Denis nous présente deux bandes dessinées, la première est une rétrospective de l’année 2022 réalisée par Plantu et intitulée Sale temps pour la planète. Cette année 2022 restera dans les annales comme celle où l’humanité s’est mise à se demander combien de temps il lui restait à vivre sur sa planète bleue, résume Plantu en 194 pages de dessins pertinents et impertinents. Denis en profite pour rappeler qu’avant le Traité de Roussillon, l’année commençait le 1er avril, et il propose qu’on se réunisse le 1er avril prochain pour fêter le Nouvel-An. On va y réfléchir !!!! Le deuxième ouvrage Des lilas à Belleville, raconte les souvenirs d’enfance d’Eddy Mitchell, illustrés à merveille. Né de l’association du rockeur acteur et du dessinateur Ralph Meyer, il y raconte un épisode de sa jeunesse à Belleville, le quartier de son enfance, à 14 ans, dans les années 1950, à l’époque où son groupe les Chaussettes noires n’existait pas encore et où Monsieur Eddy se nommait Claude Moine. Deux beaux ouvrages pour les amateurs de BD.
Christine nous parle du livre Roman fleuve de Philibert Humm, Prix interallié 2022, un livre très amusant qu’elle n’a pas pu terminer, l’ayant oublié quelque part. Ca lui a rappelé Trois hommes dans un bateau de Jerome K. Jerome, l’auteur, entreprend avec deux amis, Pierre Adrian et François Waquet, la descente de la Seine, de Paris à l’océan. Une épopée à l’humour permanent avec beaucoup d’autodérision, parfait contre la morosité ambiante. Christine a lu un roman policier qui tient en haleine, La fille du quai d’Alafair Burke, Avocate pénaliste, Olivia Randall accepte de défendre Jack Harris, un ancien petit ami, accusé d’avoir abattu trois personnes. Un moyen pour elle de se faire pardonner leur rupture difficile il y a 20 ans. Et comment croire à la culpabilité de cet homme sensible ? Pourtant des preuves accablantes s’accumulent contre lui… Ancienne procureure et fille d’un écrivain, Alafair Burke maîtrise son art ! Ce n’est pas sanguinolent, vraiment très bien. Christine revient sur le livre présenté la fois précédente par Noëlle, Tout le bleu du ciel, qui l’a vraiment touchée. Celles qui l’ont lu dans l’assemblée confirment, un très beau roman.
J’ai apporté deux livres, un roman de David Foenkinos, auteur que j’adore, depuis Charlotte, je les ai tous lus. Celui-ci, le dernier, s’intitule Numéro deux, et relate la vie de Martin, un jeune garçon qui ne demandait rien à personne, et qui est pressenti pour interpréter le rôle de Harry Potter à qui il ressemble à s'y méprendre. Les essais sont excellents. Il sait qu'un autre jeune garçon, déjà acteur, est également envisagé pour ce rôle. Et, après le dernier essai cependant fort réussi, on l'informe tout à trac que l'autre garçon, Daniel Radcliffe, est sélectionné. Comment Martin va-t-il gérer cet échec et vivre avec le rappel permanent de son fiasco ? Bien qu’ayant un ancrage dans la réalité, il s’agit d’une œuvre d’imagination. N’étant pas du tout une adepte d’Harry Potter, j’ai néanmoins été passionnée par ce roman. Le deuxième est un cadeau de Noël, Le dictionnaire amoureux des musées, un livre que l’on picore lorsqu’on a quelques minutes devant soi. Je n’avais jamais lu de dictionnaire amoureux, ce sont des livres confiés à un auteur qui choisit les entrées et y met un peu de sa vie personnelle. A travers mille anecdotes, on y flâne d'un continent à l'autre, en compagnie de l’auteur Anne-Laure Béatrix. J'y apprend beaucoup de choses, un vrai plaisir pour moi qui aime les musées.
Jeanine évoque rapidement le livre Kinderzimmer de Valentine Goby, souvent présenté lors de précédentes réunions, et qui malgré la dureté du sujet est un hymne à la vie. Un livre que l’on n'oublie pas ! Elle souhaite nous parler plus longuement du livre d’Anne Berest, La carte postale, que j’avais présenté en mars dernier. “Ephraïm , Emma, Noémie , Jacques”, 4 noms simplement sur une carte postale, envoyée depuis Paris, et arrivée en janvier 2003 chez les parents d’Anne Berest. Quelques années après que ses parents aient reçu cette énigmatique carte postale, Anne Berest se lance dans une enquête passionnante sur l’histoire de sa famille , les Rabinovitch, juifs russes aux destins tragiques. Un livre passionnant par son étude approfondie des sentiments, des circonstances. Il a d’ailleurs reçu le Prix Renaudot des Lycéens. Jeanine termine par L’Anomalie d’Hervé Le Tellier, Prix Goncourt 2020, un livre qui ne laisse pas indifférent, soit on aime, soit on ne peut pas le finir. Jeanine , après être arrivée à la fin l’a recommencé, chose qu’elle ne fait jamais. C’est peut-être la clé pour comprendre ce livre, plusieurs lectures. Difficile à résumer, c'est un roman déroutant, de ceux qui vous poussent à réfléchir sans vous apporter de réponses. A chacun de se torturer l’esprit, d’imaginer une explication à l’inexplicable… en prenant conscience par la même occasion que personne n’aura la même.
