lundi 13 juin 2016

Compte-rendu du café littéraire #17

Pour ce dernier café littéraire de la saison, nous n’étions qu’une dizaine, certains adhérents étant retenus par d’autres obligations, nombreuses en ce mois de juin. 


Denis V. a commencé en nous présentant « Le bouquin de l’humour » de Jean-Loup Chiflet. Autant de domaines où se sont exprimés la verve satirique, le goût et le sens de l'absurde de Tristan Bernard, Sacha Guitry, Jules Renard, Roland Dubillard ou Raymond Devos. Mais c'est dans le monde anglo-saxon, avec George Bernard Shaw, Jerome K. Jerome, les Marx Brothers ou Winston Churchill que l'humour s'est imposé, de façon naturelle et éclatante, comme un mode de pensée à part entière. Denis nous a lu un passage de Charles Cros.

Puis ce fut au tour de Denis F de nous lire un extrait et de nous parler de son coup de cœur pour « Le grand marin » de Catherine Poulain. Ce livre raconte l’histoire de Lili, une jeune française qui plaque tout pour aller au bout du monde et qui se retrouve sur un bateau de pêche à sortir et à éviscérer des morues sur un océan déchaîné au large de l'Alaska, dans un milieu masculin très dur. Une belle écriture, au service d’un roman autobiographique. A lire absolument !

Fabienne a aimé le roman « Profanes » de Jeanne Benameur. Un homme de 90 ans, Octave Lassalle, ancien chirurgien renommé, regroupe autour de lui quatre personnes qu’il a sélectionné avec soin. Quatre personnes qui vont se succéder dans la grande maison du chirurgien, chacune se voyant attribuer une tranche horaire précise, en même temps qu’une chambre et la possibilité de venir à sa guise, le chirurgien leur ayant donné à tous une clef. Peu à peu, on découvre les personnages, leurs failles, leurs histoires. Le style est magnifique, le sujet singulier mais admirablement traité, et il y a tant de poésie qui traverse ce texte qu’on est touché à chacune des pages que l’on tourne.

Notre artiste Guy, nous a présenté deux livres. L’un a satisfait son âme d’éternel enfant, il s’agit de « L’arbre qui donna le bois dont on fit Pinocchio ». Dans ce conte plein de fantaisie et de tendresse, Jean-Marie Gourio revisite avec bonheur « Les Aventures de Pinocchio », classique de la littérature italienne. Construit comme un roman épistolaire, ce récit à l'univers délicieusement poétique nous réconcilie avec le rêve, le merveilleux et le monde de l'enfance. Et puis « Dans les prairies étoilées » de Marie-Sabine Roger, un livre, dans lequel selon ses dires, Guy a barboté dans la béatitude comme un pruneau dans l’Armagnac. L’auteur s’amuse allègrement à jongler entre deux mondes, celui de la réalité et de la BD, et donne naissance comme toujours à une tribu de personnages tout en couleurs. Ce livre a donné à Guy l’envie d’observer et de croquer sur le papier des scènes de la vie quotidienne.

Christiane nous a également présenté deux livres, « Une saison aux Comores » de Nassuf Djailani, un Comorien qui était venu à Audincourt dans le cadre de la semaine des littératures étrangères. Un recueil de nouvelles, défini par l'auteur comme un témoignage contre l'oubli et contre l'amnésie qui ronge les mémoires des peuples dominés. Elle a également lu « La place » d’Annie Ernaux, paru en 1983. Un roman autobiographique, sans concession, sur son père et le milieu modeste dont elle est issue.

Enfin Bernadette nous a parlé de la biographie du photographe d’origine hongroise BrassaÏ, écrite par Serge Sanchez. Comme avec Hemingway dans « Paris est une fête », elle s’est laissé embarquer dans ce Paris qu’elle aime tant, à une époque où l’on côtoie tous les grands écrivains, peintres, sculpteurs, photographes. L’alcool coule à flot, même si l’argent fait souvent défaut. On y fréquente tous les lieux mythiques de Saint-Germain-des-Prés. Une époque bénie pour les arts.

 Nous nous retrouverons le mercredi 28 septembre 2016 pour le premier café littéraire de la saison.

Bernadette VERY

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