lundi 9 septembre 2019

Compte-rendu du café littéraire #40

C’est sous les frondaisons, derrière La Louisiane, que se déroule ce dernier café littéraire de la saison.

Christine nous présente Gare à Lou, le dernier roman de Jean Teulé. C’est un roman différent de ce qu’il a l’habitude d’écrire, puisque c’est un peu fantastique. C’est l’histoire d’une petite fille qui se rend compte que tous ses vœux se réalisent, elle va donc utiliser ce don à des fins plus ou moins tordues et elle va intéresser les services secrets qui vont la kidnapper. Elle se lasse vite de ce don et va trouver un stratagème pour retrouver sa vie d’avant. Christine a hésité à apporter ce livre, car si elle avait beaucoup apprécié les précédents romans de l’auteur, elle a lu très vite celui-ci mais l’a moins aimé. Elle a été un peu déçue…

Denis a apporté un magazine trimestriel qui s’intitule Zadig. C’est un magazine sur la France, celle des villes et celle des campagnes, lancé en mars dernier et qui rencontre un franc succès auprès des lecteurs. C’est un dérivé du magazine America, déjà présenté ici par Denis, puisque lancé par une même équipe, celle d'Eric Fottorino, ancien directeur du Monde. On y trouve par exemple des textes d’écrivains comme ceux de Christian Bobin et Maylis de Kerangal, qui ont tous deux accepté de nous raconter leur ville d’origine, Le Creusot et Le Havre, conversation avec Mona Ozouf qui est historienne et fait le point sur les révolutions passées.On y trouve aussi une nouvelle inédite de par Marie Darrieussecq Rapport sur les migrants.C’est un magazine avec de très belles illustrations, à l’esthétisme proche du livre, imprimé sur un papier de première qualité.

Catherine va nous parler de Sylvain Tesson, évoqué par Jean-Daniel lors du dernier café littéraire. Il s’agit du livre  Sur les chemins noirs, qu’il a écrit après sa chute d’un toit, alors qu’il avait de multiples fractures. On voulait l’envoyer en rééducation, il a refusé et a décidé de le faire en marchant. Il est parti seul du Mercantour et a traversé la France jusqu’au nord du Cotentin. Il ne prend pas les chemins balisés, mais des chemins qui ont été abandonnés. Il dort à la belle étoile, mais ce périple assez long se résume en 170 pages. Il rencontre des gens, mais ils leur dit bonjour, ou juste une phrase, donc peu de contact. Ce livre ne raconte pas grand-chose, c’est vide. Tout comme Jean-Daniel, Catherine a eu du mal à rentrer dans l’histoire, ça ne l’a pas emballée…

Isabelle qui est partie sur les chemins de Compostelle n’a pas eu le temps de lire beaucoup, mais elle a fait de belles rencontres, que ce soit des marcheurs ou des hôtes. Avant de partir, elle avait lu Nos enfants après eux de Nicolas Mathieu, livre qui avait été présenté par Céline au mois de mars. C’est le prix Goncourt 2018, elle est rentrée très facilement dans l’histoire et elle pense que finalement, les choses n’ont pas tant évolué que ça. C’est une belle analyse car on retrouve les mêmes phénomènes actuellement, l’errance dans les banlieues par exemple, même si à l’époque les banlieues n’existaient pas. Il suit des personnages auxquels on s’attache, bref une lecture très appréciée par Isabelle. Lors de sa randonnée, Isabelle a rencontré la maman de Camille de Peretti, qui est passée dans La grande Librairie, mais personne autour de la table n’a lu cette auteure.

Cédric nous présente un auteur bisontin Jacky Schwartzmann qui a écrit Demain c’est loin, un polar estival qui se lit facilement, le héros issu de la banlieue s’embarque dans des situations compliquées, et y embarque même sa banquière, c’est léger, ça détend. Sinon Cédric nous parle d’un livre déjà évoqué ici, car ouvrage marquant, il s’agit du livre d’Eric Lançon Le lambeau, prix Fémina 2018Il nous en lit deux passages très émouvants sur le moment de l’attentat et sur son séjour à l’hôpital. Ce livre est surtout celui de la reconstruction, car tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.

Enfin je termine la séance avec un livre que tout le monde me reprochait de ne pas avoir lu. Voilà c’est fait, j’ai lu Au-revoir là-hautde Pierre Lemaître. En lisant le premier chapitre, moi qui n’aime pas particulièrement les livres sur la guerre, j’ai pensé vite l’abandonner. Et plus on avance dans le livre, plus on est pris dans l’histoire. Certains ont vu le film, très esthétique en raison des masques, par contre Cédric a trouvé le tome 2 moins bien que le premier. Autre lecture le dernier livre de Grégoire Delacourt, La femme qui ne vieillissait pas. C’est le troisième que je lis, j’aime bien son style, à la fois émouvant, mais humoristique. C’est l’histoire d’une femme qui vieillit à l’intérieur et dont le visage ne change pas. On pourrait l’envier et pourtant, ça lui pose bien des problèmes… A méditer… L’auteur a écrit ce livre par rapport à sa mère qui est morte relativement jeune et qu’il n’a pas vu vieillir.

Nous vous donnons rendez-vous le mardi 24 septembre pour le 41ème café littéraire