Gilles s’est lancé dans le lecture d’un livre policier Glen Affric de Karin Gibel, un thriller psychologique bouleversant sur la différence et l'amitié, où le plus beau côtoie le pire. L’auteur écrit des livres policiers plutôt trash, âmes sensibles s’abstenir, mais celui-ci fait exception. L’ambiance est difficile, lourde avec une succession d’injustices, mais Karin Gibel décrit extrêmement bien les sentiments des gens qui les subissent. Le titre fait référence à une vallée écossaise dans la région des lacs, mais l’histoire se passe en France. En résumé, l’auteur explore une nouvelle fois l’enfer du milieu carcéral vécu par une fratrie sur laquelle le sort ne cesse de s’acharner. Un roman douloureux et cruel comme seule l’auteure en a le secret.
Isabelle a lu Les victorieuses, un livre de Laetitia Colombani, connue particulièrement pour son roman La tresse qui a connu un grand succès. Solène, brillante avocate victime d’un burn-out, sur les conseils de son psychiatre, se tourne vers le bénévolat. C’est ainsi qu’elle pousse la porte du Palais de la Femme, un établissement de l’Armée du Salut qui héberge des femmes en situation de grande précarité et souvent de grande détresse. A contrecœur, Solène accepte de mettre une heure de son temps au service des résidentes. Sa mission : les aider à écrire leurs courriers. « Les Victorieuses », ce sont ces femmes, toutes marginales pour des raisons différentes (accident de la vie, maltraitance, exil), résidentes du Palais de la femme, établissement du XIe arrondissement de Paris géré par l'Armée du salut. Le roman relate deux vies parallèles, l’histoire de cette avocate et le destin de Blanche Peyron, une oubliée de l’histoire de la lutte des femmes contre la précarité, qui a créé cet établissement en 1926. Un très beau livre empli d’humanité. Isabelle qui lit aussi les livres de Valentine Goby, n’en parlera pas plus, puisqu’auteure souvent évoquée ici, mais elle apprécie beaucoup. Elle termine par le livre de Care Santos, Désir de chocolat, trois femmes intrépides, trois siècles et une chocolatière de porcelaine : la folle aventure du chocolat en Europe. Un roman qui se déguste avec gourmandise.
Françoise va nous parler d’un livre qu’elle n’a pas encore lu, enfin seulement jusqu’à la page 39. Lors de ses ateliers d’écriture, on y parle aussi littérature et c’est un ami qui le lui a conseillé. L’auteur, Sonia Devillers, journaliste officiant sur France Inter, raconte dans ce livre Les exportés, l’histoire de ses grands-parents, vendus par la Roumanie à la France. Juif d’origine slovaque, businessman installé à Londres, Henry Jacober (1918-1994) échangeait au prix fort le droit à la liberté de dizaines de milliers de personnes, à qui le régime communiste interdisait de partir, contre des porcs reproducteurs ou des élevages de poulets, autant de biens indispensables à la modernisation d’une agriculture collectivisée en déroute. « Les juifs et le pétrole sont nos meilleurs produits d’exportation », reconnaissait Nicolae Ceausescu à propos de ce commerce un peu particulier, commencé dans les années 1950, avant son arrivée au pouvoir. Resté longtemps discret, ce « troc d’État », n’apparut dans toute son ampleur qu’avec l’ouverture des archives, après la « révolution » de décembre 1989. Un scandale de plus, on ne sort pas indemne de ce roman.
Fabienne, qui est contente de revenir parmi nous après une longue absence, nous présente Impact d’Olivier Norek, un ancien policier. Ce livre n’est pas vraiment un polar, mais une enquête sur fond d’écologie. Face au mal qui se propage et qui a tué sa fille, pour les millions de victimes passées et les millions de victimes à venir... Virgil Solal entre en guerre, seul, contre des géants. La question est « Peut-on tuer par conviction écologique ? » En fond, la révolte contre ceux qui exploitent la terre et détruisent les écosystèmes – un crime pour ce justicier. Fabienne ne nous en dira pas plus pour ne pas déflorer le livre.
