lundi 28 octobre 2019

Compte-rendu du café littéraire #41

Nous étions une dizaine de lecteurs pour ce café littéraire de rentrée.

Catherine s’est lancée la première pour nous parler de ses lectures estivales. Elle a lu des livres qui avait été présentés ici, par exemple Marie d’en haut, d’Agnès Ledig, un livre qu’elle a beaucoup aimé, Les gratitudes de Delphine de Vigan, un ouvrage qu’on ne lâche plus jusqu’à la fin, et Le lambeau de Philippe Lançon, un livre beaucoup trop dur, que Catherine n’a pas pu terminer. Mais ce soir elle souhaite nous parler du livre de Guy Boley, Fils du feu, un auteur franc-comtois qui a exercé de multiples métiers. C’est autobiographique et l’écriture est très belle, d’ailleurs Jean-Daniel fait remarquer que ça sonne comme des alexandrins.

Edith que nous étions contents de revoir a découvert un auteur qu’elle a beaucoup apprécié et quand Edith aime, elle ne compte pas. Il s’agit de Tanguy Viel, dont elle a lu le dernier roman, et comme elle a adoré, elle en a acheté deux autres. Ce sont de petits romans qui se lisent assez facilement, il y a donc Paris-Brest, très bien, avec une écriture singulière, très rythmée, il écrit comme il pense. Il se penche sur le mal qui est en nous, dès la première page on connaît le dénouement, tous ses livres sont construits ainsi, ce qui maintient le suspense jusqu’au bout. Edithnous lit un passage de son dernier livre Article 353 du code pénal, la rencontre entre le narrateur et le personnage qui est mort, ce qu’on apprend dès le début.

Jean-Daniel a lu surtout des essais politiques, dont il ne nous parlera pas ce soir. Il préfère nous présenter un livre d’Isabelle Autissier et Erik Orsenna, Salut au Grand Sud. Le 8 janvier 2006, sur le voilier "Ada", ils ont d'Ushuaia levé l'ancre. Cap au 180. Deux mois plus tard, ils sont revenus et ils racontent… Ce n’est pas un roman, mais le récit de leur voyage, où l’on apprend par exemple qu’il n’y a qu’une dizaine de beaux jours par an. C’est très différent du Grand Nord, qu’ils avaient déjà découvert ensemble, et relaté dans le livre Passer par le Nord.

C’est à mon tour de parler de mes lectures estivales, j’ai lu un livre de Gilbert Sinoué sur le peintre Van Eyck, enfin plutôt sur son fils adoptif, L’enfant de Bruges, qui va devoir percer le mystère d’un complot qui vise un certain nombre d’artistes en les assassinant. J’ai bien aimé me retrouver dans l’ambiance de l’époque. J’ai lu également Les forêts de Ravel, de Michel Bernard, un livre qui nous entraîne aux côtés du musicien lors de la première guerre mondiale. Bien intéressant aussi, mais ces deux livres étant un peu anciens, je préfère coller à l’actualité en présentant Kiosque, de Jean Rouaud. Un roman dans lequel il revient sur son expérience, de 1983 à 1990, où il vendit les journaux rue de Flandre à Paris. Une activité à laquelle il mit un terme lorsque, en 1990, il publia son premier roman "Les Champs d’honneur" qui reçut le prix Goncourt. Il y est question du Paris encore populaire de la fin des années 1990, avec un échantillon de personnages pittoresques. Même si certains passages sont un peu longs, j’ai pris plaisir à découvrir un métier que je ne connaissais pas.

Annie, en visite chez sa sœur Christiane, lit beaucoup, elle a lu tous les livres de Sorj Chalandon, mais est un peu déçue par le dernier, qui s’intitule Une joie féroce
L'écrivain journaliste se met dans la peau d'une femme pour raconter l'histoire d'un groupe de femmes en guerre contre le cancer, et en lutte pour la liberté. C’est toujours très bien écrit, avec un vocabulaire très riche, et un peu d’humour. Par rapport aux autres livres, très forts, celui-là est peut-être un ton au-dessous. Autre auteur apprécié par Annie, Jean-Paul Dubois, et son dernier livre Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon, qui raconte comment un homme vertueux se retrouve en prison. Un roman décalé bourré d’humour acide et de tendresse.

Chantal annonce alors qu’elle va plomber l’atmosphère avec ses lectures, à commencer par le dernier livre de Houellebecq, Sérotonine, qu’elle ne nous recommande pas, ça se lit bien, mais on a envie de se jeter par la fenêtre après. Ce roman sur les ravages d'un monde sans bonté, sans solidarité, aux mutations devenues incontrôlables, est aussi un roman sur le remords et le regret. Chantal qui a pris des spectacles à Ma scène nationale, a été interpellée par la pièce Doreen, qui lui rappelle étrangement un livre lu naguère, Lettre à D d’André Gorz. Le 22 septembre 2007, l’auteur se suicide à l’âge de 84 ans avec sa femme Dorine, atteinte d’une maladie incurable. Quelques mois plus tôt, il avait mis de côté son costume de philosophe et de journaliste pour écrire cette lettre à sa femme. Ce livre avait beaucoup ému Chantal. Elle nous en lit un extrait… Magnifique… Et cela lui a également rappelé La dernière leçonde Noëlle Chatelet, la sœur de Lionel Jospin. L'auteure aborde le sujet de la fin de vie et témoigne de sa relation avec sa mère. Une femme âgée, qui décide de mettre un terme à ses jours et demande à ses enfants de la soutenir dans ce geste, de lui en donner le courage.  Leurs échanges sont empreints de tendresse, de souvenirs, parfois aussi de tristesse et d'incompréhension. Un très beau témoignage.

