Danièle a apporté deux livres, dont un auteur japonais, Akira Mizubayashi qui a écrit des œuvres source d’émotions pour elle. La première, Suite inoubliable, un roman écrit en français, parle du destin tragique d’un jeune violoncelliste emporté dans la folie de la guerre. Il écrit une ode très émouvante à la musique et au métier de luthier. Les histoires entremêlées des personnages, tous habités par une même passion mélomane, pointent chacune à leur façon l'horreur de la guerre. Issue d’une famille de musiciens, Danièle a été particulièrement touchée, mais il peut y avoir plusieurs lectures, en tout cas un roman d’une grande beauté. On passe des émotions auditives aux émotions olfactives et gustatives avec Marsha Mehran, une jeune femme originaire de Téhéran. Partie très jeune de son pays, elle a écrit Une soupe à la grenade, une fiction historique gourmande et mélancolique qui suit trois sœurs ayant fui l'Iran et leur installation dans un petit village irlandais, où elles sont plus ou moins bien accueillies. Elles y ouvrent le Babylon Café et bientôt les effluves ensorcelantes des épices envahissent le village. L’originalité de ce livre, c’est qu’on y trouve les recettes. Mais on y parle aussi de la condition féminine en Iran. L’auteur, née en 1977 a été retrouvée morte en 2014 dans des conditions mystérieuses. Triste destin !
Catherine a apporté un tout petit livre, En garde d’Amélie Cordonnier, qui est journaliste, une histoire vécue qui fait froid dans le dos. Dans ce livre, elle raconte l'enfer qu'elle a vécu avec sa famille à partir du moment où elle a été signalé à tort à la protection de l'enfance. Le couple se retrouve convoqué pour s’assurer que leur fils et leur fille sont bien en sécurité avec eux. La machine est lancée et rien ne semble pouvoir l’arrêter,
car il est bien difficile de prouver l'amour et l'attention portés à ses enfants. Pire que tout, un assistant social s’installe chez eux, les regarde vivre... Amélie se met à soupçonner chaque voisin, chaque bonjour et chaque sourire. La vie d’une famille bouleversée pendant des mois sur un coup de fil anonyme.
Martine nous présente le dernier livre d’Olivier Adam, Il ne se passe jamais rien ici. Dans un village isolé des bords du lac d’Annecy, le corps de Fanny est retrouvé au pied des falaises. Son ex petit-ami, un peu marginal, est le coupable idéal. L’auteur tisse une profonde réflexion sociale sur fond de suspense et dans ce roman choral, il va consacrer un chapitre à chacun des nombreux personnages concernés par cette affaire et leur donner la parole. On entend ainsi vingt-cinq voix différentes, avec une analyse fine et juste des comportements. Et même si l’on commence à percevoir le dénouement avant la fin, ce n’est pas du tout gênant. Un très bon roman noir de la veine de ses premiers livres...
Fabienne, toujours fidéle à Franck Thilliez, a lu Norferville. Lorsque le corps de sa fille est retrouvé dans le Grand Nord québécois, Teddy Schaffran, détective et criminologue lyonnais, se rend à Norferville, une petite cité minière, où aucune route ne permet d’accéder. Il y rencontre Léonie Rock, flic métisse qui, elle aussi, a connu l’enfer… Par -20°, on y suit la quête de vérité de deux êtres malmenés par la vie. Dépaysement garanti avec ce thriller, qui mettra en scène la violence des hommes autant que les croyances ancestrales.
Jeanine a apporté Son odeur après la pluie de Cédric Sapin-Defour, un livre qui a fait grand bruit à sa sortie, qu’elle a offert à une amie qui souhaitait le lire, et qu’elle a lu à son tour. Au regard du sujet, elle était très sceptique, et au fil du livre, elle y a trouvé du plaisir. Une déclaration d’amour d’un homme à son chien, une véritable leçon de vie, avec des phrases très longues et très alambiquées, mais auxquelles on s’habitue très vite. Il se promène en montagne avec son bouvier bernois et on a l’impression de les accompagner. Jeanine qui, pour reprendre son expression, n’est pas « chien » du tout, a apprécié car c’est un livre sur l’amour porté à un être qui n’est pas humain, mais qu’importe, et sur la mort et le deuil. Au premier paragraphe, elle était en larmes. Une histoire pleine d’humanité et de vie, malgré la perte d’un être cher.
Rosemay souhaite nous parler d’une série de sept livres, déjà évoqués ici il y a quelque temps. Il s’agit de Les sept sœurs de Lucinda Riley, à la mort de leur père, énigmatique milliardaire qui les a adoptées aux quatre coins du monde lorsqu'elles étaient bébés, Maia d'Aplièse et ses soeurs se retrouvent dans la maison de leur enfance, Atlantis, un magnifique château sur les bords du lac de Genève. Pour héritage, elles reçoivent chacune un mystérieux indice qui leur permettra peut-être de percer le secret de leur origine. Donc, chaque tome raconte la quête d’une des sœurs dans son pays natal. Rosemay craignait que ce soit très historique, mais pas du tout, on apprend beaucoup de choses sur chaque pays. Après la mort de l’auteur, c’est son fils qui a poursuivi avec talent l’écriture du huitième tome. C’est très agréable à lire et on entre tout de suite dans l’histoire, Rosemay a adoré !
