardi 1 juin 2021

Christine : petits conseils de lecture



L'homme pressé de Paul Morand 
Pierre est un homme qui ne peut profiter de rien, il sabote tout par sa précipitation constante, son incapacité à aller au bout de quoi que ce soit et son désir permanent de finir avant d'avoir commencer. Il va tout gâcher, amitié, amour par son empressement maladif

Ravage de René Barjavel 
Ce roman qui nous décrit un décor futuriste dans un avenir rempli d'innovations encore inconnues de nos jours est en fait un prétexte pour reparler des comportements humains. Dans un scénario catastrophe on suit le périple de quelques personnes qui cherche à fuir un désastre qui leur enlève toute chance de survie. Au fil de leur progression qui doit les emmener au sud, ils devront se battre pour se défendre, s'allier pour être plus forts, s'accommoder des pertes et des blessés. Ce livre qui se veut un livre de science fiction est en fait un prétexte pour nous montrer à nouveau les travers et les excès des êtres humains lorsqu'ils sont plongés dans le chaos et qu'ils doivent sauver leur vie. 

Le coût de la vie de Deborah Levy 
Cinquantenaire, divorcée, mère de deux filles, elle nous conte une histoire de vie banale, un destin courant de femme submergée par la brutalité ordinaire réservée aux femmes dans nos sociétés modernes. 

Merci Christine, n'hésitez pas à faire comme elle pour nourrir un peu ce blog...

dimanche 9 mai 2021

Compte-rendu du café littéraire #46

C’est masqués, mais très contents de se revoir après six mois d’interruption, qu’une douzaine de lecteurs se sont retrouvés autour d’un verre pour ce 46ème café littéraire. Certains ont beaucoup lu pendant le confinement, d’autres ont avoué ne pas avoir pu, le stress étant trop présent. 

Nous sommes heureux de retrouver Jean-Daniel qui a lu des livres qui font du bien, comme ceux de Gilles Legardinier, mais ce soir il préfère nous présenter deux livres très différents. Tout d’abord Les aventuriers du Cilento de Michel Quint, un livre qui l’a énormément marqué. Michel Quint nous plonge dans une Italie du Sud solaire et misérable, où le héros est à la recherche de ses racines, pour un fascinant roman sur ceux qui résistent à la tentation totalitaire, avec courage et passion. Un livre très très fort qu’il n’est pas près d’oublier. Deuxième coup de cœur de Jean-Daniel, Annette, une épopée d’Anne Weber, le récit d’une vie exceptionnelle, celle d’Anne Beaumanoir, presque centenaire, vivant dans la Drôme, engagée dans la résistance, engagée dans le soutien au peuple algérien, engagée toujours, puisqu’aujourd’hui elle est l’une des initiatrices du Conseil National de la Nouvelle Résistance qui vient de se créer.

Cédric a lu Ce qu’il faut de nuit de Laurent Petitmangin, un auteur lorrain. L’histoire d'un père qui élève seul ses deux fils. Les années passent, et les enfants grandissent. C'est une histoire de famille et de convictions, de choix et de sentiments ébranlés, une plongée dans le cœur de trois hommes. Laurent Petitmangin a obtenu le Prix Stanislas 2020 pour ce premier roman sensible et puissant sur l'amour filial, l'engagement politique qui peut conduire au pire. Ça se lit vite, mais Cédric n’est pas sûr qu’on en retienne quelque chose. Il a plus été intéressé par la partie familiale que par la partie politique. 

Christine nous présente tout d’abord L’énigme Alexandrie de Steve Berry. Elle n’a pas trop l’habitude de lire des romans policiers, mais elle a choisi celui-là, car ce n’est pas trop sanguinolent et l’intrigue est intéressante. L’expert en manuscrits Cotton Malone, se lance sur les traces des secrets de la bibliothèque disparue d'Alexandrie. 50 avant J.-C. : la bibliothèque d'Alexandrie, qui renferme plus de 700.000 volumes, est de loin la plus grande collection de manuscrits religieux, philosophiques et scientifiques de son époque. Elle va soudainement disparaître sans laisser de traces, dans des circonstances qui demeurent, aujourd'hui encore, mystérieuses. Un livre plein de rebondissements, qui vide la tête, et qui apprend beaucoup de choses sur l’histoire antique. Autre livre présenté par Christine, Quand blanchit le monde de Kamila Shamsie. En 1945, à Nagasaki, le monde blanchit... Rescapée de l'apocalypse nucléaire, Hiroko porte à jamais dans sa chair les brûlures d'une vie détruite. De Karachi à New York, jusqu'à l'Afghanistan, dans un demi-siècle fiévreux et grave où s'affrontent sans relâche le bien et le mal, elle part en quête d'un recommencement. Et dresse, à travers les conflits, un hymne bouleversant à l'humanité. Un livre qui apprend également beaucoup sur le monde et sur l’histoire. 

