jeudi 9 août 2018

Compte-rendu du café littéraire #32

Pour ce dernier café littéraire de la saison, nous nous sommes retrouvés assez nombreux et nous avons accueilli Emile qui venait pour la première fois. 

Edith a ouvert la séance en nous présentant L’archipel du chien de Philippe Claudel. Ce livre paru récemment a été présenté dans une émission, ce qui lui a donné envie de le lire et elle n’a pas été déçue. L’intrigue se passe dans un ensemble d’îles imaginaires en forme de chien, avec des personnages caricaturaux, une ambiance qui se fait de plus en plus lourde, des non-dits, des suspicions. Avec la découverte de trois cadavres rejetés par la mer, l’auteur va évoquer les problèmes posés par l’immigration, le tourisme, et comme il le dit lui-même tenter d’éclairer le « mystère humain ». Autre livre présenté par Edith, La splendeur de la vie de Michaël Kumpfmüller. L’auteur relate les derniers mois de la vie de Kafka, une biographie très fouillée, avec une écriture surprenante, assez austère et une ponctuation bizarre.

Yvonne a terminé la traduction du deuxième tome de Rosie et Moussa : une lettre de Papa. Malheureusement l’éditeur renonce à faire traduire la suite, c’est regrettable, car c’est une très bonne série pour enfants. Par hasard, à la Fnac, Yvonne a été attirée par un titre Les Néerlandais, écrit par une Française. C’est objectif, bien documenté. En fait il s’agit d’une importante collection de 114 ouvrages, qui s’appelle Ligne de vie d’un peuple, parmi laquelle on peut trouver la façon de vivre de nombreuses populations comme les Bretons, les Brésiliens, les Napolitains etc… Editeur : Ateliers Henry Dougier.

Guy, toujours très mystérieux, est sorti d’un tableau qui n’est pas le sien, qu’il a peint ou pas… , mais il est toujours dans les rêves et l’imaginaire, c’est sans doute pour cette raison qu’il s’est plongé dans Harry Potter. Il ne pensait pas que ça lui plairait à ce point. Il a eu l’impression que c’est un groupe qui l’a écrit. Il a aimé les jeux de mots comme « phélétone » pour  « téléphone ». Puis il s’est lancé dans la lecture de L’éthique de Spinoza, il a failli avoir une méningite, donc il est revenu à Harry Potter.

Céline avait apporté un livre de Grégoire Delacourt, La première chose qu’on regarde, avec l’intention de me le prêter, car j’apprécie beaucoup cet auteur et surtout son dernier livre, que j’ai eu l’occasion de présenter la dernière fois. Le 15 septembre 2010, Arthur Dreyfuss, vêtu de son caleçon fétiche, regarde un épisode des Soprano quand on frappe à sa porte. Il ouvre. Scarlett Johansson. Il a vingt ans, il est garagiste. Elle a vingt-six ans, et quelque chose de cassé. C'est un livre sur le poids des apparences et l'identité, sur un jeune homme en train de mûrir aussi... Une bien belle histoire qui fait rire, pleurer, fondre... Un livre pour passer un vrai bon moment !

Emile qui nous rejoint pour la première fois nous dit qu’il a plus d’admiration pour les lecteurs que pour les écrivains. A méditer !... Il nous présente un livre d’Agnès Martin-Lugand, Les gens heureux lisent et boivent du café, l’histoire d’une femme qui doit se reconstruire après deux deuils. Emile aime les discussions philosophiques et souhaiterait participer à des ateliers de lecture rapide et d’écriture. A-t-il frappé à la bonne porte ?

Anne a reçu en cadeau L’art de la joie de Goliarda Sapienza, un pavé difficile à lire, qu’elle a eu du mal à finir. D’ailleurs l’auteur a mis dix ans à l’écrire. Modesta, née le 1er janvier 1900 en Italie, raconte sa vie, de petite fille pauvre jusqu'à la femme, libre, ni soumise, ni dominante, indépendante, Princesse, qu'elle deviendra. C’est intéressant, mais le récit se révèle assez déconcertant au départ, tant dans son cheminement que dans sa forme narrative. En effet, si le roman est globalement écrit à la première personne du singulier, Modesta passe inopinément, parfois dans le même paragraphe, voire la même phrase, à une troisième personne qui produit une certaine distanciation vis-à-vis d'elle-même.