Poursuivons avec Gérard qui nous présente une romancière suédoise, Camilla Grebe, et son dernier polar, L’énigme de la Stuga. Lykke Andersen mène une vie heureuse, mondaine et épanouie : éditrice accomplie, compagne d’un auteur renommé et mère de jumeaux. Au lendemain d’une fête, Le cadavre de Bonnie est retrouvé dans la stuga, une petite dépendance dans le jardin, où vivent les garçons. Ces derniers nient catégoriquement avoir commis le crime mais il s’avère que la porte était fermée à clé de l’intérieur… Huit ans plus tard, Lykke est placée en détention provisoire. Face à l’inspecteur responsable de l’affaire, elle va devoir retracer le fil de l’enquête afin de trouver le véritable coupable du crime. L’intrigue est particulièrement bien menée, le suspense reste entier tout au long du livre écrit de manière très fluide. Gérard a lu ce livre avec bonheur et souhaite découvrir d’autres livres de l’auteur.
Christine a apporté un livre au titre pour le moins intriguant, L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau, d’Olivier Sacks, un médecin neurologue britannique. Dans ce best-seller, l’auteur nous conte les affections neurologiques les plus bizarres qu’il a rencontrées. Ce recueil clinique de vulgarisation nous fait découvrir l’univers intime des patients et ainsi entrer dans le monde aussi surprenant que fascinant des lésions cérébrales. Comprendre comment s’adapter à son mal et à sa nouvelle identité, comment accompagner les patients et tenter de mieux les comprendre pour améliorer leur situation, tel a été le défi du Dr. Sacks tout au long de sa carrière. C’est très étonnant, car il y a des cas qu’on a du mal à imaginer, comme celui du titre par exemple, mais c’est très intéressant.
Armelle nous présente un roman de Marie Vareille, Le syndrome du spaghetti. Léa, 16 ans, a un immense talent pour le basket. Elle ne rêve que d’une chose : devenir professionnelle dans la meilleure équipe du monde. Entrainée par son père, qu’elle considère comme son modèle, elle avance vers un avenir qui apparaît comme tout tracé. Léa, insouciante, ne s’attend pas à ce qu’un jour sa vie s’écroule. Elle va faire la rencontre d’Anthony, 17 ans, qui semble avoir abandonné ses rêves depuis bien longtemps mais qui a appris à se battre pour la vie qu’il souhaite. Leur rencontre va provoquer de vrais bouleversements, chacun va apprendre de l’autre et avancer. Une magnifique leçon de vie, croire en soi et ne pas abandonner malgré les échecs et les coups du destin, telle pourrait être la conclusion.
Cédric qui participe au projet avec le lycée Mandela a lu deux livres de l’écrivaine Emilienne Malfatto, jeune journaliste qui s’est rendu dans différents pays. Le premier, Que sur toi se lamente le tigre, raconte le destin d’une jeune Irakienne, enceinte alors qu'elle n'est pas mariée, et qui attend la mort. Pour sauver l'honneur de la famille, son frère va la tuer. Un très court roman choc qui a reçu le Prix Goncourt du premier roman. Jusqu’à la fin, on ne saura pas si elle va être sauvée ou pas, il reste une lueur d’espoir dans ce roman très sombre. Inspirée par les réalités complexes de l’Irak qu’elle connaît bien, Emilienne Malfatto nous fait pénétrer avec subtilité dans une société fermée, régentée par l’autorité masculine et le code de l’honneur. Le second, Les serpents viendront pour toi, se passe en Colombie où, avec un courage qui force l’admiration, l’auteure va partir à la rencontre de ceux qui ont connu Maritza, 61 ans, mère de six enfants sauvagement assassinée chez elle, devant l’un de ses garçons. C’est une guerre qui ne dit pas son nom. En Colombie, chaque année, des centaines de « leaders sociaux » sont tués dans l’indifférence générale. Syndicalistes, responsables associatifs, simples citoyens voulant faire valoir leurs droits… Un livre puissant qui fait réfléchir.
Françoise nous annonce que son livre est un peu plus rose que les précédents présentés. Un roman de Simonetta Greggio, qui s’intitule La douceur des hommes, qu’elle a acheté lors du Festival des littératures étrangères consacré à l’Italie. Une grand-mère, Fosca, sachant sa fin proche, emmène sa petite-fille d’adoption, Constance, dans un road trip à travers le sud de la France et l’Italie. Elle lui raconte sa vie, riche d'hommes, d'amants mais surtout la vie d'une femme libre. À son retour, Constance découvre dans les affaires de sa « grand-mère » des lettres, des photos, un livre de recettes de cuisine, mais surtout un mystérieux carnet noir qui lui révèle une Fosca méconnue. Une histoire délicate et émouvante entre deux femmes de génération différente, portée par une écriture fluide et légère. Très agréable à lire !