Denis nous présente Les papillons de comptoir, après le succès des Brèves de comptoir, Jean-Marie Gourio a repris son tour de France des bistrots, rouvrant quelques dizaines de bars dans sa mémoire et nous présentant ces clients qui l'ont marqué et qu'il a aimés. C’est beau, il y a de de l’humour, de la poésie, Denis a apprécié. Ensuite il nous parle de Louis Chevalier, qui sélectionne toujours un poème dans la revue Le 1, hebdomadaire d’Eric Fottorino, etc’est ce que Denis lit en premier. Ici il s’agit d’un recueil de cet auteur qui s’intitule La voix du poète : une anthologie pour comprendre l’actualité, une sélection de textes offrant une illustration poétique de thèmes de l'actualité comme la démocratie, le féminisme, les inégalités, l'écologie, etc. Denis choisit de nous lire un texte de Victor Hugo, un poème posthume édité en 1935, mais toujours d’actualité.

Christiane n’a pas eu beaucoup de temps pour lire durant ses vacances. Elle a commencé un pavé qu’elle n’a pas encore terminé, La dentellière d’Alençon, de Janine Montupet, une véritable bible de l’histoire de la dentelle. Ça se passe au temps de Louis XIV, c’est à la fois l'histoire d'une femme d'exception, un tableau exact de la vie à Alençon au XVIIe siècle et une célébration de l'art de la dentelle. Dans un tout autre style, La classe de neige, d’Emmanuel Carrère, prix Fémina 1995, un livre terrible, on entre vraiment dans la peau du héros, Nicolas. Et, tout au long du livre, on se demande ce qu'a subi cet enfant pour être si inquiet. Et on imagine tout... sauf la vérité ! La véritable surprise du roman, c'est le dénouement, et c’est terrible. Christiane termine en nous lisant quelques extraits d’un livre de poésies écrites au Vème siècle par le Chinois Xie Lingyun, traduites par un de ses compatriotes avec des passages de Claude Roy.

Et nous terminons avec Noëlle, qui a profité de l’été et de sa rééducation pour lire et relire de nombreux romans, mais ce soir elle nous présente La cerise sur le gâteau d’Aurélie Valognes. Le livre parle de la retraite, on l’attend toute sa vie, on en rêve, et quand elle est enfin là, c’est le pied ! Ce n’est pas Brigitte, retraitée depuis un an, qui dira le contraire. Pour elle, ce n’est que du bonheur. Jusqu’au drame : la retraite de son mari ! Car pour Bernard, bourreau de travail poussé vers la sortie à 61 ans, c’est une autre paire de manche. Ajoutez à cela des voisins insupportables et une famille très envahissante : la retraite ne serait donc pas un long fleuve tranquille ? Noëlle a beaucoup aimé, c’est la vie de tous les jours. Elle aime aussi les romans d’anticipation et souhaite nous parler du livre de Stephenie Meyer (auteur de Twilight), Les âmes vagabondes. Un livre qu’elle a trouvé magnifique, l’histoire d’âmes vagabondes qui viennent habiter les vivants, parfois contre leur gré…


Rendez-vous pour les deux prochains cafés littéraires le mercredi 6 novembre et le mardi 10 décembre.

lundi 9 septembre 2019

Compte-rendu du café littéraire #40

C’est sous les frondaisons, derrière La Louisiane, que se déroule ce dernier café littéraire de la saison.

Christine nous présente Gare à Lou, le dernier roman de Jean Teulé. C’est un roman différent de ce qu’il a l’habitude d’écrire, puisque c’est un peu fantastique. C’est l’histoire d’une petite fille qui se rend compte que tous ses vœux se réalisent, elle va donc utiliser ce don à des fins plus ou moins tordues et elle va intéresser les services secrets qui vont la kidnapper. Elle se lasse vite de ce don et va trouver un stratagème pour retrouver sa vie d’avant. Christine a hésité à apporter ce livre, car si elle avait beaucoup apprécié les précédents romans de l’auteur, elle a lu très vite celui-ci mais l’a moins aimé. Elle a été un peu déçue…

Denis a apporté un magazine trimestriel qui s’intitule Zadig. C’est un magazine sur la France, celle des villes et celle des campagnes, lancé en mars dernier et qui rencontre un franc succès auprès des lecteurs. C’est un dérivé du magazine America, déjà présenté ici par Denis, puisque lancé par une même équipe, celle d'Eric Fottorino, ancien directeur du Monde. On y trouve par exemple des textes d’écrivains comme ceux de Christian Bobin et Maylis de Kerangal, qui ont tous deux accepté de nous raconter leur ville d’origine, Le Creusot et Le Havre, conversation avec Mona Ozouf qui est historienne et fait le point sur les révolutions passées.On y trouve aussi une nouvelle inédite de par Marie Darrieussecq Rapport sur les migrants.C’est un magazine avec de très belles illustrations, à l’esthétisme proche du livre, imprimé sur un papier de première qualité.

Catherine va nous parler de Sylvain Tesson, évoqué par Jean-Daniel lors du dernier café littéraire. Il s’agit du livre  Sur les chemins noirs, qu’il a écrit après sa chute d’un toit, alors qu’il avait de multiples fractures. On voulait l’envoyer en rééducation, il a refusé et a décidé de le faire en marchant. Il est parti seul du Mercantour et a traversé la France jusqu’au nord du Cotentin. Il ne prend pas les chemins balisés, mais des chemins qui ont été abandonnés. Il dort à la belle étoile, mais ce périple assez long se résume en 170 pages. Il rencontre des gens, mais ils leur dit bonjour, ou juste une phrase, donc peu de contact. Ce livre ne raconte pas grand-chose, c’est vide. Tout comme Jean-Daniel, Catherine a eu du mal à rentrer dans l’histoire, ça ne l’a pas emballée…

Isabelle qui est partie sur les chemins de Compostelle n’a pas eu le temps de lire beaucoup, mais elle a fait de belles rencontres, que ce soit des marcheurs ou des hôtes. Avant de partir, elle avait lu Nos enfants après eux de Nicolas Mathieu, livre qui avait été présenté par Céline au mois de mars. C’est le prix Goncourt 2018, elle est rentrée très facilement dans l’histoire et elle pense que finalement, les choses n’ont pas tant évolué que ça. C’est une belle analyse car on retrouve les mêmes phénomènes actuellement, l’errance dans les banlieues par exemple, même si à l’époque les banlieues n’existaient pas. Il suit des personnages auxquels on s’attache, bref une lecture très appréciée par Isabelle. Lors de sa randonnée, Isabelle a rencontré la maman de Camille de Peretti, qui est passée dans La grande Librairie, mais personne autour de la table n’a lu cette auteure.