Chantal a oublié ses livres et ses notes mais nous parlera néanmoins de deux livres. Le premier, De pierre et d’os, de Bérangère Cournut a obtenu le Prix Fnac 2019. Aussi scientifique que poétique, ce roman nous invite à explorer l’Arctique sur les pas d’une jeune Inuit, à travers les légendes magiques de ce peuple fier, dans une nature austère à l’attraction magnétique. Une nuit, alors que la jeune fille sort de l’igloo, la banquise se fracture et elle va se trouver séparée de sa famille. Elle va se mettre à la recherche d’un autre groupe, en survivant comme elle le peut. Une approche intéressante de cette culture, illustrée par des photos. Pendant le confinement, Chantal a eu envie de relire (suite à une série télévisée) un petit livre d’Antoine Choplin, sorti en 2012 et qui s’intitule La nuit tombée. Gouri, le personnage principal, traverse de nuit la campagne ukrainienne sur sa moto. A celle-ci est accrochée une remorque… car il revient sur une vie ancienne, à Tchernobyl, dans des lieux désertés, une zone sinistrée après le 26 avril 1986, il revient pour accomplir une mission… 

C’est au tour d’Edith de nous présenter La vie mensongère des adultes d’Elena Ferrante, plus connue pour L’Amie prodigieuse. Elle a trouvé ce livre tout aussi captivant que les précédents, avec la même ambiance des quartiers pauvres de Naples, des rapports compliqués entre les adultes, des différences notables entre les classes sociales. Un très beau livre qui se lit facilement. Autre coup de coeur d'Edith, Les sept sœurs, premier volume d’une série de 7 tomes, écrit par une ancienne actrice irlandaise reconvertie dans l’écriture, Lucinda Riley. Un tome pour chacune des sœurs, livre très poétique, rempli d’amour et de tendresse, qui raconte l’histoire de ces filles adoptées par un homme richissime qui, à sa mort, leur laissera un indice pour retrouver le mystère de leurs origines. 

Quant à moi (Bernadette), j’ai lu pas mal de livres, donc j’ai apporté les deux premiers que j’ai trouvés dans mes rayons. Tout d’abord, La commode aux tiroirs de couleurs d’Olivia Ruiz, une artiste que j’aime beaucoup, qui a de multiples cordes à son arc et dont c’est le premier roman. C’est l’histoire de sa famille émigrée espagnole, en partie autobiographique mais aussi en partie romancée, car comme dans toutes les familles il y a eu beaucoup de non-dits. Un livre bien écrit et émouvant. Le second est un livre qui a obtenu le Goncourt de la Nouvelle en 2020, et qui s’intitule Au coeur d’un été tout en or d’Anne Serre. Ce sont des nouvelles très courtes, deux trois pages, et je trouve que c’est un art très difficile de raconter une histoire en si peu de mots. C’est très varié, il y en a d’émouvantes, de terrifiantes, mais qui parlent toujours de personnages atypiques. A lire entre deux romans. 

Denis nous présente un petit livre, Les euphorismes de Grégoire écrit par Grégoire Lacroix. Délicieux à lire en picorant, au fond de son canapé. Les euphorismes de Grégoire, c'est une collection unique de maximes profondes ou dérisoires, mariant humour noir et paradoxes lumineux. Ce livre est le tome 3. Denis nous met l’eau à la bouche en nous en lisant quelques-uns, dont celui-ci « Si le temps vous semble long, prenez-le dans le sens de la largeur. » Cette lecture a déclenché les rires, ça fait du bien. Ça rappelle un peu l’humour de Pierre Dac, entre autres. 

Christiane a lu le dernier livre de Grégoire Delacourt, Un jour viendra couleur d’orange, dont le titre est emprunté à un poème d’Aragon chanté par Jean Ferrat. Au début elle a été un peu déçue, pensant que c’était un livre sur les « gilets jaunes », mais ce roman aborde beaucoup de sujets différents, les soins palliatifs dans les hôpitaux et l’autisme, en particulier. L’auteur oscille entre le social et les sentiments. Tous les personnages qui traversent ce livre ont une âme et du cœur. Ils ont un visage que ce soit dans la colère, la douleur ou l’amour. Par les temps qui courent cela fait du bien de lire un tel roman. Autre coup de cœur de Christiane, Vania, Vassia et la fille de Vassia, de Macha Méril. Tout au long de ce récit s'écrit l’autobiographie de Macha Méril, fille du prince Wladimir Gagarine et de Marie Belsky, qui se fera connaître dans les années 60 comme une figure de la nouvelle vague. Elle entremêle de manière très habile souvenirs de son enfance et grands épisodes politiques du XX° siècle... Livre très intéressant mais très long à lire. 

