mercredi 2 août 2023

Café littéraire # 59

C’est sous les frondaisons, derrière la Louisiane, que nous nous sommes retrouvées pour ce dernier Café littéraire de la saison. Nous avons pensé à Gilles à qui nous souhaitons un bon rétablissement, ainsi qu’à Noëlle qui n’en a pas fini avec les problèmes de santé. Et nous espérons que Denis va mieux et nous rejoindra à la rentrée. 

C’est Catherine qui s’est lancée en nous présentant un livre paru en 2015, Les gens dans l’enveloppe d’Isabelle Monnin. En 2012, Isabelle Monnin achète à un brocanteur, sur internet, un lot de photos d’une famille dont elle ne sait rien. Les photos lui arrivent dans une grosse enveloppe blanche, qui va lui inspirer le titre de son ouvrage. Ce sont des photos de familles banales, à partir desquelles elle décide d’inventer une histoire pour en faire un roman, puis d’enquêter pour voir si elle peut retrouver les personnes qui sont dessus. Enfin cet ouvrage est également l’occasion de découvrir Alex Beaupain, ami de la journaliste, qui lui propose d’écrire des chansons originales à partir de son roman, et de chanter des reprises de chansons qui ont accompagné la vraie vie des Gens dans l’enveloppe, si elle les retrouve. Catherine a apprécié ce roman qui se décompose en deux parties, et ce qui est fort, c’est qu’il y a des similitudes entre l’histoire inventée et la véritable histoire de cette famille. Autre titre qu'elle a lu avec intérêt , L’heure des femmes d’Adèle Bréau, un magnifique roman sur sa grand-mère, Menie Grégoire, animatrice radio sur RTL dans les années 70. Il explore sur cinq décennies les avancées, paradoxes et régressions de la condition féminine, les mettant en résonance à travers des destinées de femmes de la fin des années 1960 et de nos jours dans une fresque romanesque. Ce livre a pu voir le jour grâce aux archives que Menie avait constituées. Un livre très prenant que Catherine a adoré. 

Jeanine a lu une enquête policière Haute voltige d’Ingrid Astier, un livre foisonnant de personnages, tous très particuliers, dont on se souvient sans problème. L’intrigue tourne autour d’un cambrioleur serbe de génie, roi de l’escalade, c’est un voyou très attachant, fascinant, on sent qu’il a vécu des choses difficiles, sans en savoir plus. L’auteur décrit superbement bien ses sensations lorsqu’il grimpe, ainsi que Paris vu de haut, ce n’est pas violent, pas de mort, pas de sang, les policiers n’arrivent pas à l’attraper car il est très méthodique, très rigoureux. Un livre que Jeanine a dévoré et qu'elle nous conseille fortement.

Fabienne a apporté un tout petit roman de Benoîte Groult, trouvé dans une boîte à livres, intitulé La touche étoile, une histoire de femmes de trois générations différentes, mère, fille, petite-fille, un éloge de la vieillesse et de l’avancée en âge. Alice, 80 ans, affrontera son âge avec une lucidité impitoyable et un humour décapant, dans un monde où le jeunisme est érigé en valeur et où « vieillir est un délit ». Jusqu'au jour où elle choisira de mourir dans la dignité. Un livre qui n’est pas triste, bien au contraire, dans lequel chaque femme peut se reconnaître et qui a enchanté Fabienne

Françoise a été conquise par le livre de Guy Boley, Quand Dieu boxait en amateur, dont la critique du Figaro Magazine se résume en un mot « une merveille ». Dans une France rurale aujourd’hui oubliée, deux gamins passionnés par les lettres nouent, dans le secret des livres, une amitié solide. Le premier, orphelin de père, travaille comme forgeron depuis ses quatorze ans et vit avec une mère que la littérature effraie et qui, pour cette raison, le met tôt à la boxe. Il sera champion. Le second se tourne vers des écritures plus saintes et devient abbé de la paroisse. Un livre autobiographique, superbement bien écrit par un auteur qui pourtant n’a pas fait d’étude. Un uppercut littéraire, dixit Françoise. Par contre elle avait repéré dans un magazine le livre de Anne-Dauphine du Chatelle, Bruits de fond. qui l'avait interpelée. Choses vues ? Non, choses ouïes. Au fin fond du monde, il y a le bruit. Permanent, hostile, menaçant. Babil ou boucan, rumeur ou raffut, cancan ou clameur, le tintamarre qui parasite nos jours et nos nuit…, elle avait très envie de le lire, en conclusion elle a trouvé ça insipide, mal écrit, sans intérêt. Passons donc au livre de Bérangère Cournut, après Née contente à Oraibi, Bérengère Cournut nous offre avec Par-delà nos corps le destin d'une femme farouche, une ode à la vie. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, à Saint-Malo, une femme adresse une lettre à un ancien amant. Elle y fait le bilan de sa vie tumultueuse et y défend farouchement sa liberté - y compris face à la mort. Des hommes aimés et disparus aux enfants qu'elle a reçus, du chaos des guerres au miracle toujours renouvelé du vivant, elle se souvient de tout, et ne regrette rien... C’est plein d’humanité, ça parle de l’absence, de la mort, mais ce n’est pas triste, très agréable à lire. Un très bon roman. 

Christine nous présente le livre d’une généticienne renommée, Alexandra Henrion-Caude qui, dans son livre Les apprentis sorciers, accuse les laboratoires d'avoir joué aux apprentis sorciers. La technique de l'ARN messager n'était pas prête, et nous n'aurions pas dû l'injecter à des milliards d'êtres humains. Elle n’est pas complotiste, mais elle a eu tout le monde contre elle, à partir du moment où elle a commencé à émettre des doutes. Christine a trouvé ce livre très intéressant, car expliqué simplement, elle aime bien savoir, les avis sont partagés, la discussion est animée, car chacun oppose ses arguments, à nous de nous faire une opinion… 

Je rends hommage à Françoise qui nous avait présenté un livre d’un auteur régional François Hegwein, ce qui m’a donné envie de ressortir un ouvrage de cet auteur que j’avais acheté il y a une dizaine d’années et que je n’avais jamais lu. Fumée d’usine narre la vie de Bernard, venu travailler dans une grande usine de la région, à la fin des années 60, comme beaucoup de ses collègues de l’époque. Un rappel de la vie durant cette période que j’ai lu avec beaucoup d’intérêt. Le second livre présenté s’intitule Roman fleuve écrit par un jeune auteur, Philibert Hulm. Il avait été présenté à La grande librairie, et j’avais vraiment envie de le lire. Je n’ai pas regretté, c’est très drôle du début à la fin. D’ailleurs il a reçu le Prix Interallié 2022. En 2018, avec deux amis, l’auteur décide de descendre la Seine en canoë de Paris jusqu’à la mer, il en résulte un récit plein d’humour et d’autodérision. Un livre à lire absolument si l’on veut passer un bon moment.

Bernadette

La soirée s’est terminée à l’intérieur autour des délicieuses coupes de glace de Nanou, et le prochain rendez-vous est fixé au 

Mardi 19 septembre 2023 à 19h30 à la Louisiane