Cédric nous présente un auteur bisontin Jacky Schwartzmann qui a écrit Demain c’est loin, un polar estival qui se lit facilement, le héros issu de la banlieue s’embarque dans des situations compliquées, et y embarque même sa banquière, c’est léger, ça détend. Sinon Cédric nous parle d’un livre déjà évoqué ici, car ouvrage marquant, il s’agit du livre d’Eric Lançon Le lambeau, prix Fémina 2018Il nous en lit deux passages très émouvants sur le moment de l’attentat et sur son séjour à l’hôpital. Ce livre est surtout celui de la reconstruction, car tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.

Enfin je termine la séance avec un livre que tout le monde me reprochait de ne pas avoir lu. Voilà c’est fait, j’ai lu Au-revoir là-hautde Pierre Lemaître. En lisant le premier chapitre, moi qui n’aime pas particulièrement les livres sur la guerre, j’ai pensé vite l’abandonner. Et plus on avance dans le livre, plus on est pris dans l’histoire. Certains ont vu le film, très esthétique en raison des masques, par contre Cédric a trouvé le tome 2 moins bien que le premier. Autre lecture le dernier livre de Grégoire Delacourt, La femme qui ne vieillissait pas. C’est le troisième que je lis, j’aime bien son style, à la fois émouvant, mais humoristique. C’est l’histoire d’une femme qui vieillit à l’intérieur et dont le visage ne change pas. On pourrait l’envier et pourtant, ça lui pose bien des problèmes… A méditer… L’auteur a écrit ce livre par rapport à sa mère qui est morte relativement jeune et qu’il n’a pas vu vieillir.

Nous vous donnons rendez-vous le mardi 24 septembre pour le 41ème café littéraire