Joël nous fait voyager à travers deux livres, l’un russe et l’autre anglais. Tout d’abord Sonietchka de Ludmila OulitskaÏa, petit livre tout simple. Depuis toujours, Sonia puise son bonheur dans la lecture et la solitude. C'est dans une bibliothèque que, à sa grande surprise, Robert, un peintre plus âgé qu'elle, qui a beaucoup voyagé en Europe et connu les camps, la demande en mariage. C’est agréable à lire, il y a de l’humour, un peu grinçant parfois. Ce livre a obtenu le Prix Médicis étranger en 1996. Le second livre nous emmène en Angleterre, ce livre Etés anglais d’Elisabeth Jane Howard nous conte une intrigue familiale au cœur d'une riche demeure occupée par des bourgeois anglais et leurs domestiques... L’intrigue se déroule en 1937, un livre plein d’humanité et d’intelligence, dont la suite devrait sortir bientôt. 

Martine rappelle que lors d’un des derniers cafés littéraires, Edith avait parlé d’un livre d’Eric Fottorino, auteur que Martine apprécie particulièrement, elle est donc allée rechercher dans sa bibliothèque un petit livre qu’elle avait acheté puis oublié, et qui s’intitule Je pars demain. Dans ce livre, l’auteur raconte, alors qu’il avait 40 ans, la préparation de la course du Midi libre, qu’il va faire parallèlement à la course officielle, puisque c’est un passionné de cyclisme. C’est prenant comme un roman car il y lâche des bribes de son histoire personnelle. Edith prend la parole pour vanter la revue Zadig, créée par Eric Fottorino, qui est trimestrielle et qui est une superbe revue, comparable à un livre. Autre livre apporté par Martine, le dernier d’Eric Orsenna dont elle est fan, Briser en nous la mer gelée. Une histoire d’amour entre deux personnes d’un certain âge qui vont se séparer avant d’essayer de se retrouver. Martine se laisse emporter par ses digressions géographiques, ses descriptions et par sa poésie. Un univers qu’elle apprécie ! 

Jeanine, nouvelle venue, ne savait pas qu’il fallait apporter un livre. Elle a peu lu pendant le confinement, elle ne pouvait pas, l'anxiété peut-être, mais elle s’est rattrapée cet été. Une amie prof de français lui a prêté Seules les bêtes de Colin Neil, un roman qu’elle a adoré. Il y a quatre histoires, quatre personnages dont seuls deux ont un lien et ce n’est qu’à la fin du livre que ça prend du sens. C’est très bien écrit et comme Jeannine a aimé, son amie lui a envoyé d’autres livres du même auteur, dont une trilogie, Les hamacs de carton, qui se passe en Guyane où l'auteur a vécu. Ce sont des romans policiers mais pas seulement, une intrigue très bien menée, un peu trash parfois, mais aussi toute une partie culturelle qui donne envie de découvrir cette région du monde. Les deux tomes suivants s’intitulent Ce qui reste en forêt et Obia. Jeannine espère qu’il y en aura d’autres.

Et l’on termine avec Noëlle qui pense que l’on a beaucoup de chance d’aimer les livres. Seule pendant le confinement, elle en a lu et relu bon nombre, dont Les semeurs de bonheur de Cécile Pardi. Comme elle le dit souvent, Noëlle aime les livres qui font du bien, avec des gens très ordinaires, qui peuvent faire des choses extraordinaires et faire changer le monde. C’est l’histoire d’une cinquantenaire au chômage, au bord de la dépression, elle adopte un chien en piteux état qui va changer sa vie et beaucoup d’autres vies. C’est magnifique et Noëlle y croit, ça pourrait arriver si on s’en donnait la peine. Autre livre, Là où tombe la neige, de Philippe Koeberlé, un auteur franc-comtois. Une enquête menée dans le Haut-Doubs suite à la découverte du corps d’une femme dans une grotte. La neige recouvre les traces des hommes, mais pas celles de leurs crimes... 

Nous nous donnions rendez-vous le Mercredi 4 novembre, sans savoir 
 que le virus allait encore nous séparer pendant de longs mois.

Bernadette