lundi 7 octobre 2024

Café littéraire # 66

Nous étions une douzaine pour ce soixante-sixième café littéraire de rentrée. 

Gérard
a pris la parole pour nous parler du livre Sur les chemins noirs, d’un écrivain souvent décrié pour ses opinions, mais qui a un très beau style. Sylvain Tesson est tombé d’un toit, a été longtemps hospitalisé, et a décidé de faire sa rééducation seul en suivant les chemins noirs, ces petits chemins que l’on voit sur les cartes. C’est court, agréable à lire en été, car ça donne envie de le suivre. C’est une introspection, même si parfois des amis viennent le rejoindre, et la description des décors fait partie intégrante du livre. Gérard a eu beaucoup de plaisir à le lire. 

Régine a lu une saga, La villa aux étoffes d’Anne Jacobs. Les six volumes racontent l’histoire d’une famille d’industriels allemands de 1912 jusqu’après la deuxième guerre mondiale. On suit cette famille sur plusieurs générations, le fils épouse une servante juive, ce qui va l’obliger à partir aux Etats-Unis avec son fils musicien, avant qu’elle ne revienne vivre à Augsbourg. C’est très bien documenté au niveau historique. Régine a lu les six tomes cet été et a passé un bon moment. 

Fabienne s’excuse presque de nous présenter encore un polar, puisqu’il s’agit de Le poète de Michael Connelly. Pour résumer, l'affaire est claire pour tout le monde : Sean McEvoy, de la police de Denver, s'est suicidé d'une balle dans la tête. Pour tout le monde, sauf pour Jack, son frère jumeau. Un mot retrouvé près du cadavre le met sur la piste d'autres suicides de flics qui n'en étaient peut-être pas. Un thriller qui nous plonge dans un suspens imparable et ininterrompu. 

Pour ma part, je reviens sur deux livres qui avaient été chaudement recommandés en juin et je n’ai pas été déçue. Sur les conseils de Christine, j’ai lu Tant que le café est encore chaud de Toshikazu Kawaguchi. Ce n’est pas vraiment le genre de livre que je lis habituellement, mais je suis rentrée dedans sans problème et je me suis laissée embarquer. J’ai également lu Ceci n’est pas un fait divers de Philippe Besson, un livre magistral sur le féminicide que je recommande chaudement. Sinon je viens de lire le livre de Gaël Faye, Jacaranda, dont on parle énormément en ce moment, et qui revient sur le génocide au Rwanda. C’est très bien écrit, très pesant par moment, mais c’est magnifique. De plus j’ai pu le faire dédicacer à Besançon et l’auteur est vraiment un garçon adorable. Ceux qui ont aimé Petit pays aimeront forcément ce livre. Parions qu’il aura un prix littéraire.

Thérèse qui nous rejoint pour la première fois, est désolée de ne pas pouvoir nous montrer de livres, car elle est adepte de la liseuse. Elle nous parle cependant de La vie en fuite de John Boyne, qui avait écrit quatre ans auparavant Le garçon au pyjama rayé. Ce livre raconte une vie hantée par les traumatismes de l’enfance et de l’adolescence, l’histoire d’une femme habitée par des secrets enfouis, pourtant amenés à ressurgir à la fin de son existence. Il interroge ainsi le poids de l’Histoire et illustre la question de la responsabilité et de la culpabilité. La vie en fuite est un roman à l’intrigue haletante qu’on ne lâche pas, jusqu’à la dernière page. 

Durant les vacances, Noëlle a relu Les enfants de la Terre et Millenium, deux sagas qu’elle redécouvre toujours comme si c’était la première fois. Mais elle souhaite nous parler de Il nous restera ça de Virginie Grimaldi, un livre qui fait du bien. C’est l’histoire d’une colocation improbable entre trois personnages abîmés par la vie. Au cœur du dix-septième arrondissement de Paris se retrouvent Jeanne, 74 ans, dont la joie de vivre fout le camp après la mort subite de son mari adoré, ainsi qu’Iris, 33 ans, qui fuit son passé et se met en quête d’une nouvelle vie et puis Théo, 18 ans, qui dort dans le métro. Tous deux cherchent désespérément un endroit où se loger, et se font accueillir par Jeanne. Ensemble, ils vont devoir s’apprivoiser. Des liens se créent sous nos yeux. Avec beaucoup de sensibilité et d’humour, elle nous fait vivre un ascenseur émotionnel. Un roman qui réchauffe le cœur. 

Françoise va nous parler d’un livre publié en 1954, d’un auteur qui s’appelle Albert Cohen. Pourquoi a-t-elle choisi ce livre ? Parce qu’il y a quelques mois, elle a vu à la télévision une pièce de théâtre intitulée Le livre de ma mère, interprété par Patrick Timsit et elle a beaucoup apprécié. Ce livre bouleversant est l’évocation d’une femme à la fois ordinaire et sublime, une mère, aujourd’hui morte, qui n’a vécu que pour son fils et par son fils. Une ode à toutes les mères et à tous les fils ! Ce livre mérite d’être lu. Livre très différent La colère et l’envie d’Alice Renard, une jeune autrice de 21 ans, avec une écriture extraordinaire. Elle y fait le portrait d'une enfant qui n'entre pas dans les cases. Isor n'est pas comme les autres. Une existence en huis clos s'est construite autour de cette petite fille mutique rejetant les normes. C'est une histoire d'amour éruptive, d'émancipation et de réconciliation. Toutes les critiques sont dithyrambiques, original, à découvrir !

