mardi 30 octobre 2018

Compte-rendu du café littéraire #34

Tout d’abord bienvenue à Chantal et Catherine Ma…, ferventes lectrices, qui nous rejoignent. Notre président Denis tient à nous faire quelques annonces. Il a appris que le lycée Mandela travaille sur l'exposition Cartooning for peace de Plantu qu’il nous a présenté lors d’une précédente séance. Cette expo sera organisée au lycée. Denis aimerait faire venir à Audincourt l’auteur Maryse Condé, Prix Nobel alternatif de Littérature, qui a beaucoup écrit sur l’esclavage et le colonialisme. Peut-être pourrait-on demander à l’Association des Antillais qui intervient à la « Table des Saveurs », s’ils la connaissent. Enfin le Président propose que notre association achète une douzaine de livres d’une trentaine de pages, pas chers, et que tous les adhérents seraient amenés à lire pour ensuite en débattre. Certains adhérents proposent de donner un livre chacun, pour éviter un achat. Le problème est que le temps que tout le monde les lise, il peut s’écouler des mois, voire plus… On pourrait peut-être se limiter à deux titres, mais que l’on achèterait en 3,4 exemplaires… A suivre !

Noëlle, qui n’a rien trouvé d’intéressant à lire, s’est replongée dans des ouvrages qu’elle avait déjà lus et qu’elle avait beaucoup aimés. Elle apprécie Françoise Bourdin, car ça se termine toujours bien. Elle a relu Patricia Cornwell, ainsi que les aventures de Nicolas Le Floch qui se passent sous Louis XV, elle aime bien car il y a plein de recettes de cuisine. Elle a ressorti Les enfants de la terre, une série romanesque en six volumes de Jean M. Auel, qui met en scène la vie quotidienne des êtres humains durant la Préhistoire, où l’on trouve déjà le problème du racisme.

Jean-Daniel a trouvé dans les boîtes à livres Les Discours de Maurice Thorez en dix volumes, mais il n’a pas eu le courage de les lire. Il a préféré Les Vérités fragiles d’Erik Orsenna. Cet ouvrage mêle des réflexions sur des sujets aussi divers que la fraternité, le travail, l'ailleurs, la mondialisation... auxquelles s'ajoute un dialogue avec Éric Fottorino, consacré notamment à l'un des sujets de prédilection d'Erik Orsenna : les moustiques ! Revenant au fil de l'entretien sur son parcours, ses voyages, ses rencontres, le philosophe nous transmet sa curiosité, son ouverture sur le monde, sa vivacité d'esprit revigorante. Jean-Daniel nous lit un passage sur les moustiques, où l’on apprend que c’est l’animal qui tue le plus de personnes dans le monde.

Guy a lu deux livres déjà présentés ici, La vie secrète des arbres et Un été sans Facebook. Il ne s’étendra donc pas davantage, mais a été épaté par le fait que l’arbre nourrit son petit par les racines et le reconnaît.

Christiane qui nous avait déjà présenté un livre de Peter Mayle, auteur malheureusement décédé en janvier dernier, qui adorait la France, a lu Aventures dans la France gourmande. Dans ce livre, il arpente l'Hexagone, guidé par son seul estomac. Son itinéraire, en effet, ne doit rien au hasard : bons restaurants, bons hôtels et pour finir une cure à Eugénie-les-Bains chez Michel Guérard. C’est distrayant, intéressant… Christiane a eu plus de mal à entrer dans le livre d’Amélie Nothomb, Biographie de la faim. C'est surtout le récit de la faim de l’auteur. La faim de sucre, la faim d'alcool, la faim d'amour, la faim d'eau et la faim de bien d'autres choses. Des faims insatiables qui la conduiront à certaines extrémités. Au début du livre, on apprend qu’au Vanuatu, la faim n’existe pas, on y déborde de nourriture, sans même avoir besoin de cultiver quoi que ce soit.

Céline, qui confirme son succès en tant qu’écrivain, n’en délaisse pas pour autant la lecture. Elle nous présente Mon Autre famille d’Armistead Maupin. Cette "autre famille", c’est celle des homosexuels, qu’il a épousée à San Francisco, au début des années 1970, après avoir divorcé de sa famille biologique et réactionnaire de Caroline du Nord, dont il avait si bien adopté les valeurs qu’il s’était engagé dans la marine et avait servi au Vietnam... Pour ceux qui ont aimé les Chroniques de San Francisco, à lire absolument.

Yvonne, qui ne savait pas quel livre apporter, en a retrouvé un qu’elle a dû lire il y a un certain temps. Il s’agit de Journal d’un corps de Daniel Pennac. L’auteur part à la recherche du corps, de son corps. Des étapes de vie contées dans un vocabulaire réaliste, parfois cru, cash et trash. Et par l’évolution et les transformations de ce corps, de 12 à 87 ans, le narrateur partage avec le lecteur les personnages qui ont marqué sa vie. Il présente ce livre comme la demande d’une amie, mais on se rend vite compte que c’est inventé. C’est à la fois drôle, humoristique et tendre.