C’est au tour de Chantal qui a lu un livre de François Garde, L’effroi, un roman qui parle de musique ce qui a attiré son attention. En résumé, le livre retrace la parcours de Sébastien Armant, violoniste alto à l'Opéra de Paris, à partir du moment ou, dans un geste de révolte, il va se lever et tourner le dos au chef d'orchestre, Louis Craon qui vient de faire le salut nazi. Son geste va très vite lui apporter une notoriété qu'il ne cherchait pas, le récit au jour le jour d’une existence qui bascule suite à un geste héroïque… Chantal évoque ensuite un auteur qu’elle aime beaucoup, Antoine Choplin, et son livre Partie italienne, Gaspar est un artiste reconnu et sollicité. Pourtant, en ce début de printemps, il ne rêve que de quitter Paris et s'installer Campo de'Fiori, à Rome. Là, à une terrasse de café, devant un jeu d'échecs, il joue contre des amateurs de passage et savoure la beauté des jours. Un matin, une femme s'installe à sa table pour une partie. Elle s'avère être une adversaire redoutable et gagne très vite. Elle s'appelle Marya, vient de Hongrie. L'histoire entre eux naît... C’est très très beau… D’ailleurs Chantal avait déjà lu et relu La nuit tombée, du même auteur, qui parle d’un retour à Tchernobyl et qu’elle avait adoré.
Régine a été impressionnée par le livre Les exportés de Sonia Devillers, déjà présenté l’an dernier par Françoise, et qui ne laisse pas les lecteurs indifférents. Pour rappel, la journaliste raconte les dessous de l'arrivée en France de sa mère et de ses grands-parents, juifs ayant fui la Roumanie communiste à la faveur d'un troc à peine croyable, « le secret le mieux gardé du régime de Ceausescu ». C’est très bien écrit et poignant !
Quant à moi, je vais vous parler d’un auteur que j’ai découvert à la Grande Librairie, déjà évoqué ici puisqu’il s’agit de Philibert Humm, un jeune écrivain aventurier dans l’âme. J’ai déjà présenté Roman fleuve, un livre très drôle, rempli d’humour et d’autodérision. Comme il venait à Besançon, j’ai acheté son dernier livre, Roman de gare raconte le périple de l’auteur et d’un copain qui, sur un pari, vont monter clandestinement dans des wagons de marchandises, sans savoir où ils vont, comme les hobos aux Etats-Unis. un roman qui part en retard, s'arrête sur les voies et finit en eau de boudin. Et sur place, à Besançon, je lui ai acheté Les tribulations d’un Français en France, coécrit avec Pierre Adrian, il nous a expliqué qu’à la fin du confinement, il a décidé de parcourir la France en auto stop avec la pancarte « N’importe où », ce qui a inspiré ce livre. Dans la première partie il voyage en van Volkswagen, avec la certitude qu'il peut faire le tour du monde sans quitter la France. C’est ainsi qu’il découvre la Venise du Gâtinais ou la Tolède du Cotentin, et dans la seconde partie, propre à l’auto stop, il nous parle plutôt des gens qui l’ont embarqué dans leur voiture et qui sont souvent des personnages atypiques. On passe vraiment un bon moment avec cet auteur éminemment sympathique.
Isabelle a lu Moka de Tatiana de Rosnay, un livre poignant, Justine a 40 ans, un mari britannique, Andrew, et deux enfants. Elle travaille en tant que traductrice free-lance et mène une petite vie tranquille. Mais un mercredi après-midi, tout va basculer. Son fils adolescent est renversé par un chauffard en plein Paris. L'inconnu prend la fuite, des témoins ont à peine le temps de noter quelques chiffres de la plaque d'immatriculation. Sérieusement blessé, Malcolm sombre dans le coma. L'enquête piétine. Justine et Andrew, sous le choc, s'enlisent dans la rancœur, l'incompréhension. Leur couple se fragilise. Contre l'avis de son mari, de ses parents, Justine ne renonce pas à retrouver le responsable de l'accident. Un roman bien construit qui aborde tous les aspect de cette tragédie. Isabelle tient à ajouter deux mots à propos d’un livre qu’elle a trouvé dans une boîte à livres, Côté jardin d’Alain Monnier. Un roman déroutant, qui débute dans un climat réaliste douloureux, pénible - la maladie - puis bascule dans un univers de folie. Alain Monnier construit un étrange récit fait de confidences. Ses personnages, sortes de marionnettes timbrées, cruelles, viennent déverser leurs délires aux oreilles du personnage principal, en font le héros inerte et muet du roman. Un roman puissant qui traite de l'emprise, c’est machiavélique...
Bernadette
Le prochain Café littéraire est fixé au Mardi 7 janvier à 19h à la Louisiane