Pour ce premier café littéraire de l’année 2020, nous avons le plaisir d’accueillir une nouvelle venue, Martine. Bienvenue à elle...
Edith a souhaité nous parler du dernier roman d’Eric Fottorino, Dix-sept ans, qu’il avait présenté à La grande Librairie, émission consacrée ce soir-là au thème de la mère. C’est un livre plein d’amour, l’amour d’un fils pour sa mère, chez qui il sentait un mystère. Elle était là mais elle était lointaine, c’était assez ambigu. Un jour, elle réunit ces trois fils et leur révèle un traumatisme qu’elle a subi lorsqu’elle avait dix-sept ans, et qu’elle a traîné toute sa vie. Tout au long du roman il cherche à comprendre ce qui s’est passé. Et c’est une recherche de sa propre identité. Un beau livre, bien écrit, facile à lire…
Catherine a lu Désolée, je suis attendue, d’Agnès Martin-Lugand. Elle écrit bien, c’est facile à lire, mais quand on commence un de ses livres on connaît déjà la fin, ce qui au final n’est pas gênant. C’est l’histoire de Yaël, jeune femme libre et indépendante, ancienne baba-cool, qui ne vit plus que pour son travail, au grand dam de sa famille et de ses amis, jusqu’au jour où un homme réapparaît dans sa vie et chamboule tout ... En conclusion, un livre agréable à lire quand on n’a pas envie de se prendre la tête.
Isabelle a deux livres à nous présenter, tout d’abord L’échappée de Valentine Goby. Suite à ma présentation du roman Le paquebot dans les arbres du même auteur, qu’elle a trouvé extraordinaire, Isabelle a voulu lire d’autres romans de cette écrivaine, qui a une façon de raconter très particulière. L’échappée relate l’histoire d’une jeune Bretonne qui se lie d’amour avec un pianiste durant la Seconde guerre mondiale. Seulement, cet homme est allemand. Et elle subira longtemps les conséquences de cette « faute » : tonte, humiliations, et harcèlements sur sa fille Anne, née de la relation. Le livre n’a pas vraiment de fin, le lecteur a le choix entre trois possibilités. Et finalement peu importe la fin… L’autre est plus léger, c’est La femme au carnet rouge d’Antoine Laurain. Un matin à Paris, alors qu’il ouvre sa librairie, Laurent Letellier découvre dans la rue un sac à main abandonné. A partir d’un carnet rouge rempli de notes, Laurent s’improvise détective, afin de retrouver la propriétaire du sac. On est tenu en haleine jusqu’à la fin…
J’ai également apporté deux livres, dont le dernier d’Olivier Adam, l’un de mes auteurs préférés, qui n’est peut-être pas le meilleur, ayant essuyé pas mal de critiques, mais que j’ai néanmoins pris plaisir à lire. Une partie de badminton raconte l'histoire d'un écrivain en plein tourment car en proie à l'insuccès, qui quitte Paris pour la Bretagne, et que les soucis commencent à rattraper, que ce soit dans sa vie conjugale, familiale ou professionnelle. L'auteur aborde quelques problèmes d’actualité, les migrants, l’homosexualité, les féminicides, les compromissions en politique etc... Je poursuis par le deuxième roman d’Olivier Bourdeaut, Pactum Salis. Il y a quelques années Céline nous avait présenté son premier roman En attendant Bojangles, que j’ai lu par la suite et beaucoup apprécié. Le deuxième ne m’a pas déçu, une histoire d'amitié entre deux personnages qui ont réussi, chacun selon ses propres critères. Le premier rêvait de solitude, il travaille dans les marais salants, l'autre voulait être riche, il est agent immobilier, deux métiers que l’auteur connaît pour les avoir pratiqués. L’action se passe à Guérande me rappelant mes dernières vacances…
Denis est en train de lire la correspondance entre Albert Camus et René Char qui vient d’être rééditée chez Gallimard. Il ne nous en dira pas plus, sauf qu’il fait des allers-retours entre les poèmes de René Char et les romans d’Albert Camus, en fonction des allusions contenues dans les lettres. Un livre qui lui prendra du temps…
Cédric a attendu un an, le temps que le battement médiatique cesse, pour lire Sérotonine de Michel Houellebecq. Il y a quelques mois, Chantal nous avait déconseillé de le lire, si on ne voulait pas se jeter par la fenêtre après. Le personnage principal, ingénieur agronome est déprimé, une petite pilule lui redonne la pêche, mais lui enlève toute libido. Il se promène dans son passé pour retrouver les femmes de sa vie. Cédric a bien aimé ce roman car l’auteur nous fait le portrait d’une France en colère, d’ailleurs son livre est sorti pendant l’épisode des « Gilets jaunes ». Il est vraiment dans son époque, ça se lit facilement et c’est vraiment une bonne analyse des problèmes contemporains. Mis à ne pas lire si l’on est dépressif !
Christiane a emprunté à la bibliothèque Merci pour le cadeau de Christine Devars. Offrir un cadeau dans le cadre d’une fête familiale est rarement un acte neutre. Nos offrandes reflètent nos sentiments envers nos proches. Un cadeau pour le dire… dire notre amour, certes, mais aussi pour exprimer nos rancunes les plus secrètes. Cadeaux tendres, féroces, humiliants, revanchards — selon les blessures. Cadeaux justiciers pour belles-mères venimeuses ou amants non aimants. L’auteur brosse ici une fresque de ces cadeaux empoisonnés, inspirée par son expérience, en effet elle a travaillé pendant quelques années au rayon paquets cadeaux d’un grand magasin, pour financer ses études. Christiane nous en lit quelques extraits. Un livre d’un humour mordant, mais plein de tendresse…
Pour terminer, Martine nous présente Marcher jusqu’au soir de Lydie Salvayre. Elle avait entendu l’auteur présenter ce roman à la radio et le concept lui avait paru intéressant, puisqu’il s’agit de faire passer une nuit à un écrivain dans un musée. L'humeur railleuse et le verbe corrosif, Lydie Salvayre se saisit du prétexte d'une nuit passée au musée Picasso pour questionner le milieu artistique et ses institutions. Dans la première partie du livre, elle raconte les angoisses qui lui sont venues en observant la statue de Giacometti, L’homme qui marche. Dans la deuxième partie du livre, elle reparle de Giacometti qui l’a beaucoup impressionnée, elle essaie de comprendre pourquoi ce malaise face à cette œuvre, et revient sur son enfance. Comme elle a une grande culture artistique, c’est un livre très vivant dans lequel on ne s’ennuie pas une seconde. Autre lecture de Martine, Personne n’a peur des gens qui sourient de Véronique Ovaldé. Elle a choisi ce livre car le titre lui plaisait. L’histoire d’une femme qui fuit avec ses deux enfants. Mais que fuit-elle ? Un passé douloureux sans doute. Les livres de cette écrivaine sont toujours très originaux, que ce soit dans le style ou dans l’histoire. Martine ne s’attendait pas du tout au dénouement, qui l’a laissée un peu mal à l’aise.
La soirée s’est terminée autour de la galette des rois et d’un verre de cidre.
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