Martine nous a apporté un livre de Camille de Peretti intitulé L’inconnue du portrait. L’auteur est partie d’une histoire vraie pour construire un roman où tout s’emboîte petit à petit. Peint à Vienne en 1910, le tableau de Gustav Klimt « Portrait d’une dame » est acheté par un collectionneur anonyme en 1916, retouché par le maître un an plus tard, puis volé en 1997, avant de réapparaître en 2019 dans les jardins d’un musée d’art moderne en Italie. Un grand mystère qui va titiller l’imagination de l’auteur. Des rues de Vienne en 1900 au Texas des années 1980, du Manhattan de la Grande Dépression à l’Italie contemporaine, Camille de Peretti imagine la destinée de cette jeune femme, ainsi que celles de ses descendants. L’autrice nous fait voyager dans le temps et l’espace avec légèreté à travers une fresque magistrale où se mêlent secrets de familles, succès éclatants, amours contrariées, disparitions et drames retentissants. Martine ne s’est pas ennuyée une seconde, un roman qui tient en haleine jusqu’à la fin.
Gérard nous présente une trilogie Le bureau des affaires occultes d’Eric Fouassier, une série de romans policiers historiques. Ça se passe au moment de la restauration, c’est très bien documenté, on est en1830, dans un Paris fiévreux encore sous le choc des Journées révolutionnaires de juillet, le gouvernement de Louis-Philippe, nouveau roi des Français, tente de juguler une opposition divisée mais virulente. Le jeune inspecteur Valentin Verne est muté à la brigade de Sûreté, fondée quelques années plus tôt par le fameux Vidocq. Il doit élucider une série de morts étranges susceptible de déstabiliser le régime. Car la science qui progresse, mêlée à l’ésotérisme alors en vogue, inspire un nouveau type de criminalité. Féru de chimie et de médecine, cultivant un goût pour l’irrationnel, Valentin sait en décrypter les codes. Nommé à la tête du « bureau des affaires occultes », un service spécial chargé de traquer ces malfaiteurs modernes, il va donner la preuve de ses extraordinaires compétences. Mais qui est vraiment ce policier solitaire, obsédé par la traque d’un criminel insaisissable connu sous le surnom du Vicaire ? Qui se cache derrière ce visage angélique où perce parfois une férocité déroutante ? Un style simple et efficace, qui se lit facilement, Gérard a apprécié et attend que le tome 4 (qui ne devait pas être prévu à la base) sorte en poche pour l’acheter.
Poursuivons avec Régine qui a lu un roman court et dense, La nuit des pères de Gaëlle Josse, une histoire familiale compliquée. Appelée par son frère Olivier, Isabelle rejoint le village des Alpes où ils sont nés. La santé de leur père décline, il entre dans les brumes de l’oubli. Après de longues années de séparation, il s’agit peut-être de l’ultime possibilité de comprendre qui était cet homme destructeur, si difficile à aimer, et qui n’aura cessé de se dérober aux siens pour partir obstinément arpenter la montagne. Sur une poignée de jours, l’histoire familiale se noue et se dénoue. Quel drame s’est-il joué autrefois pour faire planer sur eux trois l’ombre des silences jamais percés ? À travers leurs voix qui se succèdent affleurent l’ambivalence des sentiments filiaux et les violences invisibles, ces déchirures qui poursuivent un homme jusqu’à son crépuscule. Une belle écriture et une histoire passionnante, où l’amour circule malgré tout. Régine nous le recommande.
Christine nous propose Leçons de chimie : la brillante destinée d’Elisabeth Zott, de Bonnie Garner, une autrice américaine. Brillante ? Elizabeth Zott l’est. En tout. Mais dans l’Amérique patriarcale des années 1960, rares sont les hommes qui s’en aperçoivent. À l’Institut de chimie où elle travaille, les remarques sexistes fusent à son passage. Quand on ne lui vole pas ses recherches, tous la renvoient à cette cuisine dont elle n’aurait jamais dû sortir… Alors elle y reviendra. D’une manière tout à fait inattendue : elle devient la vedette de télévision d’une émission culinaire très populaire. Son anticonformisme étonne, détonne, secoue les ménagères… Reste à trouver la délicate alchimie du bonheur… Un très bon moment de lecture, avec de l'humour et de la révolte, de la tendresse et de la compréhension !
Fabienne souhaite nous parler d’un livre de Maylis de Kerangal, Jour de ressac, dans lequel l’autrice nous embarque dans une enquête policière qui explore aussi le passé de sa ville, Le Havre, et c’est la première fois qu’elle écrit à la première personne. La narratrice, qui fait des doublages pour le cinéma, reçoit un jour l’appel d’un policier. On a trouvé le corps d’un homme, près de la digue nord du Havre. Dans sa poche, un ticket de cinéma avec son numéro de téléphone. Elle, qui n’est pas retournée dans la ville portuaire depuis ses 20 ans, revient sur ses traces. Elle se laisse emporter par la vague de ses souvenirs, en particulier celui de Craven, son premier amour parti sans laisser d’adresse. Avec les récits du passé, ceux d’aujourd’hui, des témoins, des policiers, des gens du port, se tisse une histoire ancienne et nouvelle. Maylis de Kerangal nous dévoile les ressorts de la naissance d’un roman. C’est très bien écrit, Fabienne a apprécié ce roman où l'enquête criminelle du départ vire à l'enquête intime.