Edith a été emballée par le roman Quatre-vingt-dix secondes de Daniel Picouly. Quatre-vingt-dix secondes, c'est le temps qu'a mis la montagne Pelée, un volcan, pour tuer 30.000 personnes à Saint-Pierre de la Martinique, le jeudi 8 mai 1902. Edith a trouvé ce livre formidable, car le narrateur, c’est la montagne. Au début elle ne comprenait pas… Le roman dure de 5h à 7h52, le temps de l’éruption. Il débute de façon sentimentale par un duel dans un jardin pour une jeune fille, quand la terre commence à trembler. Les personnages sont caricaturaux. Beaucoup de suspense, gros coup de cœur d’Edith. C’est ensuite un énorme pavé qu’Edith nous présente, 4321 de Paul Auster, plus de 1 000 pages… Elle pensait ne pas arriver au bout, et pourtant elle s’est laissée prendre par l’histoire… Auster y inaugure un dispositif narratif inédit en déclinant quatre scénarios possibles pour son personnage, dont la somme dessine un portrait d'une grande profondeur, l'histoire des Etats-Unis en toile de fond. C’est le récit du parcours d’un petit-fils d’ immigré juif aux Etats-Unis, au début du XXe siècle.

Denis V. nous parle d’une BD de Wilfrid Lupano Les vieux fourneaux. C’est une série de 5 BD qui raconte les aventures de trois septuagénaires, amis depuis leur plus tendre enfance: Antoine, Emile et Pierrot. Chacun a suivi sa route, chacun a fait ses choix, chacun a fondé (ou pas) une famille. Séquelles, souvenirs, fragments de vies (presque) passées. Il reste pourtant à ces trois-là de belles choses à vivre, et une solide amitié chevillée au corps. Les Vieux Fourneaux, à travers d’incessants va-et-vient entre les années 50 et les années 2010, raconte sur un mode tragi-comique notre époque, ses bouleversements sociaux, politiques et culturels, ses périodes de crise.

Chantal nous présente L’Art de perdre d’Alice Zeniter, livre offert par sa belle-fille, non sans arrière-pensée, puisque Chantal est née en Algérie et que ce livre l’a beaucoup touchée. Cette saga familiale, inspirée de l’histoire personnelle de son auteure, relate le destin de trois générations d’une famille harkie, ballottée entre l’Algérie et la France. Une fiction pour réparer les non-dits d'une guerre occultée, qui a valu à l’auteure plusieurs prix littéraires.

Catherine Ma. a beaucoup aimé Les Couleurs de l’incendie de Pierre Lemaître. Cette fois, c’en est fini de la Grande Guerre, et de l’escroquerie aux Monuments aux morts montée par les poilus Edouard Péricourt et Albert Maillard. Le deuxième tome de cette trilogie s’ouvre par l’enterrement du banquier Marcel Péricourt en grande pompe en février 1927 en présence du chef de l’Etat. Comme Edouard, le fils, s’est suicidé, c’est sa fille Madeleine qui mène le deuil et qui prend la tête de l’empire financier. C’est le début d’un roman de 500 pages sur les années 1920-1930 où Madeleine Péricourt va connaître la ruine, le déclin, le déclassement avant de reconstruire sa vie. Catherine trouve que c’est très bien écrit et que Pierre Lemaître a le sens du dialogue.

Fabienne a fait des affaires à la Foire aux Livres de Belfort, un bon moyen de trouver de la lecture pour un prix raisonnable. Elle a ainsi déniché L’intelligence du cœur d’Isabelle Filliozat, un livre de développement personnel, qui montre comment acquérir plus de confiance en soi, s'affirmer, écouter, comprendre les réactions d'autrui, résoudre les conflits, répondre à l'agressivité, développer son autonomie, afin de faire face à l'affectivité, à l'angoisse, au stress et aux frustrations. Et puis un polar, Sorry de Zoran Drvenkar, un auteur croate qui vit en Allemagne. Avec ce thriller littéraire à la construction exceptionnelle et au style remarquable, l’auteur nous offre une intrigue complexe et captivante, aux rebondissements multiples, qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.

Enfin je termine avec un livre, acheté à l’occasion des « Livres dans la Boucle » à Besançon, en septembre dernier. Je n’avais pas envie d’acheter le dernier livre de Dany Laferrière, docte académicien, et c’est en regardant un ancien numéro de la « Grande Librairie », que j’ai découvert ce roman graphique Autobiographie de Paris avec un chat. Un livre étrange fait de dessins, de textes écrits à la main, l’auteur explique qu’il sait écrire des romans, donc il a voulu faire quelque chose qu’il ne savait pas faire. Et pour le coup c’est réussi…. Autre coup de cœur, le dernier livre d’Olivier Adam, l’un de mes auteurs préférés, La tête sous l’eau, un ouvrage classé livre pour ado, mais que j’ai lu avec plaisir. L’histoire d’une ado qui disparaît, racontée par son frère, témoin d’une famille brisée par ce drame. C'est une plongée dans l'horreur de l'attente, du mystère, de l'incompréhension. Un thème finalement actuel, ancré dans cette société où des affaires de ce genre peuvent arriver à n'importe qui.

Le prochain café littéraire aura lieu le Mercredi 28 novembre.

Bernadette

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