Jeanine récupère les petites fiches qui ont été rédigées et qui sont très appréciées à la bibliothèque. N’oubliez pas de les remplir lorsque vous avez des coups de cœur.
Pour une fois, j’ouvre la séance avec plusieurs livres dont certains ont déjà été présentés, je ne m’y attarderai donc pas. Ainsi, j’ai lu Nymphéas noirs de Michel Bussi, présenté il y a plusieurs années par Christine, et que j’avais gardé dans un coin de ma tête, je ne suis pas très portée sur les polars, mais quand on y parle de Giverny et de Claude Monet, je suis partante. Autre coup de cœur avec Sa préférée de Sarah Jollien-Fardel qui avait également été présenté il y a quelque temps, me semble-t-il. Un premier roman bouleversant, d’une auteur suisse, sur les violences intra familiales. Je m’en suis remise avec la lecture d’un livre plus feel good, L’écriture est une île de Lorraine Fouchet, présenté la dernière fois par Armelle. J’ai beaucoup aimé ! Maintenant, un livre jamais présenté, mais très particulier, Ordures ! Journal d’un vidangeur de Simon Paré-Poupart. Une sorte d’essai sur le métier de rippeur et sur la société de consommation qui produit toujours plus de déchets. L’auteur est canadien, ce qui ne facilite pas la lecture, avec des mots inconnus. Il a fait des études, mais continue d’exercer à temps partiel ce métier qu’il aime tant, vidangeur au Québec. C’est très vite lu, étonnant, mais néanmoins intéressant.
Fabienne a apporté Célestine du Bac de Tatiana de Rosnay, une histoire d’amitié entre Martin Dujeu, 18 ans, mal dans sa peau depuis la mort de sa mère, incompris de son père, et Célestine, qui vit dans la rue depuis des années et raconte sa vie dans son journal intime. Tout les oppose, mais leur rencontre va être le début d'une amitié assez spéciale, une aventure qui nous mène de la grisaille de Paris au soleil de l’Atlas sur les traces familiales, une fable pleine de sensibilité qui met du baume au cœur. Une histoire qui nous invite à nous pencher sur notre propre parcours et à rechercher l’essentiel de nos vies. Un très bon livre que Fabienne nous recommande ! Encore une lecture intéressante avec Le pacte de Jodi Picoult, Christopher et Emily deux ados de 17 ans sont retrouvés dans la voiture de Christopher. Emily est morte d’une balle dans la tête et Christopher est blessé. Qu'a-t-il bien pu se passer entre ces deux ados qui ont grandi ensemble depuis leur naissance, qui ont été élevés comme frère et sœur ? À travers l'histoire d'un drame en apparence classique se dessine une étude pleine de finesse sur deux questions éternelles : l'incommunicabilité entre parents et adolescents est-elle inéluctable ? Peut-on vraiment tuer par amour ? Une lecture pleine de suspense.
Martine a lu également des romans qui avaient été présentés et qui la tentaient, en particulier le roman coréen que Jeanine lui a prêté. même si elle a eu du mal à entrer dedans, il lui a beaucoup plu. Elle a commencé la trilogie de Pierre Lemaître, Les années glorieuses, et elle prend beaucoup de plaisir à le lire. Parmi toutes ces lectures, elle a découvert par hasard Benoît Philippon et son livre Papi Mariole. C’est une histoire loufoque, servie par un langage truculent. On y suit un tueur à gages amnésique, échappé de son Ehpad, dans une aventure rocambolesque aux côtés de Mathilde, une jeune femme en quête de vengeance.
Les personnages, finement ciselés et attachants, naviguent dans un récit où se mêlent émotion et critique sociale. La fin est surprenante ! Martine est allée à la librairie, et a acheté Mamie Luger du même auteur. Un roman plus profond qu'il n'en a l'air et qui malgré ses dialogues verts et loufoques parle d’une condition féminine beaucoup moins rose.
Jeanine est revenue à la lecture de l’un de ses auteurs préférés, Caryl Ferrey. Le livre Okavango se passe dans le milieu des réserves africaines, où l’on se promène avec les gardes, au milieu des animaux sauvages, et ceci jusqu’à la découverte du corps d’un jeune homme, suivie d’empoisonnements de bêtes sauvages et de massacres. Le roman, très documenté, est construit comme une enquête, où l’auteur met en lumière l’importance du trafic d’animaux sauvages, 4ème commerce illégal au monde. Ivoire, cornes, peau, dents, griffes, tout se vend sur les marchés parallèles. Un roman porté par la colère de l’auteur devant ce scandale écologique. Magnifique et bouleversant !