Jeannine a reçu un superbe cadeau de Noël de la part de sa sœur, un roman graphique de Jen Wang, une autrice de BD américaine, qui fait à la fois les textes et les magnifiques illustrations. Mon refuge narre l'histoire d'une adolescent(e) en quête de sens, Ash qui décide de tout quitter pour se lancer dans une aventure en pleine nature, accompagné(e) de son chien. À la recherche de la cabane secrète de son grand-père, iel découvre les défis de la survie, l’introspection et le poids des attentes sociales. Écrit à la manière d'un journal de bord, c’est une bande dessinée touchante qui aborde de nombreuses thématiques contemporaines comme : l’écologie, la question du genre, la solitude chez les ados, l’impression de ne pas trouver sa place, le décalage entre les réalités environnementales et une jeunesse des réseaux sociaux… Jeannine a été très touchée par ce livre magnifique et souhaite maintenant lire le premier ouvrage de l’auteur. Un livre qui fait débat autour de la table, faut-il être optimiste, pessimiste sur l'avenir, les avis sont partagés...
Catherine a apporté un livre de Zoé Brisby, Les mauvaises épouses, nous sommes en 1952, Summer et son mari vivent dans le désert du Nevada sur une base militaire qui étudie la bombe atomique. À chaque lancer, il n’y a que Summer pour ne pas savourer le spectacle. En bonne épouse, elle ne laisse rien paraître. Mais l’arrivée d’une autre bombe sur la base, Charlie, remet tout en cause. Tandis que les hommes s’extasient sur le miracle de la science, Summer et Charlie décident de prendre en main leur destin…. Un roman glamour et palpitant sur deux femmes qui font un choix de vie : celui de l’émancipation. Une pépite à découvrir !
Noëlle fait la promotion rapide de deux livres locaux, Le sorcier d’Ornans, de Philippe Kœberlé, qui aurait cru que cette charmante petite cité historique, Ornans, la « petite Venise du Doubs » allait être le théâtre d'un assassinat incompréhensible pour toute la population ; une enquête difficile aux multiples rebondissements qui nous plonge dans les vallées profondes, les forêts obscures, qui nous mène, de villages isolés en moulins abandonnés, au cœur de la nature et de l'histoire franc-comtoise. Un thriller passionnant ! Et Le jardin des délices de François Hegwein, un plaidoyer pour la renaissance d'une librairie indépendante à Valentigney, dont tous les bénéfices seront reversés lorsque cette librairie renaîtra de ses cendres. Noëlle souhaite surtout nous parler du dernier livre de Marc Lévy, La librairie des mots interdits. Cet auteur, souvent classé dans la littérature de gare, semble avoir évolué avec ce roman. Mitch, libraire passionné, est arrêté un matin pour un crime impensable : il a transgressé la loi en vendant des livres interdits. Après cinq années de prison, il n'a qu'un désir, retrouver sa liberté et sa librairie. Mais le destin en décide autrement. Le même jour, Mitch croise le procureur qui l'a fait condamner et rencontre Anna, une jeune chef qui pourrait bien être la femme de sa vie. Que faire quand on est pris entre une irrépressible envie de vengeance et une irrésistible envie d'aimer ? Peut-on rêver d'un avenir sans s'être acquitté du passé ? Noëlle a apprécié ce livre qui fait réfléchir dans le contexte actuel, où la culture est menacée.
Je vais clore cette séance en parlant d’un auteur que je ne connaissais pas, Eric Pessan, qui a été invité en résidence par PMA dans le cadre de « capitale française de la culture », et qui avait comme mission d’écrire un livre sur son expérience dans la région. La première fois que je l’ai rencontré, c’était à la Médiathèque de Montbéliard, où il nous a fait découvrir au fil des rayons quelques-uns de ses livres "coup de cœur", dont un que je vous présenterai. Puis je l’ai rencontré à la librairie, avec des échanges autour de ses livres. Sébastien nous avait lu des extraits de Rien dans mon enfance, que j’ai trouvé original et que j’ai acheté. Il s’agit d’une longue suite anaphorique pour dire la surprise et l’incompréhension de l’adulte face à un monde auquel il n’était pas préparé. Un petit exemple " Rien dans mon enfance ne laissait imaginer qu’un trou noir serait un jour photographié". L'ouvrage est une suite de plus 200 anaphores commençant par « Rien dans mon enfance.. » et traitant de sujets divers et variés. J’ai revu Eric Pessan il y a quelque temps à la librairie où il est venu présenter le livre qu’il était chargé d’écrire suite à sa découverte du Pays de Montbéliard. Théorie du coyote marque l'aboutissement des échanges et des réflexions, fruit de rencontres enrichissantes et contrastées. Dans ce texte, l’auteur s'attache à définir la culture, ses bienfaits, son sens, sa place dans nos vies, dans la construction d'une société, sa complémentarité manifeste avec l'éducation. C’est très intéressant de découvrir la région et sa culture à travers son regard. Et sur ses conseils, j’avais acheté Nomadland de Jessica Bruder, un essai percutant et bouleversant sur les nouveaux nomades travailleurs aux États-Unis. Ils ont tout perdu, leur job, leur maison, leur argent et leur retraite. Pendant trois ans, Jessica Bruder a suivi les pas de ces " hobos " d'un genre nouveau, telle l'incroyable Linda May, 69 ans, qui rêve de bâtir sa propre géonef. L’auteur nous livre des récits de parcours de vie de ces "travailleurs nomades" traversant l'Amérique pour de petits boulots exténuants, mal payés, dans des conditions dantesques pour des personnes souvent âgées de plus de 60 ans. Un récit plein d'humanité, poignant qui nous touche et nous interpelle ! Une autre vision de l’Amérique…
Nous avons terminé la soirée autour des galettes, dont une très bonne réalisée par Jeannine.
Bernadette
Le prochain Café littéraire aura lieu le Mercredi 19 février à 19h
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