Christine a été enchantée par Le charme discret de l’intestin de Giulia Enders. Illustré avec beaucoup d’humour par la sœur de l’auteur, cet essai fait l’éloge d’un organe relégué dans le coin tabou de notre conscience. Avec enthousiasme, Giulia Enders invite à changer de comportement alimentaire, à éviter certains médicaments et à appliquer quelques règles très concrètes pour faire du bien à son ventre. C’est intéressant, drôle, parfois assez naïf et enfantin. Ne dit-on pas que l’intestin est le deuxième cerveau ?

Jean-Daniel nous présente La scierie, dont l’auteur est resté anonyme. Le monde du travail ouvrier qui y est décrit est celui d’une guerre sans merci de tous contre tous : des patrons entre eux, des ouvriers contre les patrons, et peut-être avant tout une guerre des ouvriers entre eux. Autre livre, Tout le pouvoir aux soviets, de Patrick Besson. L'histoire croise trois récits, à trois époques différentes, avec trois rapports différents à la Russie et à sa culture. Le premier point de vue est celui de Marc, jeune banquier français en déplacement en Russie qui tombe sous le charme de la très énigmatique Tania ; le second est celui de son père, communiste convaincu que, ô coïncidence, la mère de Tania a très bien connu ; le dernier enfin, le moins présent, est le testament littéraire du grand-père de Tania, écrivain "au service" du régime soviétique. Ca s’emboîte comme des poupées gigognes, ça respecte l’histoire, mais le principal obstacle à la parfaite compréhension du récit réside dans la complexité de ce roman.

Noëlle a lu plusieurs livres, dont Mentine : privée de réseau, un livre pour ados présenté par Christiane il y a quelques mois, qu’elle a bien apprécié et elle a relu L’élégance du hérisson, de Muriel Barbery, un classique qu’on ne présente plus. Elle souhaite nous parler du livre de Judith O’Reilly Tous à la campagne, un livre sympa qui se lit facilement. En août 2005, Judith O'Reilly, journaliste londonienne, décide de suivre son mari dans le Northumberland, un comté éloigné de la ville si chère à l'auteur. De surcroît enceinte de son troisième enfant, elle va devoir s'habituer à un mode de vie totalement différent…

Christiane s’est plongée dans des livres sur les femmes, d’abord Ni vues, ni connue, écrit par le collectif Georgette Sand, qui présente le portrait de soixante-quinze femmes tombées dans l'oubli malgré leurs impressionnantes réalisations artistiques, politiques, scientifiques, sportives, aventurières... et le livre de Joëlle Désiré-Marchand, Alexandra David-Neel, passeur pour notre temps, le portrait d’une femme hors du commun, première étrangère à pénétrer au Tibet.

Catherine nous a apporté deux ouvrages, Les enfants du fleuve, de Lisa Wingate, une enquête sur l’histoire d’enfants volés et adoptés, à Memphis en 1939. Un roman poignant sur l'amour fraternel et le poids des secrets trop longtemps gardés. Le second livre s’intitule L’origine de la violence de Fabrice Humbert. Lors d'un voyage scolaire en Allemagne, un jeune professeur découvre au camp de concentration de Buchenwald la photographie d'un détenu dont la ressemblance avec son propre père, Adrien, le stupéfie. A la fois enquête policière et réflexion philosophique, un beau roman sur les questions que se pose la troisième génération post barbarie nazie.

Denis V. n’avait pas de lecture à présenter cette fois, mais gageons que l’été lui aura permis de se rattraper.

Quant à moi, j’ai apporté un livre en cours de lecture La Grande Arche de Laurence Cossé. Etant passionnée par l’architecture, qu’elle soit moderne ou plus ancienne, je me régale avec ce livre très documenté qui brosse l'épopée de la construction d'un des monuments les plus connus de Paris, dont on ignore qu'il fut l'enjeu de luttes politiques au couteau, sous le règne de François Mitterrand. C'est surtout le portrait et l'histoire de son créateur, Johan Otto von Spreckelsen, un architecte danois très secret

Nous espérons que l’été caniculaire vous aura permis de belles et nombreuses lectures et nous vous attendons pour en parler le
Mercredi 12 septembre à 20h

Bernadette