L’Assemblée Générale étant terminée, nous entamons notre 39ème café littéraire.
Yvonne, une fois n’est pas coutume, nous présente un livre qu’elle n’a pas aimé. Elle l’a quand-même lu jusqu’au bout, car c’était le seul livre qu’elle avait emporté en Hollande, lors de son séjour. Le titre pourtant était intéressant, Comment apprendre à s’aimer d’un auteur japonais Yukiko Motoya. Le livre est une série de plans fixes qui, telles les images d'un film, s'enchaînent entre eux pour dessiner le portrait de Linde. Nous la suivons au fil des âges et des différentes étapes de sa vie. C'est une jeune femme ordinaire, maladroite, empreinte de défauts qui la rendent aussi attachante qu'insupportable... comme nous le sommes tous. Attendant toujours de la vie et des autres ce que personne ne peut lui donner, elle prend conscience à 63 ans que, pour quelqu'un qui a raté sa vie, elle ne s'en sort pas trop mal. La lecture étant subjective, Yvonne propose que d’autres personnes le lisent et donnent leur avis. Par contre, elle a trouvé à la librairie Sens dessus dessous, 75 sketches de Raymond Devos. Lorsqu’Yvonne était jeune, elle avait vu son spectacle à Paris, mais ne maîtrisant encore pas bien le français, elle n’avait pas pu apprécier ses jeux de mots et se demandait ce qui pouvait faire rire autant les gens. Maintenant elle comprend pourquoi !
Catherine a lu un ouvrage de 1997, Naufrage au Mont-Blanc : l’affaire Vincendon et Henry, un livre d’Yves Ballu.C’estl’histoire de deux jeunes alpinistes partis à l’assaut du Mont-Blanc en plein cœur de l’hiver 1956 ! Leurs objectifs : « faire parler d’eux », oui, « impressionner les copains » et « s’asseoir en haut du plus sommet d’Europe pour y fêter Noël ! »… L’aventure était un peu folle mais ils s’étaient préparés pendant de longs mois. Et bien sûr, ils connaissaient les risques de l’alpinisme en montagne. Mais pouvaient-ils imaginer ce qui les attendaient vraiment une fois là-haut ? Pendant plus d’une semaine, à portée de toutes les jumelles des observateurs basés à Chamonix, les esprits vont s’échauffer face à l’impuissance et la malchance omniprésentes dans une opération de secours menée avec parfois du courage mais surtout beaucoup d’improvisations et de maladresses. C’est un livre très prenant, qui remue les émotions, et bien qu’elle l’ait terminé depuis une semaine, Catherine ne parvient pas à s’en détacher.
Cédric a beaucoup apprécié le livre d’Alain Veinstein Papier peint. L’auteur n’est pas seulement un poète qui a marqué les années soixante-dix, ni l’homme de radio qui animait l’émission « Du jour au lendemain » sur France Inter, c’est aussi un passionné, depuis sa jeunesse, de peinture, qui se destinait à ça, créer des images. En 2014, venant de quitter définitivement la radio, il a osé franchir la porte d’une boutique de matériel pour artistes, sans savoir ce qu’il allait en faire, et puis une peinture en appelant une autre… Ce livre rassemble donc ses œuvres, assez enfantines, mais Cédric trouve ça joli.
Christine n’a pas apporté de livre, car elle a lu des choses plutôt ésotériques et a pensé que ça ne nous intéresserait pas. Peut-être la prochaine fois …
Denis, quant à lui, signale que pour les 60 ans du Petit Nicolas, un gros livre va paraître, mais il va être assez onéreux. Donc en apéritif, il a acheté le supplément de Paris Match consacré au Petit Nicolas. Il s’agit d’un abécédaire qui reprend des citations parues dans les livres. Denis a connu le personnage à travers un livre qu’il a reçu comme prix de sa prof de maths, et ça fonctionne toujours avec les enfants de maintenant. On y trouve les insultes, les punitions, on y apprend que ses aventures ont été traduites dans plus de quarante langues étrangères, et même dans des langues régionales. Etonnant...
