Denis signale qu’Yvonne Pétrequin interviendra à la bibliothèque, récemment rouverte, le 28 mars prochain, dans le cadre de la « semaine des littératures étrangères ».
Cédric, qui n’était pas venu depuis longtemps, ouvre la séance en nous présentant un livre d’Eric Vuillard, qui a obtenu le Prix Goncourt 2017, mais pas avec ce titre puisqu’il s’agit de La Guerre des pauvres. 1524, les pauvres se soulèvent dans le sud de l’Allemagne. L’insurrection s’étend, gagne rapidement la Suisse et l’Alsace. Une silhouette se détache du chaos, celle d’un théologien, un jeune homme, en lutte aux côtés des insurgés. Il s’appelle Thomas Müntzer. Sa vie terrible est romanesque. Cela veut dire qu’elle méritait d’être vécue ; elle mérite donc d’être racontée. C’est très sanglant, mais Cédric a été attiré par le titre, toujours d’actualité hélas, et l’a donc acheté sans connaître l’auteur. Il nous en lit un très court extrait, car il trouve que les mots sont justes. C’est un livre court, comme tous les livres de l’auteur qui prend un sujet très précis et qui traite de l’essentiel. C’est intéressant car cette période n’est pas souvent évoquée et ça se passe pas très loin de chez nous.
Chantal, dont l’un des auteurs préférés est Alain Mabanckou, auteur congolais enseignant en Californie, a lu Les Cigognes sont immortelles. L’histoire se passe au Congo, sur deux jours, lors de l’assassinat du président Ngouabi en 1977. L’auteur a alors 11 ans et c’est son histoire qui est racontée assez naïvement, par la voix d’un jeune garçon prénommé Michel. Sa maman qui l’élève seule se met avec un homme qui a d’autres femmes, le frère de sa maman est assassiné lui aussi et Michel, qui est un garçon bien élevé, devra apprendre à mentir pour sauver sa maman. En même temps il nous parle de l’histoire du Congo et comme le dit si bien Chantal « ce n’est pas piqué des hannetons » ! A cette époque tous les chefs d’état communistes sont venus au Congo, Russes, Chinois et dans le livre il y a même une chanson en hommage à Ceaucescu.
Fabienne nous a apporté un livre un peu ancien, que beaucoup ont lu, Le Parfum de Patrick Süskind. Jean-Baptiste Grenouille est né dans la puanteur : en 1738, à Paris, sous l'étal d'une poissonnerie. Bossu, difforme, il va peu à peu développer un don extraordinaire, unique : il peut tout sentir, analyser la moindre odeur et même détecter une chenille au cœur d'un chou… Au cours de sa vie, il va devoir créer des parfums et pour cela tous les moyens sont bons, mais chut… Fabienne n’en dira pas plus, sinon que c’est écrit comme un conte, un récit atypique. Un classique à relire sans modération…
Denis présente le livre que Catherine avait laissé pour une lecture collective, Terre et cendre d’Atiq Rahimi. Un pont, une rivière asséchée dans un paysage désolé, la guérite d’un gardien mal luné, une route qui se perd à l’horizon, un marchand qui pense le monde, un vieillard, un petit enfant, et puis l’attente. Rien ne bouge ou presque. Nous sommes en Afghanistan, pendant la guerre contre l’Union soviétique… C’est un livre qui se lit très vite, mais qu’il est difficile de raconter. Quand on arrive à la fin, on a les larmes aux yeux car c’est très émouvant. Le personnage du grand-père est formidable. Denis nous parle ensuite du livre Les Emotions cachées des plantes de Didier van Cauwelaert. C’est comparable au livre déjà présenté sur les arbres. Aussi merveilleuses soient-elles, toutes les révélations contenues dans ce livre sont le fruit d'observations et d'expériences scientifiques.
Guy a devant lui un énorme livre qu’il a acheté, mais qu’il ne lira jamais. Tout le monde se demande pourquoi… Parce que c’est écrit tout petit et que sa vue ne lui permet pas de le lire. Et il y en a trois autres comme celui-là dans la saga ! Guy nous parle de l’auteur Jan Guillou, fils d’un Français et d’une Norvégienne. Il précise que ce n’est pas son genre de lecture, il le lit sur sa liseuse, ce qui est plus confortable, mais a apporté le livre car une lectrice a dit lors de la séance précédente qu’elle aimait toucher les livres, donc acte… Les Ingénieurs du bout du monde raconte les tribulations de trois fils de pêcheurs norvégiens lancés dans les grands projets de constructions ferroviaires qui ont précédé la Première Guerre mondiale. Guy a ainsi appris avec effroi que les Belges se sont révélés sanguinaires au Congo, que les Anglais exploitaient des indiens qu’ils ne payaient jamais, car ils mouraient avant la fin du contrat. C’est intéressant, il en est au troisième tome. Le deuxième fatigue et le troisième endort… mais le premier est très bien.