mercredi 19 juin 2019

Compte-rendu du café littéraire #39

L’Assemblée Générale étant terminée, nous entamons notre 39ème café littéraire.
Yvonne, une fois n’est pas coutume, nous présente un livre qu’elle n’a pas aimé. Elle l’a quand-même lu jusqu’au bout, car c’était le seul livre qu’elle avait emporté en Hollande, lors de son séjour. Le titre pourtant était intéressant, Comment apprendre à s’aimer d’un auteur japonais Yukiko Motoya. Le livre est une série de plans fixes qui, telles les images d'un film, s'enchaînent entre eux pour dessiner le portrait de Linde. Nous la suivons au fil des âges et des différentes étapes de sa vie. C'est une jeune femme ordinaire, maladroite, empreinte de défauts qui la rendent aussi attachante qu'insupportable... comme nous le sommes tous. Attendant toujours de la vie et des autres ce que personne ne peut lui donner, elle prend conscience à 63 ans que, pour quelqu'un qui a raté sa vie, elle ne s'en sort pas trop mal. La lecture étant subjective, Yvonne propose que d’autres personnes le lisent et donnent leur avis. Par contre, elle a trouvé à la librairie Sens dessus dessous, 75 sketches de Raymond Devos. Lorsqu’Yvonne était jeune, elle avait vu son spectacle à Paris, mais ne maîtrisant encore pas bien le français, elle n’avait pas pu apprécier ses jeux de mots et se demandait ce qui pouvait faire rire autant les gens. Maintenant elle comprend pourquoi !
Catherine a lu un ouvrage de 1997, Naufrage au Mont-Blanc : l’affaire Vincendon et Henry, un livre d’Yves Ballu.C’estl’histoire de deux jeunes alpinistes partis à l’assaut du Mont-Blanc en plein cœur de l’hiver 1956 ! Leurs objectifs : « faire parler d’eux », oui, « impressionner les copains » et « s’asseoir en haut du plus sommet d’Europe pour y fêter Noël ! »… L’aventure était un peu folle mais ils s’étaient préparés pendant de longs mois. Et bien sûr, ils connaissaient les risques de l’alpinisme en montagne. Mais pouvaient-ils imaginer ce qui les attendaient vraiment une fois là-haut ? Pendant plus d’une semaine, à portée de toutes les jumelles des observateurs basés à Chamonix, les esprits vont s’échauffer face à l’impuissance et la malchance omniprésentes dans une opération de secours menée avec parfois du courage mais surtout beaucoup d’improvisations et de maladresses. C’est un livre très prenant, qui remue les émotions, et bien qu’elle l’ait terminé depuis une semaine, Catherine ne parvient pas à s’en détacher.
Cédric a beaucoup apprécié le livre d’Alain Veinstein Papier peint. L’auteur n’est pas seulement un poète qui a marqué les années soixante-dix, ni l’homme de radio qui animait l’émission « Du jour au lendemain » sur France Inter, c’est aussi un passionné, depuis sa jeunesse, de peinture, qui se destinait à ça, créer des images. En 2014, venant de quitter définitivement la radio, il a osé franchir la porte d’une boutique de matériel pour artistes, sans savoir ce qu’il allait en faire, et puis une peinture en appelant une autre… Ce livre rassemble donc ses œuvres,  assez enfantines, mais Cédric trouve ça joli.
Christine n’a pas apporté de livre, car elle a lu des choses plutôt ésotériques et a pensé que ça ne nous intéresserait pas. Peut-être la prochaine fois …
Denis, quant à lui, signale que pour les 60 ans du Petit Nicolas, un gros livre va paraître, mais il va être assez onéreux. Donc en apéritif, il a acheté le supplément de Paris Match consacré au Petit Nicolas. Il s’agit d’un abécédaire qui reprend des citations parues dans les livres. Denis a connu le personnage à travers un livre qu’il a reçu comme prix de sa prof de maths, et ça fonctionne toujours avec les enfants de maintenant. On y trouve les insultes, les punitions, on y apprend que ses aventures ont été traduites dans plus de quarante langues étrangères, et même dans des langues régionales. Etonnant...
Christiane nous parle brièvement du roman Audrey et Anne, elle a eu du mal à arriver au bout. Elle a été choquée par le parallèle entre ces deux personnes et par le fait que le père d’Anne Franck demande à Audrey Hepburn de jouer le rôle de sa fille. Yvonne, la traductrice du livre, souligne qu’il lui a fallu justement beaucoup d’abnégation, pour lui demander ça. Peut-être n’était-il pas au courant du passé des parents d’Audrey… Christiane préfère passer à un roman d’Agnès Martin-Lugand La vie est facile, ne t’inquiète pas. C’est facile à lire, agréable. Rentrée d’Irlande, Diane est bien décidée à reconstruire sa vie à Paris. Avec l’aide de son ami Félix, elle s’est lancée à corps perdu dans la reprise en main de son café littéraire. C’est là, aux « Gens heureux lisent et boivent du café », son havre de paix, qu’elle rencontre Olivier. Il est gentil, attentionné, et, surtout, il comprend son refus d’être mère à nouveau. Car elle ne peut se remettre de la perte de sa fille…
Jean-Daniel a lu trois BD, intitulées La Bérézina, retraçant l’épopée de Napoléon en Russie. Il avait lu auparavant le livre de Sylvain Tesson Bérézina. Les BD sont très réalistes et montrent la folie de Napoléon. Quelqu’un qui connaît bien ses goûts lui a offert Notre-Dame de Parisde Sylvain Tesson, qui a toujours été un aventurier et particulièrement des cathédrales. Avec ses copains, ils ont escaladé plus de cinquante cathédrales en Europe, jusqu’en haut de la flèche et de nuit pour ne pas être repérés. Un jour , au cours de ses aventures, il a fait une chute grave, et pour faire sa rééducation, il est monté tous les jours dans les tours de Notre-Dame pendant un an. Il y a une bonne part de mystique dans ce livre, mais Jean-Daniel s’est vraiment régalé.
Noëlle, comme d’habitude, a lu un livre léger, Tu as promis que tu vivrais pour moi de Carène Ponte, enfin pas si léger que ça, puisque ça commence assez mal. Quand on a trente ans, on n’est jamais préparé à perdre sa meilleure amie. C’est pourtant le drame que Molly doit affronter quand Marie est emportée par la maladie. Juste avant de mourir, celle-ci demande à Molly de lui faire une promesse : vivre sa vie pleinement, pour elles deux. Elle y tient, alors Molly accepte. Mais par où commencer ? Lâcher son travail de serveuse ? Rompre avec Germain ? Certes, il est comptable et porte des chaussons, mais il est gentil. Lorsque Molly reçoit quelques jours après l’enterrement un mystérieux paquet contenant douze lettres de Marie, elle comprend que son engagement va l’entraîner bien plus loin que ce qu’elle imaginait…
Céline nous présente un livre de l’auteur danoise qui est venue dans le cadre de la « Semaine des Littératures étrangères ». Il s’agit de Pia Petersen et le livre s’intitule Paradigma. A Los Angeles, les déshérités et les marginaux s'apprêtent à défiler dans la rue. Des rumeurs insurrectionnelles circulent. Un vent de contestation souffle. Luna est à l'initiative de ce mouvement de révolte des exclus. Un thriller politique et apocalyptique qui révèle les tensions déchirant les sociétés contemporaines. Ce sont un peu les Gilets jaunes de là-bas, et il y a aussi une belle histoire d’amour. C’est un constat sur notre époque et c’est encore pire aux Etats-unis. Céline l’a lu pendant son voyage aux USA et elle a vu dans le Sud en particulier une grande misère.
Quant à moi, j’ai également apporté Audrey et Anne, livre évoqué par Christiane. Ce n’est pas un livre que j’aurais acheté spontanément, mais le fait de rencontrer l’auteur et de connaître l’une des traductrices m’a incité à le faire. Au débutAudrey et Anne, je ne comprenais pas le titre et ne voyais pas ce qui pouvait lier leur destin. J’avais lu le Journal d’Anne Franck quand j’étais ado, mais c’est vu sous un autre angle et c’est intéressant, quand à Audrey Hepburn, je ne connaissais pas vraiment cette actrice. J’ai découvert deux destins parallèles, et c’est très bien traduit. Yvonne nous explique que sa collègue a traduit la première moitié du livre et elle la seconde, et ça ne se sent absolument pas, il y a vraiment une continuité. Bravo à elles ! J’ai également lu le dernier Foenkinos, Deux sœurs, je l’ai un peu moins aimé que les précédents. Mathilde, la trentaine, prof de lettres, vient d’être quittée par son compagnon, alors qu’il lui promettait de l’épouser. Pour elle, c’est un cauchemar. D’autant qu’elle est mise à pied pour avoir giflé un élève. Elle est finalement recueillie par sa sœur, Agathe, dans le petit appartement qu'elle occupe avec son mari Frédéric et leur fille Lili. Le roman est le récit de cette cohabitation risquée et de la terrifiante métamorphose de Mathilde... C’est assez angoissant comme roman !