Christiane nous parle brièvement du roman Audrey et Anne, elle a eu du mal à arriver au bout. Elle a été choquée par le parallèle entre ces deux personnes et par le fait que le père d’Anne Franck demande à Audrey Hepburn de jouer le rôle de sa fille. Yvonne, la traductrice du livre, souligne qu’il lui a fallu justement beaucoup d’abnégation, pour lui demander ça. Peut-être n’était-il pas au courant du passé des parents d’Audrey… Christiane préfère passer à un roman d’Agnès Martin-Lugand La vie est facile, ne t’inquiète pas. C’est facile à lire, agréable. Rentrée d’Irlande, Diane est bien décidée à reconstruire sa vie à Paris. Avec l’aide de son ami Félix, elle s’est lancée à corps perdu dans la reprise en main de son café littéraire. C’est là, aux « Gens heureux lisent et boivent du café », son havre de paix, qu’elle rencontre Olivier. Il est gentil, attentionné, et, surtout, il comprend son refus d’être mère à nouveau. Car elle ne peut se remettre de la perte de sa fille…
Jean-Daniel a lu trois BD, intitulées La Bérézina, retraçant l’épopée de Napoléon en Russie. Il avait lu auparavant le livre de Sylvain Tesson Bérézina. Les BD sont très réalistes et montrent la folie de Napoléon. Quelqu’un qui connaît bien ses goûts lui a offert Notre-Dame de Parisde Sylvain Tesson, qui a toujours été un aventurier et particulièrement des cathédrales. Avec ses copains, ils ont escaladé plus de cinquante cathédrales en Europe, jusqu’en haut de la flèche et de nuit pour ne pas être repérés. Un jour , au cours de ses aventures, il a fait une chute grave, et pour faire sa rééducation, il est monté tous les jours dans les tours de Notre-Dame pendant un an. Il y a une bonne part de mystique dans ce livre, mais Jean-Daniel s’est vraiment régalé.
Noëlle, comme d’habitude, a lu un livre léger, Tu as promis que tu vivrais pour moi de Carène Ponte, enfin pas si léger que ça, puisque ça commence assez mal. Quand on a trente ans, on n’est jamais préparé à perdre sa meilleure amie. C’est pourtant le drame que Molly doit affronter quand Marie est emportée par la maladie. Juste avant de mourir, celle-ci demande à Molly de lui faire une promesse : vivre sa vie pleinement, pour elles deux. Elle y tient, alors Molly accepte. Mais par où commencer ? Lâcher son travail de serveuse ? Rompre avec Germain ? Certes, il est comptable et porte des chaussons, mais il est gentil. Lorsque Molly reçoit quelques jours après l’enterrement un mystérieux paquet contenant douze lettres de Marie, elle comprend que son engagement va l’entraîner bien plus loin que ce qu’elle imaginait…
Céline nous présente un livre de l’auteur danoise qui est venue dans le cadre de la « Semaine des Littératures étrangères ». Il s’agit de Pia Petersen et le livre s’intitule Paradigma. A Los Angeles, les déshérités et les marginaux s'apprêtent à défiler dans la rue. Des rumeurs insurrectionnelles circulent. Un vent de contestation souffle. Luna est à l'initiative de ce mouvement de révolte des exclus. Un thriller politique et apocalyptique qui révèle les tensions déchirant les sociétés contemporaines. Ce sont un peu les Gilets jaunes de là-bas, et il y a aussi une belle histoire d’amour. C’est un constat sur notre époque et c’est encore pire aux Etats-unis. Céline l’a lu pendant son voyage aux USA et elle a vu dans le Sud en particulier une grande misère.
Quant à moi, j’ai également apporté Audrey et Anne, livre évoqué par Christiane. Ce n’est pas un livre que j’aurais acheté spontanément, mais le fait de rencontrer l’auteur et de connaître l’une des traductrices m’a incité à le faire. Au débutAudrey et Anne, je ne comprenais pas le titre et ne voyais pas ce qui pouvait lier leur destin. J’avais lu le Journal d’Anne Franck quand j’étais ado, mais c’est vu sous un autre angle et c’est intéressant, quand à Audrey Hepburn, je ne connaissais pas vraiment cette actrice. J’ai découvert deux destins parallèles, et c’est très bien traduit. Yvonne nous explique que sa collègue a traduit la première moitié du livre et elle la seconde, et ça ne se sent absolument pas, il y a vraiment une continuité. Bravo à elles ! J’ai également lu le dernier Foenkinos, Deux sœurs, je l’ai un peu moins aimé que les précédents. Mathilde, la trentaine, prof de lettres, vient d’être quittée par son compagnon, alors qu’il lui promettait de l’épouser. Pour elle, c’est un cauchemar. D’autant qu’elle est mise à pied pour avoir giflé un élève. Elle est finalement recueillie par sa sœur, Agathe, dans le petit appartement qu'elle occupe avec son mari Frédéric et leur fille Lili. Le roman est le récit de cette cohabitation risquée et de la terrifiante métamorphose de Mathilde... C’est assez angoissant comme roman !