Martine souhaite nous présenter deux livres de Jeanne Benameur, La patience des traces, son dernier, et Les insurrections singulières, sorti en 2011. Bien qu’éloignés dans le temps, ces livres ont des points communs. Les insurrections singulières a vu le jour suite à des cafés de parole qu’elle avait animés avec des ouvriers d’Arcelor Mittal. C’est un roman intime et social, l'histoire d'un ouvrier, entre France et Brésil. Parcours de lutte et de rébellion, voyage au centre de l'héritage familial. L’autre est plutôt un roman d’introspection. On y suit Simon, un psychanalyste qui arrête son activité et décide de partir en voyage au Japon, après un évènement anodin à nos yeux mais lourd de sens pour lui : un bol brisé le matin au petit déjeuner. Après avoir passé toute sa vie à écouter les autres et les aider à se trouver ou se retrouver, il ose enfin franchir ses propres barrières et s’engager lui-même sur le chemin de la quête de soi. C’est poétique et très bien écrit. 

Armelle a apporté Boomerang de Tatiana de Rosnay, une histoire où la mort est omniprésente, sous différentes formes, autour d'un homme en pleine crise de la quarantaine qui cherche à lever le mystère qui entoure la disparation tragique de sa mère... Alors que sa sœur était sur le point de lui révéler un secret…. c’est l’accident. Elle est grièvement blessée. Seul, l’angoisse au ventre, alors qu’il attend qu’elle sorte du bloc opératoire, Antoine fait le bilan de son existence. Boomerang dose avec adresse suspense, comédie et émotion. Armelle a passé un bon moment. 

Christine nous présente un livre de Laurent Chenot, qui fait de la médecine chinoise, et qui répond à la question : comment devenir responsable de sa santé et ne plus dépendre des médecins et des médicaments ? Les 7 péchés capitaux de la diététique moderne, se résument en 7 mots : l'excès, le raffinage, la cuisson, les mélanges, les poisons chimiques, les stimulants et enfin la précipitation. Tout un programme ! Christine va nous lire ce qui lui correspond dans ce livre et conclut qu’il faut bien du courage… L’auteur dit qu’il reste beaucoup de choses à manger, même si on en supprime pas mal. C’est intéressant, mais ça demande beaucoup de sacrifices et de discipline. Avis aux courageux… 

Jeanine a lu Des diables et des saints de Jean-Baptiste Andrea, l’auteur de Veiller sur elle, souvent évoqué ici. Ce roman nous plonge dans l'enfance et l'adolescence d'un jeune garçon placé dans un orphelinat pyrénéen. On suit avec effroi sa difficile adaptation et ses relations avec certains adultes, mais on se réjouit que malgré cet environnement hostile, l’amitié puisse exister. Un roman plein de tendresse que Jeanine a adoré. Autre livre qu’elle vient de finir, Les Méditerranéennes d’Emmanuelle Ruben, qui a obtenu plusieurs prix littéraires en 2022, et qu’elle a acheté à cause de sa couverture. Un roman qui nous fait suivre Samuel à la recherche de sa famille maternelle, du récit des origines au cours d'un dîner de Hanouka jusqu'au voyage au pays. L'histoire d'une famille juive d'Algérie à travers la vie de ses femmes et les pérégrinations du chandelier qui passe de génération en génération. Un roman très exubérant, dans lequel les hommes sont pratiquement absents, une vrai leçon d’histoire, que Jeanine a lu avec énormément de plaisir. 

Cédric souhaite nous parler d'un livre de Kazuo Ishiguro, lauréat du prix Nobel de littérature en 2017. Dans Nocturnes : cinq nouvelles de musique au crépuscule, l’auteur explore l'amour et le temps qui passe à travers cinq nouvelles musicales. Un crooner prêt à tout pour un drôle de come-back, un mélomane qui tente de percer… Des amis liés par la passion d’un même genre musical, un saxophoniste en mal de reconversion ou bien encore un violoncelliste faussement naïf… Les principaux personnages de ces histoires sont en quête d’un autre mouvement à jouer dans cette symphonie si singulière qu’est la vie. Il y a une atmosphère, du suspense aussi, un certain charme suranné dans ces cinq nouvelles d'un autre temps. Cédric l’a trouvé dans la boîte à livres de Taillecourt, où l’on peut parfois faire de belles découvertes. 

Bernadette 

 Un atelier d’écriture aura lieu le Mardi 29 octobre 

 Le prochain Café littéraire aura lieu le Mardi 12 novembre

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