lundi 29 avril 2019

Compte-rendu du café littéraire #38

Petit café littéraire puisque nous n’étions que huit. En discutant du prochain café littéraire prévu le 14 mai, on se rend compte qu’il y aura pas mal de gens absents, Denis décide donc de le remettre au 21 mai et de le faire précéder  par l’Assemblée Générale. Mais depuis, Jean-Daniel nous a informé de l’Assemblée Générale d’Escapade le même soir, ce qui pose problème, donc nous le ferons le mercredi 22 mai, désolés pour ceux qui ne viennent que le mardi. Denis souligne que la conférence avec Yvonne Pétrequin n’a attiré que quelques adhérents des « Amis des livres », sinon il n’y aurait eu personne. Dommage, car Yvonne nous a appris beaucoup de choses sur le métier de traducteur, c’était fort intéressant.
Catherine entame la soirée en nous présentant Promenons-nous dans les boisde Bill Bryson. Cet auteur, 67 ans, double nationalité américaine et britannique, est un journaliste, écrivain voyageur, vulgarisateur scientifique. Il se lance un défi, parcourir le sentier des Appalaches, qui va du Maine à la Géorgie, 3500 km. Ce chemin est plein de dangers, il va se faire accompagner par un ami qu’il n’a pas vu durant des années. Ce dernier n’est pas du tout prêt à ce genre de randonnée, ce qui donne lieu à des situations cocasses. Qui n'a jamais lu un livre de Bill Bryson a vraiment manqué une occasion de rire ! « Jamais un bouquin ne m'a fait autant rire », affirme Robert Redford, qui en a fait son livre de chevet et l’a adapté à l'écran.
Christine a dévoré un livre qu’on lui a offert, il s’agit d’un recueil de nouvelles écrites par Josiane Balasko, Jamaiplu. Chaque nouvelle a un côté fantastique, c’est bien écrit, ça se lit très vite. Ce n’est pas du tout humoristique comme on pourrait s’y attendre de la part de l’auteur.Jamaipluest la première du recueil, il y a une intrigue policière et c’est la préférée de Christine, qui pense que c’est le premier livre écrit par Josiane Balasko, mais en cherchant, on s’aperçoit qu’elle écrit depuis 1989 avec une dizaine de livres à son actif, dont beaucoup de pièces de théâtre. Autre livre présenté par ChristineLe labyrinthe du Karma de Daniel Meurois. Elle nous en dit juste quelques mots, c’est un livreaccessible à tous mais néanmoins profond, pour mieux déchiffrer le sens de notre vie, nous déplacer et grandir en un monde où les repères se font de plus en plus rares. Une démarche éclairante et aidante...
Jean-Daniel a lu Le chant des revenantsde Jesmyn Ward. Seule femme à avoir reçu deux fois le National Book Award, Jesmyn Ward nous livre un roman puissant, hanté, d’une déchirante beauté, un road trip à travers un Sud dévasté, un chant à trois voix pour raconter l’Amérique noire, en butte au racisme le plus primaire, aux injustices, à la misère, mais aussi l’amour inconditionnel, la tendresse et la force puisée dans les racines.Ce n’est pas un roman très gai, c’est même assez noir, mais c’est contemporain. Jean-Daniel a beaucoup aimé ce livre, très dur mais très bien écrit. Ce livre lui a rappelé une scène qu’il a vu dessinée dans un autre livre, livre qu’il aurait présenté au dernier café littéraire, s’il n’avait eu la grippe. C’est dans un livre de Luz, dessinateur à Charlie Hebdo, qui a miraculeusement échappé à l’attentat de janvier 2015. Ce livre Les indélébiles signe sa renaissance. Jean-Daniel aime cette richesse du dessin de presse, et donc il a retrouvé ce passage où l’auteur est allé faire un reportage dans une prison du Mississipi, point commun avec le livre de Jesmyn Ward qui parle aussi beaucoup de prison. La ressemblance est frappante.
Noëlle apprécie beaucoup l’écrivaine Agnès Ledig, car lorsqu’elle se plonge dans ses livres, ça lui permet d’oublier tout ce qui est déprimant dans l’actualité. Elle a donc lu On regrettera plus tard, qui raconte l'irruption d’Éric et d'Anna-Nina un soir d'orage dans la vie de Valentine, institutrice dans un hameau du massif Vosgien, un véritable coup de tonnerre. À la fillette brûlante de fièvre, au père brisé par la vie, Valentine va offrir plus qu'un simple toit. Avec tendresse et franchise, elle va bousculer les certitudes de ce père solitaire et modifier leur trajectoire toute tracée.Un roman émouvant et généreux où le désir se montre plus fort que la peur, que les blessures du passé et les regrets. Noëlle a tellement aimé qu’elle s’est précipitée à la librairie pour commander la suite, De tes nouvelles.  Anna-Nina, pétillante et légère, est une petite fille en forme de trait d'union. Entre Eric, son père, et Valentine, qui les a accueillis quelques mois plus tôt par un soir d'orage et détresse. Maintenant qu'Eric et Anna-Nina sont revenus chez Valentine, une famille se construite jour après jour, au rythme des saisons. Un grain de sable pourrait cependant enrayer les rouages de cet avenir harmonieux et longtemps désiré.
Isabelle nous parle d’un livre qui a déjà été évoqué ici, Le charme discret de l’intestinde Giulia Enders. Cet essai fait l’éloge d’un organe relégué dans le coin tabou de notre conscience. Avec enthousiasme, l’auteur invite à changer de comportement alimentaire, à éviter certains médicaments et à appliquer quelques règles très concrètes pour faire du bien à son ventre. Isabelle a trouvé ce livre très sympa, intelligent, abordable, on comprend bien la magie du corps humain. Le livre apporte de vraies réponses, avec un nouveau regard sur la façon d’appréhender le corps, de l’écouter, de se soigner et de le respecter. Catherine a apprécié la première partie, mais s’est lassée très vite. Les avis sont donc partagés. Christine ajoute que c’est humoristique, qu’elle a une façon de présenter les choses presque enfantine.
Denis présente un livre de photos de Raymond Depardon en tout petit format, un livre qu’on peut mettre dans le sac et consulter dans la salle d’attente du médecin.
Enfin je termine la séance avec un livre de Valentine Goby, un auteur que j’aime beaucoup et dont j’ai lu quatre livres. Un paquebot dans les arbres, un titre qui intrigue, jusqu’à ce que l’on apprenne que le paquebot est en fait un sanatorium. On est dans les années 40-50 avec un fléau qui s’appelle la tuberculose. Inspiré d’un vrai témoignage, ce récit poignant renoue avec la force des grands romans classiques. L’héroïne, Mathilde, va tenir à bout de bras cette famille dont les parents sont en sanatorium, un personnage d’une résilience hors du commun qui sacrifie sa vie entière au soulagement de la vie des autres. Valentine Goby se penche sur une période post deuxième guerre mondiale que tout le monde ignore, tant l’aura des trente glorieuses semble avoir effacé la misère qui les précédait. Un livre dur, mais qui vaut la peine d’être lu.
Nous vous donnons rendez-vous le mercredi 22 mai pour un café littéraire, précédé de l’Assemblée Générale.
Vous recevrez une invitation avec l’ordre du jour.


