dimanche 29 janvier 2017

Café littéraire #20 : le compte-rendu

Le froid polaire n’avait pas arrêté les lecteurs pour ce 20ème café littéraire, puisque nous étions 15 à nous retrouver à la Louisiane.

Comme c’était l’anniversaire de Robert, ce dernier nous avait apporté des galettes, arrosées d’une boisson pétillante. Il en a profité pour nous conter l’histoire de la galette, enfin sa version, car il en existe de nombreuses à ce sujet. La dégustation nous a laissé le temps de faire un tour de table et de se présenter puisque de nouvelles personnes s’étaient jointes à nous.

Christiane nous a présenté le livre  Petit pays de Gaël Faye qui a reçu le Prix Goncourt des Lycéens. Elle a eu du mal à rentrer dans l’histoire, car il fallait se souvenir du contexte, à savoir le génocide qui a ravagé le Burundi en 1993. Mais elle s’est laissé prendre par la très belle écriture de l’auteur, qui nous raconte le Burundi vu par un enfant de dix ans, et toute la nostalgie d’un monde à jamais disparu.

J'ai été attirée par un titre Les brumes de Sapa, Sapa, que j'ai visité en 2008, étant une petite ville située dans les montagnes du Nord-Vietnam, où vivent encore des minorités, en particulier les Hmong noirs. Ce livre, qu’on peut qualifier de roman graphique, a été dessiné et écrit avec beaucoup de talent par Lolita Séchan, la fille de Renaud. A l’âge de vingt ans, cherchant sa voie et pleine de doutes, elle décide de partir seule au Vietnam. C’est là qu’elle rencontrera Lo Thi Gom, une gamine hmong, avec laquelle elle nouera une grande amitié. Tout est en noir et blanc, mais les dessins sont d’une grande finesse. Même ceux qui ne sont pas amateurs de BD apprécieront…

Denis V. nous a parlé poésie, Il nous a lu une très bonne traduction de la chanson de Bob Dylan Man is the long black coat et nous a présenté la revue hors-série du journal « Le monde », consacrée à Bob Dylan et parue en novembre 2016.

Edith qui faisait son grand retour parmi nous, est venue avec la dernière parution d’Yves Turbergue, La sablière. Elle est fan et a lu tous ses romans, qu’elle trouve très bien écrits. Ce livre demande une lecture active, intelligente, il y a toujours quelque chose à chercher derrière l’écriture. C’est un auteur à la fois poète et bourru, qui parle immigration clandestine, disparition des petits métiers, avec beaucoup d’amour.

Dans le cadre des rencontres du « Festival des littératures étrangères », qui se tient à Audincourt du 26 janvier au 4 février, consacrée cette année aux Caraïbes, Céline a lu Nègre de personne de Roland Brival. Il s’agit de la biographie romancée d’un poète de Cayenne Léon-Gontran Damas, souvent cité par Christiane Taubira. Le livre est consacré à son parcours américain et à la personnalité complexe de l’auteur. Il est écrit à la première personne, comme s’il s’adressait à son ami de toujours Aimé Césaire. Aux USA, il découvre la ségrégation, le racisme, la passion amoureuse, le jazz et le militantisme afro-américain, entre autres.

Jean-Daniel qui avait prévu de présenter le même livre que moi, nous a finalement parlé de Sylvain Tesson, l’écrivain voyageur, et de son livre L’axe du loup. L’auteur a refait le long voyage de la Sibérie au golfe du Bengale qu'effectuaient naguère les évadés du goulag. Pour rendre hommage à ceux dont la soif de liberté a triomphé des obstacles les plus grands, seul, il a franchi les taïgas, la steppe mongole, le désert de Gobi, les Hauts Plateaux tibétains, la chaîne himalayenne, la forêt humide jusqu'à la montagne de Daarjeling. A pied, à cheval, à vélo, sur six mille kilomètres, il a connu le froid, la faim, la solitude extrême. Il a également lu du même auteur Eloge de l’énergie vagabonde, où l’auteur nous emmène le long d’un pipeline avec des réflexions sur l’énergie. Mais il a moins aimé …

Denis F. nous a fait découvrir un livre documentaire aux Editions Plume de Carotte, L’herbier toxique de Bernard Bertrand. Ce livre nous montre que la toxicité est bien moins dangereuse qu’on le croit et surtout qu’on le craint. Il se peut même qu’elle soit un des éléments vitaux de l’expression de la vie sur terre… Ce beau livre présente de magnifiques planches d’herbier, des vieilles gravures et des photographies des plantes. Un livre à feuilleter pour le plaisir des yeux…

Robert, plus conteur que lecteur, nous a parlé de l’histoire du panier, dans lequel il a apporté les victuailles. Dépositaire des clefs du Moulin de la Doue à Glay, la Doue étant un affluent du Gland, il avait fait visiter ce moulin à Emile Raguin, poète paysan. Ce dernier lui a confectionné le panier en remerciement. Robert nous a lu quelques vers de ce poète assez méconnu.

Catherine, qui venait pour la première fois, n’avait pas apporté de livre. Elle a cependant accepté de nous parler de ses lectures. C’est généralement son mari qui choisit pour elle. C’est ainsi qu’il lui a offert Le secret du mari de Liane Moriarty. L’héroïne trouve dans le grenier une lettre de son mari qui lui est destinée, mais à n’ouvrir qu’après sa mort. Or il est bien vivant, respecter le vœu de John-Paul, ou céder à la curiosité au risque de voir basculer sa vie ? Tous les maris – et toutes les femmes – ont leurs secrets. Certains peuvent être dévastateurs. Best-seller aux États-Unis, ce roman, intense, pétillant et plein d’humanité, allie habilement suspense et émotion pour marquer son lecteur d’une empreinte durable.

Noëlle, avait apporté Autopsie d’une truite de Philippe Koeberlé et Nicolas Robert. La grosse truite est rusée et prudente. Cela fait des mois que Séverin la guette dans un méandre du Dessoubre. Quand, enfin, il finit par la capturer, il ne se doute pas qu'il va au-devant de graves ennuis. Car, en évidant la bête, il découvre en son ventre une oreille humaine. Un polar qui se passe en extérieur, dans une nature verdoyante… Mais plus que l’intrigue Noëlle a voulu nous parler de ce livre vagabond. Elle le prête une première fois, il est égaré. On lui rachète… Elle le prête une seconde fois, il sera oublié dans un avion. On lui rachète… Cette fois elle ne le prêtera plus : d'autant plus que l'auteur lui a dédicacé !

Noëlle nous informe aussi que le livre sur la mémoire du quartier Pergaud-Courbet, dont on parlait depuis plusieurs mois est enfin paru. Il sera disponible aux « Papiers Bavards ». Vous pourrez y retrouver un entretien avec Robert et quelques photos prises par Céline.

Nous terminerons la soirée avec Guy, notre artiste lecteur. Alors que Le rouge venait de sortir, c’est Le bleu : histoire d’une couleur de Michel Pastoureau que Guy a commandé. Pourquoi ? Parce que c’est la couleur qu’il utilise le plus dans ses tableaux, c’est la moins chère, dit-il ! L’auteur analyse le triomphe du bleu à l'époque contemporaine, dresse un bilan de ses emplois et significations et s'interroge sur son avenir. Un livre agrémenté de superbes reproductions de tableaux.

Nous nous retrouverons à la Louisiane pour un prochain café littéraire le Mardi 28 février, et pour un atelier d’écriture, dans le cadre du « Printemps des Poètes » le Mercredi 8 mars.

Bernadette.