jeudi 10 mars 2022

Compte-rendu du Café littéraire # 49

Après trois mois d’interruption, c’est enfin sans masques que nous avons pu nous retrouver pour ce Café littéraire. Nous allons peut-être bientôt pouvoir retourner à la Louisiane. Nous étions sept, dont certaines lectrices que nous n’avions pas revues depuis longtemps, un bon signe. Je vais vous faire un compte-rendu très succinct, juste des résumés, et ce dont je me rappelle des commentaires, car mon enregistreur n’a pas fonctionné. Dommage !

Christine
s’est lancée avec la présentation d’un livre léger, elle qui nous présente plutôt des livres assez philosophiques ou ésotériques, a besoin de temps en temps de livres qui changent les idées. Elle a lu Meurtres et Charlotte aux fraises de Joanne Flucke, le deuxième après Meurtres et cupcakes au caramel. Hannah est donc de retour ! la jeune femme s'apprête à participer au concours du meilleur pâtissier de la ville. Mais la fête est vite gâchée : Boyd Watson, entraîneur de l'équipe de basket du lycée, est retrouvé mort, le visage enfoncé dans la charlotte aux fraises de notre pauvre Hannah. Les premiers soupçons se tournent vers Danielle, la femme de Boyd, victime de maltraitance. Bien décidée à prouver l'innocence de cette dernière, Hannah décide de s'en mêler, malgré les avertissements de son " prétendant ", le policier Mike Kingston. Mais ce genre d'enquêtes, apparemment, Hannah y a pris goût ! Les amateurs de surprises et de sucreries vont se régaler ! Et l’on a droit aussi dans le livre aux recettes de cette chère Hannah. Un mélange de polar et de pâtisserie...

Chantal a lu un livre de Rebecca Lighieri, Il y a des hommes qui se perdront toujours. Un livre assez dur, mais prenant. Dans les années 1980, Karel, un garçon des quartiers nord de Marseille, vit avec Hendricka, sa soeur, et Mohand, son petit frère infirme. Entre pauvreté, toxicomanie, maltraitance parentale et indifférence des institutions, ils essaient de survivre et de se forger un destin. Après l'assassinat de leur père, Karel veille sur Mohand et voit sa soeur réussir une carrière dans le cinéma. Un livre sans pitié qui retrace la vie dans certains quartiers de Marseille. Chantal a voulu lire Premier sang d’Amélie Nothomb, pensant qu’ayant eu le Prix Renaudot, ça méritait de l’être. Elle a été très déçue par le style de l’auteur. Le livre est un portrait touchant de son père, mais qui ne l’a pas vraiment touchée. D’autres lectrices autour de la table l’ont lu et ont le même avis. Décevant ! 

Jeanine, qui est une fidèle lectrice de Sorj Chalandon, elle a lu presque toutes ses œuvres, a apporté son dernier livre Enfant de salaud, elle n’a pas trouvé que c’était le meilleur, décidément il est peut-être difficile de parler de son père. Après avoir fait dans Profession du père, le récit romancé de son enfance avec un père mythomane et violent, l'écrivain et journaliste publie un roman encore plus ouvertement autobiographique dans lequel il raconte comment il découvre enfin l'histoire vraie de ce père mythomane, au même moment que se déroule le procès de Klaus Barbie. L'histoire aussi d'un double rendez-vous manqué, celui d'un fils avec son père, et celui, tant attendu par les victimes de Barbie.

Denis nous a apporté deux bandes dessinées de la série Bella Ciao de Baru. L'auteur replonge dans les souvenirs familiaux pour remonter le cours de l'histoire : celle des immigrés italiens qui ont souffert du racisme avant d'être intégrés dans la société française. L’auteur voulait reparler de cette question de l'immigration italienne qui n'a jamais été résolue sinon dans le déni de cette violence vécue. Les dessins sont assez naïfs mais très parlants. Une belle série pour les amateurs de BD.

Isabelle est venue avec le livre de Karine Tuil, La décision, que l’on peut résumer ainsi : Mai 2016. La juge Alma Revel doit se prononcer sur le sort d'un jeune homme suspecté d'avoir rejoint l'État islamique en Syrie. À ce dilemme professionnel s'en ajoute un autre, plus intime : mariée, Alma entretient une liaison avec l'avocat qui représente le mis en examen. Pour son douzième roman, l’auteur embrasse une nouvelle fois un sujet brûlant. Livre très documenté, où la romancière dessine chaque étape de ce long processus de recherche de la vérité, avec les doutes qui l'accompagnent, et les enjeux politiques qu'il sous-tend. Quand on sait que Karine Tuil a une formation de juriste, on comprend mieux la qualité de ce roman. 

Martine nous présente Mon maître et vainqueur, de François-Henri Désérable. Le titre est emprunté à un poème de Verlaine, et le livre raconte une passion illégitime qui se termine dans une armurerie, puis devant un juge. Edgar aime Tina, qui a changé. Elle n'aime plus Edgar, mais Vasco. Au début du roman, un écrivain est convoqué par un juge d'instruction suite à l'arrestation de son meilleur ami, Vasco. Le juge lui montre les poèmes écrits par ce dernier. Le narrateur livre alors les détails de l'histoire passionnelle et tourmentée entre Vasco et Tina. Un roman plein de drôlerie, de fantaisie, de tendresse pour raconter une histoire d’amour et de passion. L’auteur en profite pour nous entraîner à la BNF et nous faire redécouvrir les plus grands poètes. 

Enfin je termine avec deux livres qui ont quelques points communs, une enquête concernant des personnes de confession juive. J’avais acheté ces deux livres à Besançon et j’avais assisté à une conférence avec les auteurs qui était fort intéressante. Le premier d’Anne Berest, s’intitule La carte postale, et à reçu le Prix Renaudot des lycéens. En janvier 2003, la mère de l’auteure, Lélia, reçoit une carte postale de l'opéra de Paris avec quatre prénoms, ceux de ses grands-parents, de son oncle et de sa tante. Ces gens sont tous morts en déportation à Auschwitz et l'expéditeur de la carte est inconnu. Tout le monde oublie cette carte jusqu’à ce que, vingt ans plus tard, elle devienne le point de départ d’une quête familiale, historique, une quête des origines, de la vérité. Plus de 500 pages dont on a du mal à s’extraire tant c’est passionnant et bien écrit. Le second s’intitule Les vies de Jacob de Christophe Boltanski, là encore on va être plongés dans une enquête. Ayant trouvé aux puces un album contenant 369 clichés de Photomaton anciens, Christophe Boltanski reconstitue la vie d’un anonyme, de Djerba à Israël. Un jeu de piste haletant, où ​​​progressivement, l’auteur reconstitue les vies vécues et rêvées de Jacob. 

Bernadette 

 Le prochain Café littéraire aura lieu le Mardi 12 avril.

 à 19h30 à la Louisiane

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