samedi 23 mars 2019

Compte-rendu du café littéraire #37

Pour ce 37ème café littéraire, nous avons accueilli quelques nouvelles personnes. Denis rappelle l’intervention d’Yvonne Pétrequin sur son métier de traductrice à la Médiathèque d’Audincourt le jeudi 28 mars à 20 heures. Cette intervention a lieu dans le cadre de la « Semaine des Littératures étrangères », consacrée cette année à la Mer du Nord, et donc aux Pays-Bas, pays natal d’Yvonne. On espère que nos adhérents y seront nombreux.
Denis m’ayant désignée, c’est moi qui vais ouvrir le bal avec deux livres qui rendent hommage aux libraires et aux librairies. Le premier je l’ai acheté car il n’était pas cher et que la couverture était belle, et je l’ai adoré, ça m’a fait un bien fou. Il s’agit de La librairie de la Place aux Herbes, d’Eric de Kermel, sous-titré « Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es ». Une librairie à Uzès, petite ville du Gard que j’adore, rachetée par une Parisienne amoureuse des livres, et une galerie de clients dont Nathalie nous raconte les parcours de vie. A travers les rayons de la librairie, l’auteur tisse tranquillement ses leçons de bonheur, à partir de l’écologie, de la spiritualité et surtout de l’amour. Le second est intéressant aussi, Lire, vivre et rêver est un livre dans lequel vingt et un écrivains racontent avec passion et humour les livres et les librairies qui ont changé leur vie. "Les livres forment des ponts entre ceux qui les défendent et ceux qui les écrivent. Des ponts ; qu'aucune dynamite ne pourra faire tomber. Des ponts qui lient deux rives différentes, jamais opposées". Deux belles lectures pour les amoureux des livres…
Isabelle nous présente Un si joli visage de Lori Lansen, où l’auteur se glisse dans la peau d’une femme obèse pour nous donner son point de vue. Quand son mari disparaît, elle va partir à sa recherche et finalement elle va se retrouver. Le cheminement est bien fait, c’est plausible, il y a beaucoup d’humanité dans ce livre. Ça donne une autre approche de cette maladie qu’est l’obésité. Isabelle a lu un ou deux livres de Michel Bussi, elle a trouvé ça très sympa, en particulier Ne lâche pas ma main, un livre un peu policier, mais la façon dont c’est raconté fait que l’on tient jusqu’au bout. C’est l’histoire d’un homme en vacances à la Réunion avec sa fille et sa femme qu’on va retrouver morte, et tout l’accable… Comment va-t-il s’en sortir ?
Christiane prend le relais avec Le lambeau de Philippe Lançon, prix Fémina, un livre dans lequel l’auteur, rescapé de l'attentat de Charlie Hebdo, a livré le récit de sa reconstruction. Elle ne l’a pas encore terminé, car c’est écrit tout petit et c’est très long et très dur à lire. Christiane revient donc à un auteur plus gai qu’elle aime beaucoup, Peter Mayle, et son livre Château l’Arnaque. Une histoire un peu policière entre de richissimes Américains et des Marseillais, sur fond de vol de bouteilles de vin très chères. Un livre qui détend… Encore un livre qui se lit facilement Et vous avez eu beau temps ? de Philippe Delerm. A l’instar de La Bruyère et de ses Caractères, Philippe Delerm se livre ici à une critique fine et ironique des « petites phrases », ordinaires et perfides, qui émaillent nos conversations et fonctionnent comme des marqueurs de discours, entre intimité et vie sociale, un livre agréable à lire…
Guy nous rappelle qu’il ne peut pas nous faire passer de livres, car sa vue ne lui permet que la lecture sur liseuse. Il nous parle d’un livre dont on n’a déjà parlé ici-même, Le problème Spinoza d’Irvin Yalom. Il l’a lu trois fois, souhaite en reparler et inciter les personnes qui l’auraient abandonné à le lire jusqu’au bout. Le lecteur est donc invité à suivre en parallèle le parcours de Spinoza, juif excommunié pour avoir osé dire que certains écrits religieux relevaient de l’hypocrisie, et celui de Rosenberg, l'idéologue du parti nazi, viscéralement antisémite et grand inspirateur d'Hitler. Guy l’a lu et relu avec énormément de plaisir et d’intérêt. Il nous présente ensuite un livre d’Audrey Dussutour, chercheuse au CNRS, qui s’intitule Le blob. Qu’est-ce que le blob ? Une espèce de chose gluante, qui ressemble à un champignon, mais n’en est pas un, qui n’a pas de cerveau, mais qui révèle d'étonnantes capacités et les scientifiques vont de découvertes en découvertes. L’auteur profite de ce livre pour parler des problèmes du CNRS, ouvrage fort intéressant. Enfin Guy termine avec Fake news écrit par Michèle Cotta et Robert Namias. Cet inquiétant roman de politique-fiction révèle comment une habile manipulation peut déstabiliser notre démocratie. Ça fait peur…
Fabienne nous a apporté un roman de Katherine Néville, Le huit, un thriller historique déjà ancien, entièrement bâti autour du jeu d’échecs. C’est comme une enquête, c’est historique, ce sont des énigmes, c’est bien ficelé, captivant jusqu’à la fin. Il s’agit de reconstituer un jeu d’échecs, dont les pièces ont été disséminées à travers le monde...L’originalité de la construction du Huit est sa narration qui se déroule sur deux époques en parallèle: 1790 et 1972/73, en des lieux aussi différents que New-York, le sud de la France, Paris et l’Algérie.
Denis s’est intéressé au Dictionnaire de l’impossible de Didier van Cauwelaert, qui fait partie d’une série de trois livres. Denis nous prend un thème au hasard, la combustion humaine spontanée, le livre nous offre un panorama des phénomènes les plus étonnants. Des faits qui semblent a priori impossibles et sont pourtant explicables. Preuves scientifiques à l'appui. Voyager dans le futur, modifier le passé, communiquer par télépathie avec un chat, un chien, un oiseau, un arbre, c’est impossible, a prioriEt pourtant…C’est le livre du même auteur Les émotions cachées des plantes qui lui a donné envie de lire celui-là.
Catherine qui nous avait déjà présenté Le secret du mari a lu le troisième livre de Liane Moriarty qui s’intitule Un peu, beaucoup, à la folie. Catherine nous déconseille de lire la quatrième de couverture, car elle n’est pas d’accord avec… Trois couples épanouis. De charmants enfants. Une amitié solide. Et un barbecue improvisé entre voisins par un beau dimanche ensoleillé : tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment. Alors pourquoi, deux mois plus tard, les invités en gardent-ils un souvenir épouvantable et ne cessent-ils de se répéter : « si seulement nous n'y étions pas allés » ?  Un chapitre sur deux parle de ce barbecue, et les autres chapitres de ce qui a changé dans ces trois familles. Ça se lit facilement, c’est un livre agréable…
Céline a lu le dernier prix Goncourt Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu, elle l’a lu cet hiver et comme ça se passe en été, ça l’a réchauffée. Quatre étés, de 1992 à 1998, dans une vallée où les hauts-fourneaux sont à l’arrêt. A travers quelques personnages, dont des adolescents, le portrait d’une France qui change profondément… Les personnages sont de milieux sociaux différents, on retrouve à travers eux la société de cette époque, avec la musique, la Coupe du Monde, Céline y a retrouvé son adolescence avec une région industrielle qui ressemblait à la nôtre. Elle nous le conseille vivement, c’est un livre très social, politique aussi, avec un regard sur la société.
Christine nous présente un livre de Michel Bussi, auteur déjà évoqué ici à plusieurs reprises, Nymphéas noirs. Ça se passe à Giverny, village de Monet, et on apprend des tas de choses sur le peintre, bien que ce soit un roman policier. C’est prenant, très étonnant, tout n’est qu’illusion, surtout quand un jeu de miroirs multiplie les indices et brouille les pistes. Pourtant les meurtres qui troublent la quiétude de Giverny, le village cher à Claude Monet, sont bien réels. Au cœur de l’intrigue, trois femmes : une fillette de onze ans douée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vieille femme aux yeux de hibou qui voit et sait tout. Et puis, bien sûr, une passion dévastatrice. Le tout sur fond de rumeur de toiles perdues ou volées, dont les fameux Nymphéas noirs. Depuis sa lecture, Christine n’a qu’une envie, aller à Giverny…

