dimanche 22 avril 2018

Compte-rendu du café littéraire #30

Une petite dizaine de fidèles se sont retrouvés pour ce 30ème (déjà) café littéraire. 

Avant d’ouvrir la séance, Denis V. propose que les séances soient enregistrées pour faciliter les comptes-rendus, car il est toujours difficile de retranscrire fidèlement les interventions des participants. Personne ne s’oppose à cette initiative.

Denis signale qu’une ancienne adhérente, Yvonne, traductrice néerlandais-français, a eu un très bel article en dernière page du journal local.

Céline nous présente un livre de Yuval Noah Harari : Sapiens, une brève histoire de l’humanité, un livre publié en hébreu en 2011, puis en anglais et enfin en français en 2015. C’est un livre très documenté, avec de nombreux exemples, des cartes et des documents archéologiques. Il explique comment l’homme a inventé des mythes, en prenant l’exemple de Peugeot. Quand, en 1896, Armand Peugeot voulut créer sa société, il chargea un juriste de suivre cette procédure sacrée. L’homme de loi ayant exécuté les bons rituels et prononcé tous les charmes et serments requis, des millions de Français se conduisirent comme si la société Peugeot existait vraiment. C’est un livre qu’on lit à petite dose, à raison de quelques pages par jour.

Catherine a lu le dernier livre de Delphine de Vigan Les Loyautés, dont nous avions déjà parlé lors du dernier café littéraire. Elle l’a trouvé beaucoup moins abouti que les précédents. Ça se termine en queue de poisson et c’est décevant. Après avoir écrit deux livres très forts, l’auteur s’est un peu essoufflée sur ce dernier.

Fabienne a été sous le charme du livre de Laurent Mauvignier qui s’intitule Continuer. Ce roman raconte la chevauchée de la dernière chance pour une femme et son ado paumé dans la splendeur sauvage des montagnes kirghizes. Un hymne incomparable à l’amour d’une mère pour son fils, un somptueux western où les chevaux sont rois.

Denis, notre amoureux de la poésie nous a apporté la Petite Anthologie de la poésie amoureuse. Voluptueux, fervent, romantique, tourmenté, coquin, amusant ou inconsolable, l'amour dans tous ses états a inspiré, inspire et inspirera encore de nombreux talents. A la fin du livre, on trouve une petite biographie des auteurs. Pour notre plus grand plaisir, Denis nous lit Les Cloches de Guillaume Apollinaire :

Mon beau tzigane mon amant

Écoute les cloches qui sonnent

Nous nous aimions éperdument

Croyant n’être vus de personne….

Denis fait également circuler un livre d’Eric Fottorino : Plantu, 50 ans de dessin qui offre une rétrospective unique dans  l’atelier de l’artiste. Dans ces pages intenses, Jean Plantu se raconte sans détour à Eric Fottorino pour dire ce qui fait penser son crayon. Ce qui l'énerve, ce qui l'indigne.

Cédric a lu Les Dieux voyagent toujours incognito de Laurent Gounelle, l’histoire d’un homme qui se retrouve contraint de faire ce qu’il n’aurait jamais osé entreprendre mais dont il rêvait secrètement. Cette histoire, qui nous plonge dans l’atmosphère envoûtante d’un été parisien, ouvre la voie de la plus belle des réflexions sur nous-mêmes : qu’est-ce qui peut nous permettre de dépasser nos inhibitions, nos peurs et nos conditionnements, pour sortir du chemin tout tracé de notre vie lorsque celle-ci ne nous apporte pas pleinement satisfaction ? Ce qu’on pourrait reprocher à l’auteur, c’est qu’il suit toujours le même schéma, la recherche du bonheur et la quête de sens, ça peut vite devenir lassant.

Anne-Marie a terminé la série d’Elena Ferrante L’Amie prodigieuse, avec les tomes 3 et 4. Le tome 3, Celle qui fuit et celle qui reste, est celui qu’Anne-Marie a le moins aimé. Elle trouve que l’auteur rabâche, le livre aurait pu être moitié moins épais. Par contre elle s’est régalé avec le tome 4, L’enfant perdue. Après avoir embrassé soixante ans d’histoire des deux femmes, de Naples et de toute l’Italie, la saga se conclut en apothéose.

Christelle qui nous rejoignait pour la première fois, a eu un coup de cœur pour le livre de Carole Martinez, Le cœur cousu. Au XIX e siècle, dans le Sud de l'Espagne, des femmes d'une même lignée se transmettent leurs savoirs, leurs dons, autour de Frasquita et d'une mystérieuse boîte à couture, dont elle tire de magnifiques broderies et créations cousues. C’est une écriture très poétique, Christelle nous dit que l’auteur coud les mots pour faire des phrases en dentelle. Ça donne envie de le lire sans tarder…

Pour terminer la séance, j’ai présenté le dernier livre de Grégoire Delacourt, Danser au bord de l’abîme. Difficile d’en parler sans dévoiler toute l’histoire. Une femme, qui a tout pour être heureuse, a un coup de foudre pour un homme dans un bar. Elle va tout quitter pour lui. La première partie du roman est un compte à rebours jusqu’à son départ, les chapitres se succédant de 72 à 0, puis la seconde partie raconte son retour (pour une raison que je ne dévoilerai pas), qui sera aussi long que son départ et les chapitres se succèdent de 0 à 127. Tout au long du livre, l’auteur fait un parallèle avec la chèvre de Monsieur Seguin. Une très belle exploration de l'âme féminine avec un tact, une sensibilité et des émotions à fleur de peau quand le désir prend le pas sur toute raison : rien que pour cela ce livre mérite d'être lu. C'est un hymne à la vie dont il faut savourer chaque instant.

Bernadette

Nous nous retrouverons à la Louisiane le mercredi 2 mai à 20h pour le 31éme café littéraire.