Jean-Daniel, qui a beaucoup lu Gilles Lagardinier, voulait depuis un moment nous présenter Pour un instant d’éternité, écrit en 2019, il l'avait prêté et il lui est revenu cette semaine. Un livre bien différent des précédents. Vincent a une passion : celle d’inventer des pièces secrètes. Avec son équipe, il est passé maître dans cet art et il offre ses services ainsi que ses plus astucieux passages secrets aux personnes les plus influentes d’un Paris à l’époque de l’Exposition Universelle. Les affaires se compliquent quand il se rend compte que son équipe est en danger. De biens sombres événements se produisent autour de ses proches et Vincent doit alors se tourner vers une personne qui va changer sa façon de voir les choses pour toujours… Jean-Daniel a été fasciné par ce livre, apparemment l’auteur réoriente sa carrière littéraire vers ce genre. Par contre, il n’a pas trop aimé Le premier miracle, publié en 2016, trop ésotérique à son goût. Affaire à suivre…
Catherine a apprécié Te rencontrer enfin de Bérénice Vessot, un premier livre d’une jeune auteur locale, qui est venue le présenter à La Bibliothèque de Blamont. C’est très bien écrit et ça traite d’un sujet sensible, les secrets de famille. Il aura suffi d’une journée, d’un aller-retour dans la cave de ses parents, d’une photo trouvée au fond d’un carton pour bouleverser la vie de Sidonie. Alors que des zones d’ombre demeurent autour de sa famille, elle retrace son histoire pour découvrir ce qui a poussé sa mère à couper définitivement les ponts avec ses propres parents. Mais en remuant le passé, Sidonie comprend rapidement qu’elle va devoir raviver certaines blessures… Une intrigue touchante, menée avec délicatesse et intelligence par l’auteure dans ce premier roman plein d’émotion.
Martine est venue avec deux livres, l’un qui se lit extrêmement vite, Les sources de Marie-Hélène Lafon, dont l’écriture est presque chirurgicale. Dans un bref récit d'une intensité folle, l’auteur écrit une tragédie en trois actes dans un contexte rural coupé du monde, où la cellule familiale peut devenir une prison. L’histoire se passe dans le Cantal sur une période allant de 1967 à nos jours, il porte sur la violence faite aux femmes mais aussi le courage et la force d'émancipation. Martine a beaucoup aimé ce livre. Autre genre avec Muriel Barbery et son dernier roman Une heure de ferveur, qui se passe au Japon. Il faut accepter un rythme un peu lent, des digressions autour des questions philosophiques que peuvent se poser les Japonais. Haru, un marchand d’art japonais a eu une fille avec une Française, lors d’une brève relation. Cette dernière lui interdit de voir sa fille. Il va donc vivre son amour pour cette fille par personne interposée. C’est un roman reposant, mais aussi bouleversant, qui fait suite au roman Une rose seule qui donnait le point de vue de la fille qui ne connaît pas son père, mais que Martine avait trouvé plus ennuyeux.
C’est Rosemay qui va conclure cette rencontre avec plusieurs titres. Tout d’abord, un livre de Delia Owens Là où chantent les écrevisses, dont a été tiré un film sorti en 2022. Kya ne sait pas exactement quand elle est née. Elle ne sait pas non plus pourquoi, un jour, sa mère puis ses frères et sœurs ont pris la poudre d’escampette. Pourquoi son père a fini par faire de même. Mais elle est restée seule, petite fille isolée au milieu de l’enchevêtrement de canaux du marais de Barkley Cove. Mais comment se débrouiller sans parents et sans argent quand on a seulement 10 ans ? Comment devenir femme et comprendre le monde quand on ne fréquente pas l’école et que les habitants du village voisin vous surnomment avec dédain « la Fille du Marais », vous considérant comme une vermine crasseuse et inculte ? Rosemay l’a trouvé génial, à lire avant de voir le film. Passons au livre de Laurent Gounelle, Le réveil, un court roman en forme de conte philosophique très différent des habituelles productions littéraires de l'auteur. En fait c’est l’histoire du covid et de la manipulation mentale qui en a découlé, mais sous une forme déguisée. Rosemay nous en reparlera plus tard. Passons au suivant, Les douleurs fantômes de Mélissa da Costa, cinq années se sont écoulées, Ambre a refait sa vie à Lyon et a coupé les ponts avec le reste du groupe. Mais quand Rosalie l’appelle pour lui dire que Gabriel a disparu, ni une, ni deux, Ambre prend le premier train pour la rejoindre et l’épauler. Un livre très sympa à lire. Et enfin Pas si simple de Lucie Castel, un livre pétillant qui met du baume au cœur. Parce que, dans la vie, rien n’est simple, Scarlett se retrouve coincée par la neige à l’aéroport d’Heathrow avec sa sœur Mélie l’avant-veille de Noël. Si vous voulez savoir la suite, il faut le lire, Rosemay a adoré…
Bernadette
Prochain Café littéraire le Mardi 28 février à 19h30 à la Louisiane