Chantal nous présente deux livres qui ont un point commun, à savoir l’Allemagne. Le premier, très dur, s’intitule La pouponnière d’Himmler, écrit par Caroline de Mulder. En août 1944, la jeune Renée arrive de sa Normandie natale dans une immense maison entourée d’un jardin magnifique, située en Bavière. Cet endroit, Heim Hochland, est une de ces maternités modèles du régime nazi, voulus par Himmler pour y faire naître des bébés de race pure. Le roman s'intéresse au programme « Lebensborn » instauré par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Helga, infirmière modèle chargée de veiller sur les femmes enceintes et les nourrissons, voit défiler des pensionnaires aux destins parfois tragiques et des enfants évincés lorsqu’ils ne correspondent pas aux critères exigés : face à cette cruauté, ses certitudes quelquefois vacillent. Alors que les Alliés se rapprochent, l’organisation bien réglée des foyers Lebensborn se détraque, et l’abri devient piège. Que deviendront-ils lorsque les soldats américains arriveront jusqu’à eux ? Et quel choix leur restera-t-il ? Un roman à lire pour ne pas oublier ! Le second de Bernard Schlink, La petite-fille, raconte les trajectoires de vies des personnages au sein des deux Allemagnes avant leur réunification en 1990, la vie intellectuelle et libérale à l'Ouest, et la vie sous emprise collectiviste et nationaliste à l'Est. Kaspar a aimé Birgit toute sa vie, malgré ses fuites, malgré l’alcool. Lorsqu’elle meurt accidentellement, il découvre qu’elle a écrit son histoire, sa rencontre avec lui, sa fuite de la RDA et surtout, surtout qu’elle a abandonné sa fille pour le suivre. Le vieux libraire part à sa recherche dans l’ex-Allemagne de l’est et cet intellectuel, féru de culture, de musique et de littérature, la retrouve dans une communauté néo-nazie. C'est surtout à Sigrun sa « petite-fille » de cœur que Kaspar va s'intéresser. Une intrigue romanesque captivante liée à une réflexion historique profonde.
C’est avec plaisir que nous avons retrouvé Denis F., qui fut un temps notre président, mais que peu ici ont connu, car nous ne l’avions pas revu depuis des années. C’est un adepte de poésie, et il nous a apporté deux ouvrages. Chiaroscuro de Deborah Heissler, est un recueil nimbé d’onirisme et d’inconscient. La voix douce de Deborah Heissler nous y parle en deux mouvements : Camera et Oscura. La technique du chiaroscuro appelle une attention accrue pour le détail, à la fois chez le poète et le lecteur. On est donc sensible à la gradation et aux transformations toutes en nuances qui s’opèrent d’un poème à l’autre. Le livre est illustré par de jolies gravures d’André Jolivet. Denis nous en lit quelques extraits, avant de nous présenter un autre recueil, Femmes poètes du monde arabe, une anthologie de Maram al-Masri, qui rend bien sûr hommage, dans sa préface, aux femmes qui ont joué un rôle précurseur, comme l'Irakienne Nazik al-Malaïka ou la Palestinienne Fadwa Touqan aujourd'hui disparues. Mais son objectif est de faire découvrir ici les nouvelles voix de la poésie des femme, on sera parfois étonné par le respect de la tradition poétique arabe et parfois par la modernité des textes, mais ce qui unit ces femmes, c’est leur liberté d’expression, une liberté gagnée dans un monde difficile. Merci pour cette présentation, car finalement on parle rarement de poésie.
C’est au tour de Françoise qui a lu le dernier livre de Céline Durupthy, une ancienne adhérente de notre association. C’est son cinquième roman, et celui-ci aborde le thème de la famille. Dans Déracinés, ça commence par un meurtre, et l’on découvre un à un les membres de cette famille quand le grand oncle est retrouvé noyé. On suit la nièce qui est gendarme et qui doit annoncer la nouvelle et puis l’inspecteur venu d’ailleurs chargé de l’enquête. C’est une belle balade en Savoie pleine de suspense, de rebondissements même, une plongée dans ses racines, mais pas un roman policier. Et le dénouement est totalement inattendu ! Un roman bien construit qui a plu à Françoise. Sinon, elle a commencé un autre livre du poète et romancier martiniquais Edouard Glissant qu’elle n’avait jamais lu. Au bout d'une quinzaine de pages, elle a encore du mal à entrer dans l'histoire, une écriture poétique qu’elle ne comprend pas...
Nous terminons avec Edith, qui n’apprécie pas Guillaume Gallienne, et qui pourtant a lu Le buveur de brume, un livre écrit dans le cadre de « Ma nuit au musée » . Il a choisi d’aller au Musée National de Tbilissi, là où se trouve le portrait de son arrière-grand-mère, une princesse du nom de Mélita Cholokachvili. Il l’a très peu connue, mais en a beaucoup entendu parler. C’est à la fois un résumé de l’histoire de la Géorgie, un hommage à sa famille et surtout une ode à la création, de la littérature à la peinture, en particulier les peintres ambulants russes. Guillaume Gallienne se livre avec beaucoup de confiance, communiquant par exemple, sur ses rêveries d’enfant pour se bâtir un monde plus doux ainsi que sur son métier, si salvateur pour lui. Cet écrit est une confession intime qu’il transmet avec simplicité à l’adresse de son fils, Tado. C’est plutôt pas mal, mais Edith s’est un peu perdue dans l’histoire de cette famille aux noms compliqués. Elle est contente de l’avoir lu, en faisant abstraction de l’auteur. Passons à Philippe Claudel, et son dernier roman Wanted, qu’elle a lu en deux soirées. Il imagine qu’Elon Musk, le géant de la tech, offre 1 milliard de dollars à qui assassinera Vladimir Poutine. En mettant en scène des Musk, Poutine et Trump plus vrais que nature, Philippe Claudel signe une fable politique ubuesque, angoissante et drolatique qui met à nu les hommes les plus puissants du monde, avec leur langage grossier. On a surtout le plaisir de rire des absurdités de ces personnages qui veulent nous gouverner. Ça se lit presque trop vite, c’est dommage !
Bonnes vacances à tous
Bernadette
Nous vous donnons rendez-vous le Mardi 16 septembre à 19h à la Louisiane