Le prochain café  littéraire se tiendra le Mercredi 10 avril à 20 heures


Bernadette

dimanche 10 février 2019

Compte-rendu du café littéraire #36

Ce petit café littéraire hivernal n’a réuni qu’une dizaine de personnes, mais les échanges furent néanmoins très riches.

Denis signale qu’Yvonne Pétrequin interviendra à la bibliothèque, récemment rouverte, le 28 mars prochain, dans le cadre de la « semaine des littératures étrangères ».

Cédric, qui n’était pas venu depuis longtemps, ouvre la séance en nous présentant un livre d’Eric Vuillard, qui a obtenu le Prix Goncourt 2017, mais pas avec ce titre puisqu’il s’agit de La Guerre des pauvres. 1524, les pauvres se soulèvent dans le sud de l’Allemagne. L’insurrection s’étend, gagne rapidement la Suisse et l’Alsace. Une silhouette se détache du chaos, celle d’un théologien, un jeune homme, en lutte aux côtés des insurgés. Il s’appelle Thomas Müntzer. Sa vie terrible est romanesque. Cela veut dire qu’elle méritait d’être vécue ; elle mérite donc d’être racontée. C’est très sanglant, mais Cédric a été attiré par le titre, toujours d’actualité hélas, et l’a donc acheté sans connaître l’auteur. Il nous en lit un très court extrait, car il trouve que les mots sont justes. C’est un livre court, comme tous les livres de l’auteur qui prend un sujet très précis et qui traite de l’essentiel. C’est intéressant car cette période n’est pas souvent évoquée et ça se passe pas très loin de chez nous.

Chantal, dont l’un des auteurs préférés est Alain Mabanckou, auteur congolais enseignant en Californie, a lu Les Cigognes sont immortelles. L’histoire se passe au Congo, sur deux jours, lors de l’assassinat du président Ngouabi en 1977. L’auteur a alors 11 ans et c’est son histoire qui est racontée assez naïvement, par la voix d’un jeune garçon prénommé Michel. Sa maman qui l’élève seule se met avec un homme qui a d’autres femmes, le frère de sa maman est assassiné lui aussi et Michel, qui est un garçon bien élevé, devra apprendre à mentir pour sauver sa maman. En même temps il nous parle de l’histoire du Congo et comme le dit si bien Chantal « ce n’est pas piqué des hannetons » ! A cette époque tous les chefs d’état communistes sont venus au Congo, Russes, Chinois et dans le livre il y a même une chanson en hommage à Ceaucescu.

Fabienne nous a apporté un livre un peu ancien, que beaucoup ont lu, Le Parfum de Patrick Süskind. Jean-Baptiste Grenouille est né dans la puanteur : en 1738, à Paris, sous l'étal d'une poissonnerie. Bossu, difforme, il va peu à peu développer un don extraordinaire, unique : il peut tout sentir, analyser la moindre odeur et même détecter une chenille au cœur d'un chou… Au cours de sa vie, il va devoir créer des parfums et pour cela tous les moyens sont bons, mais chut… Fabienne n’en dira pas plus, sinon que c’est écrit comme un conte, un récit atypique. Un classique à relire sans modération…

Denis présente le livre que Catherine avait laissé pour une lecture collective, Terre et cendre d’Atiq Rahimi. Un pont, une rivière asséchée dans un paysage désolé, la guérite d’un gardien mal luné, une route qui se perd à l’horizon, un marchand qui pense le monde, un vieillard, un petit enfant, et puis l’attente. Rien ne bouge ou presque. Nous sommes en Afghanistan, pendant la guerre contre l’Union soviétique… C’est un livre qui se lit très vite, mais qu’il est difficile de raconter. Quand on arrive à la fin, on a les larmes aux yeux car c’est très émouvant. Le personnage du grand-père est formidable. Denis nous parle ensuite du livre Les Emotions cachées des plantes de Didier van Cauwelaert. C’est comparable au livre déjà présenté sur les arbres. Aussi merveilleuses soient-elles, toutes les révélations contenues dans ce livre sont le fruit d'observations et d'expériences scientifiques.