Anne a beaucoup aimé le roman de Violaine Bérot, Tombée des nues. Elle conseille de ne pas lire la quatrième de couverture, afin de ne pas dévoiler le thème qui, selon elle, n’est pas le plus important, mais de le découvrir au fur et à mesure de la lecture. Quand Anne nous dit qu’il y a plusieurs façons de lire ce livre, Denis et moi-même reconnaissons immédiatement un livre dont nous avons déjà parlé, et qui avait fait l’objet d’une lecture à plusieurs voix aux « Papiers bavards ». Evidemment nous en connaissons le sujet mais nous n’en dirons rien. Sept personnages racontent la même histoire, mais chacun de son point de vue. Soit on peut le lire de façon traditionnelle, de la page 1 jusqu’à la fin, ou alors par personnage, c’est la solution qu’a choisi Anne, mais elle pense qu’elle va le relire de façon linéaire, pour voir si elle a la même perception de l’histoire.
Christiane a apporté le livre de Benoît Camus, Chroniques d’un père au foyer, un auteur local qui, après des études d’ingénieur, désireux de répondre à ses profondes aspirations, décide de se reconvertir en père au foyer qui écrit ou en auteur qui s’occupe de son foyer. Il mesure depuis, et à chaque instant, la chance qu’il a de se consacrer à ceux et à ce qu’il aime. Un statut qui est encore difficilement accepté par notre société. Christiane a trouvé ce livre amusant, car le papa est souvent débordé et c’est un sujet peu traité par la littérature. Elle a également acheté à la vente de la médiathèque, en vue de le donner à ses petites filles, La Petite Fadette de George Sand. Heureusement qu’elle ne leur a pas offert à Noël, car ça n’intéresse plus les enfants d’aujourd’hui. Après l’avoir lu, Christiane a trouvé que le vocabulaire est très particulier, par moment, on ne comprend pas grand-chose, heureusement qu’il y a un lexique à la fin du livre !
Christine nous présente Mélanie m’attend de Pierre Guini. Un livre qu’elle a acheté par solidarité, car elle connaît un peu l’auteur, et dans lequel elle est entrée à petits pas, car elle n’aime pas les récits de guerre. Finalement elle l’a lu assez vite et l’a trouvé intéressant. Le héros est un reporter de guerre, ses reportages lui ont coûté un divorce, la perte de ses amis, et une dépression chronique qu’il tente de soigner comme il peut. La seule personne qui se préoccupe de sa vie s'appelle Mélanie… L’auteur a réussi sur un fond d’histoire d’amour à édulcorer toutes les atrocités auxquelles il est confronté. Christine est contente de l’avoir lu, car ça rappelle qu’en ce moment, il y a beaucoup de gens, civils et militaires, qui sont confrontés à la guerre et qu’on a tendance à l’oublier. Elle connaît l’auteur, car il anime des ateliers d’écriture sur internet, ateliers auxquels elle participe.
Et pour terminer, j’ai lu avec intérêt Tu t’appelais Maria Schneider écrit par Vanessa Schneider la cousine de l’actrice. J’avais 20 ans quand « Le dernier tango à Paris » est sorti et ce film m’avait choqué par la violence de certaines scènes. D’ailleurs Maria ne s’en est jamais remise, sa vie et sa carrière ont été brisées par cette image qui lui collait à la peau. Un livre qu’elles avaient projeté d’écrire à quatre mains, mais Maria étant décédée, Vanessa a décidé de l’écrire seule. Un récit émouvant et terriblement attachant ; avec des mots tendres, sincères, difficiles parfois, pour retracer le parcours de sa cousine aînée, mais aussi celui d'une actrice, au destin tragique.
Lors de la précédente séance, Denis nous avait apporté les Chroniques de François Morel. J’ai donc apporté un livre du même auteur qui s’intitule C’est aujourd’hui que je vous aime. On n’est pas sérieux quand on a douze ans. On tombe amoureux. Furieusement amoureux. L’auteur par pudeur, par plaisir, se nomme « les hommes », alias tous les garçons, alias François Morel. On retrouve tout l’humour dont il sait faire preuve, ça se lit très vite et c’est un régal…
La séance s’est terminée par la dégustation de galettes. Les absents ont toujours tort !
Le prochain café littéraire est fixé au mercredi 6 mars
Bernadette
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