Guy a devant lui un énorme livre qu’il a acheté, mais qu’il ne lira jamais. Tout le monde se demande pourquoi… Parce que c’est écrit tout petit et que sa vue ne lui permet pas de le lire. Et il y en a trois autres comme celui-là dans la saga ! Guy nous parle de l’auteur Jan Guillou, fils d’un Français et d’une Norvégienne. Il précise que ce n’est pas son genre de lecture, il le lit sur sa liseuse, ce qui est plus confortable, mais a apporté le livre car une lectrice a dit lors de la séance précédente qu’elle aimait toucher les livres, donc acte… Les Ingénieurs du bout du monde raconte les tribulations de trois fils de pêcheurs norvégiens lancés dans les grands projets de constructions ferroviaires qui ont précédé la Première Guerre mondiale. Guy a ainsi appris avec effroi que les Belges se sont révélés sanguinaires au Congo, que les Anglais exploitaient des indiens qu’ils ne payaient jamais, car ils mouraient avant la fin du contrat. C’est intéressant, il en est au troisième tome. Le deuxième fatigue et le troisième endort… mais le premier est très bien.

Anne a beaucoup aimé le roman de Violaine Bérot, Tombée des nues. Elle conseille de ne pas lire la quatrième de couverture, afin de ne pas dévoiler le thème qui, selon elle, n’est pas le plus important, mais de le découvrir au fur et à mesure de la lecture. Quand Anne nous dit qu’il y a plusieurs façons de lire ce livre, Denis et moi-même reconnaissons immédiatement un livre dont nous avons déjà parlé, et qui avait fait l’objet d’une lecture à plusieurs voix aux « Papiers bavards ». Evidemment nous en connaissons le sujet mais nous n’en dirons rien. Sept personnages racontent la même histoire, mais chacun de son point de vue. Soit on peut le lire de façon traditionnelle, de la page 1 jusqu’à la fin, ou alors par personnage, c’est la solution qu’a choisi Anne, mais elle pense qu’elle va le relire de façon linéaire, pour voir si elle a la même perception de l’histoire.

Christiane a apporté le livre de Benoît Camus, Chroniques d’un père au foyer, un auteur local qui, après des études d’ingénieur, désireux de répondre à ses profondes aspirations, décide de se reconvertir en père au foyer qui écrit ou en auteur qui s’occupe de son foyer. Il mesure depuis, et à chaque instant, la chance qu’il a de se consacrer à ceux et à ce qu’il aime. Un statut qui est encore difficilement accepté par notre société. Christiane a trouvé ce livre amusant, car le papa est souvent débordé et c’est un sujet peu traité par la littérature. Elle a également acheté à la vente de la médiathèque, en vue de le donner à ses petites filles, La Petite Fadette de George Sand. Heureusement qu’elle ne leur a pas offert à Noël, car ça n’intéresse plus les enfants d’aujourd’hui. Après l’avoir lu, Christiane a trouvé que le vocabulaire est très particulier, par moment, on ne comprend pas grand-chose, heureusement qu’il y a un lexique à la fin du livre !

Christine nous présente Mélanie m’attend de Pierre Guini. Un livre qu’elle a acheté par solidarité, car elle connaît un peu l’auteur, et dans lequel elle est entrée à petits pas, car elle n’aime pas les récits de guerre. Finalement elle l’a lu assez vite et l’a trouvé intéressant. Le héros est un reporter de guerre, ses reportages lui ont coûté un divorce, la perte de ses amis, et une dépression chronique qu’il tente de soigner comme il peut. La seule personne qui se préoccupe de sa vie s'appelle Mélanie… L’auteur a réussi sur un fond d’histoire d’amour à édulcorer toutes les atrocités auxquelles il est confronté. Christine est contente de l’avoir lu, car ça rappelle qu’en ce moment, il y a beaucoup de gens, civils et militaires, qui sont confrontés à la guerre et qu’on a tendance à l’oublier. Elle connaît l’auteur, car il anime des ateliers d’écriture sur internet, ateliers auxquels elle participe.

Et pour terminer, j’ai lu avec intérêt Tu t’appelais Maria Schneider écrit par Vanessa Schneider la cousine de l’actrice. J’avais 20 ans quand « Le dernier tango à Paris » est sorti et ce film m’avait choqué par la violence de certaines scènes. D’ailleurs Maria ne s’en est jamais remise, sa vie et sa carrière ont été brisées par cette image qui lui collait à la peau. Un livre qu’elles avaient projeté d’écrire à quatre mains, mais Maria étant décédée, Vanessa a décidé de l’écrire seule. Un récit émouvant et terriblement attachant ; avec des mots tendres, sincères, difficiles parfois, pour retracer le parcours de sa cousine aînée, mais aussi celui d'une actrice, au destin tragique.

Lors de la précédente séance, Denis nous avait apporté les Chroniques de François Morel. J’ai donc apporté un livre du même auteur qui s’intitule C’est aujourd’hui que je vous aime. On n’est pas sérieux quand on a douze ans. On tombe amoureux. Furieusement amoureux. L’auteur par pudeur, par plaisir, se nomme « les hommes », alias tous les garçons, alias François Morel. On retrouve tout l’humour dont il sait faire preuve, ça se lit très vite et c’est un régal…

La séance s’est terminée par la dégustation de galettes. Les absents ont toujours tort !

Le prochain café littéraire est fixé au mercredi 6 mars

Bernadette